Mes cheveux sont plus beaux que moi, part 3

Par Flannie • 14 sept, 2010 • Catégorie: L'insoutenable légèreté du cheveu, Ma minute Bridget

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Episode 3 :

Des P-O-U-X !!!

j’ai bien eu des poux et ce seulement quelques jours avant le grand événement (la Garden Party chez la Baronne). Avouez que ce n’était vraiment pas de bol ! Durant toute ma petite enfance, ainsi que celle de mon premier frère, j’avais réussi à leur échapper. Et voici que, grâce au petit dernier (nous avons dix ans d’écart), j’allais manquer l’école et la fête chez la baronne ! Nan, nan, nan, nan….

Je ne savais ce qu’était un pou mais je savais, par contre, que je ne louperai la fameuse party pour rien au monde. J’ai donc scrupuleusement suivi les consignes de ma maman. J’ai fait shampooing sur shampooing, démêlage sur démêlage et arrivai un soir devant ma mère la tête plus propre que jamais.

Ca y est, maman. Je peux retourner à l’école.

Tu t’en es débarrassée ?

Et oui ! Plus aucun pou !

Ouf ! laissa-t-elle échapper en regardant la poubelle dans laquelle se battaient tous les peignes qui s’étaient cassés dans mes cheveux pendant ces quelques jours.

C’était la veille de la Garden Party. J’eus juste le temps de faire mes devoirs, préparer ma tenue et manger avant d’aller me coucher. Evidemment, cette nuit-là, je ne trouvais pas le sommeil et c’est excitée comme une puce que je me levais le lendemain matin, prête à retourner à l’école.

Le glas ne sonna qu’à midi, une fois de retour à la maison. Je me demandais pourquoi ma maman n’arrêtait pas de me regarder d’un drôle d’œil en mangeant. Je pensais que c’était parce que je faisais trop de bruit alors j’ai fermé ma bouche et me suis mise à mâcher tout doucement. Soudain, elle s’écria en lâchant sa serviette :

Mais tu en as encore plein !

Glourps ! je n’eus même pas le temps de finir mon repas. Mon père m’éjecta à la salle de bain (il n’avait aucune envie d’avoir à nouveau des poux) où ma mère m’attendait déjà (parfois, je me demandais si elle ne possédait pas le don d’ubiquité…) avec le pommeau de douche fumant et menaçant. Et elle me relava les cheveux, les démêla, cassa un peigne -le dernier vraisemblablement – et s’énerva. En moins de temps qu’il ne m’en faut aujourd’hui pour l’écrire, elle revint avec les ciseaux et la tondeuse.

Pas la peine que je vous décrive la suite.

Ne croyez pas que j’étais triste. Non, pas du tout. J’étais en fait extrêmement soulagée car l’idée d’avoir un truc vivant dans mes cheveux me rendait hystérique. J’ai même embrassé ma maman pour la remercier avant de prendre mon sac à dos et filer sur la route de l’école le cœur léger. Ce n’est que vers 13h20 que je me suis mise à regarder la réalité en face (pure spéculation sur l’heure sachant que l’école reprenait à 13h30 et que je n’étais pas encore tout à fait en vue du collège quand j’ai commencé à paniquer).

J’avais quitté mes camarades à midi avec ma crinière arrivant au milieu du dos et je revenais moins de deux heures plus tard avec la coupe d’un GI. Comment dire ? Rien qu’avec un air « normal » on pouvait se faire charrier du matin au soir. Que dire de ma nouvelle coupe ? J’ai vraiment commencé à paniquer et, malgré l’heure, j’ai fait un long détour entre les villas qui entouraient l’école pour ne pas être vue. C’était stupide car cela ne reculait que de quelques minutes l’instant fatidique où j’allais entrer en classe et provoquer un éclat de rire général qui serait certainement répertorié sur l’échelle de Richter. C’était d’autant plus stupide que je suis tombée sur…

… la Baronne et sa cour.

Ben oui, bête comme j’étais, je ne m’étais pas rendue compte qu’en faisant un détour pour éviter l’école et les grands axes, j’allais droit chez la baronne. Elle discutait avec son petit copain sur un chemin sablonneux entre les villas, accompagnée de sa troupe d’amies hyper sophistiquées. Sophistiquées mais pas frisées. C’est peut-être d’ailleurs la seule raison qui avait poussé la baronne à s’intéresser à moi de plus près car la baronne, voyez-vous, était elle aussi frisée. A un petit détail près. Elle avait toujours la « frisure bloc » et extrêmement sèche, un peu comme le dessus d’un tampon à gratter alors que les miens avaient mué.

En les voyant, j’ai essayé de sourire et faire quelques mimiques en direction de mes cheveux. J’appliquais une fameuse technique qui consiste à se moquer de soi la première pour couper l’herbe sous le pied des autres. Le résultat fut discutable. La baronne me regarda avec des yeux ronds et une moue un peu peinée tandis que ses grandes copines ébauchaient des sourires qu’elles avaient bien du mal à contenir. Une fois passée, je les ai entendues rire et j’ai pensé que ce n’était rien comparé à ce qui m’attendait en classe.

Je n’eus pas tort. Les troublions de service qui animaient la classe en temps normal hurlèrent de rire et invitèrent les autres à taper dans leurs mains. La honte ! Je me souviens encore de Ben A qui pleurait derrière ses petites lunettes. Le vaurien ! Et la prof de Français qui demandait aux élèves de reprendre leur calme tout en riant aussi !

A la fin des cours, j’ai attendu la Baronne à sa table le temps qu’elle finisse de ranger classeurs, cahiers, élastique, rouge à lèvre, baume hydratant, trousse, parfum, livre… sous l’œil bienveillant de la prof. Elle était charmante avec moi, comme bien souvent quand ses copines n’étaient pas présentes. On parla une minute ou deux de mes cheveux puis elle me proposa de rester un peu plus tard chez elle. Bien sûr, son copain me ramènerait en voiture en fin de soirée. J’était très honorée qu’elle daigne me « prêter » ainsi son copain.

C’est vraiment gentil. Tu es sûre que ça ne te dérange pas ?

Non. Tu n’es pas Sophie (= sa meilleure amie). Je sais que je n’ai rien à craindre de toi. De lui non plus, d ‘ailleurs.

Elle me le dit sur un ton si méprisant que je l’ai accompagnée jusque chez elle mais ne suis pas rentrée. J’ai prétexté ne pas avoir encore touché à mon exposé et suis rentrée chez moi, vexée comme… un pou !

Quelques mois plus tard, je suis entrée au lycée avec un petit casque sur la tête. J’étais la seule de mon collège à avoir choisi ce lycée. J’avais donc encore toutes mes chances de me faire accepter par les autres sans fichus préjugés sur les cheveux courts ou mon manque de sophistication. Au milieu de tous ces élèves venant du monde entier, je compris que la personnalité, ici, primait sur l’apparence. C’était génial ! Je n’avais plus qu’à cultiver ma personnalité et non mon champignon. Ce traître essayait de son gonfler d’importance aux yeux des autres mais je m’arrangeais toujours pour le raplatir. C’était une guerre de tous les instants. Adieu notre belle complicité collégienne. Nous étions bel et bien redevenus ennemis…

… ennemis jusqu’à la rentrée suivante où nous enterrâmes la hache de guerre. Mes cheveux avaient suffisamment repoussé pour éviter tout risque nucléaire. Bizarrement, les garçons se retournaient à nouveau sur moi pour me demander autre chose que l’heure ou les réponses au devoir de français. Je reprenais confiance en moi. Ma « meilleure amie » de l’époque me dit un jour que le plus populaire garçon de l’école n’avait de cesse de me regardait depuis quelques temps.

Ah bon ? T’es sûre ? répondis-je en devenant rouge comme une tomate. Je trouvais surprenant que le plus beau garçon de l’école s’intéresse à moi mais comme cette info provenait de ma meilleure amie, je n’en ai pas douté un seul instant. J’étais dans tous mes états, échafaudant déjà mon plan de table pour le jour de notre mariage.

Un matin, en sortant d’un devoir de maths, elle m’attrapa le bras et le serra si fort qu’elle me fit mal.

Mais qu’est-ce qu’il te prend, tu es folle ?

Ne te retourne pas, ne te retourne pas, ne te retourne pas… murmurait-elle en pleine asphyxie. Il arrive, il arrive, il t’a vue, il arrive, il arr…

Je me suis arrêtée au milieu des marches, incapable de descendre plus bas (Je vous ai déjà dit que j’étais très timide, non ?). Pour garder une certaine contenance, je me suis mise à chercher un truc imaginaire dans mon sac de cours. Mon amie me pinça très fort, si fort que j’en ai eu les larmes aux yeux. A cet instant, une paire de magnifiques yeux bleus se posèrent sur moi…

Tatatam…

Que se passa-t-il entre ses beaux yeux bleus et moi ?

Je vous le raconterai dans deux semaines ;-)

En attendant, je vous souhaite un excellent non-lundi !

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8 Réponses »

  1. mais non mais non, on ne peut pas s’arreter comme ça!
    dans deux semaines???????

  2. Olala moi aussi je veux la suite !!

  3. Dans deux semaines? pourquoi? On va mourir !!!

  4. Oui, dans 2 semaines parce qu’une certaine Ninon a une histoire super intéressante à nous raconter la semaine prochaine ;-) Bisous les filles !

  5. Je sais, je sais…
    En fait Flannie s’appelle Vic Beretton et sa copine, s’appelle Pénélope…
    Car moi, cette scène me rappelle furieusement l’une de mes scènes cultes de La Boum…

    Je me suis régalée, chère Flannie.

  6. Ah, la boum !!!! J’avais complètement oublié !!! Merci, tu m’as bien fait rire ce matin ;-)

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