La nouvelle pourrait surprendre mais si, comme moi, vous l'apprenez en dégustant un sablé pur beurre, restez stoïque...
Selon une étude italienne, bannir les mannequins taillent 0 des défilés encouragerait la prolifération d'une certaine obésité. Tout au moins aux USA et au Royaume-Uni (et comme les Anglais sont tout à la fête pour le mariage de William & Kate, ils n'ont pas besoin cette semaine de mater quelques anorexiques en robes de luxe pour prendre du poids).
En gros (bouh, quel mauvais jeu de mots !), il semblerait qu'augmenter quelque peu le poids et les formes des filles qui défilent, filles considérées comme parfaites pour bien des ados, diminuerait la motivation de certaines à perdre du poids pour leur ressembler.
En supposant que les gens ont tous des poids de forme différents mais sont exposés au même poids idéal, Les Dr Dragone, professeur assistant au département d’Economie de l’université de Bologne, et Savorelli, travaillant au département d’économie de l’université de Sienne, démontrent qu’augmenter ce poids idéal incite les gens à augmenter leurs apports alimentaires et leur poids.
Si les gens sont en dessous de leur poids de forme, augmenter le poids idéal améliore le bien-être global et la santé. Toutefois, pour la santé de ceux qui sont en surpoids, cela serait néfaste car cela les inciterait à un surpoids plus important.
Plus gros, moins payé ?
Les Dr Dragone et Savorelli rappellent au passage que les personnes en surpoids ont tendance à avoir des emplois et des salaires moins intéressants que les autres et que ce même surpoids amène à maintes formes de préjudice et de discrimination (Hamermesh and Biddle, 1994 ; Cawley, 2004 ; Morris, 2006 ; Puhl and Heuer, 2009).
"En d’autres termes, il y a des preuves que ceux qui ne sont pas conformes à un certain idéal de poids sont stigmatisés et sanctionnés par la société" (Strahan et al., 2006).
Si l’on en juge par une étude de la Duke-National University, les ouvriers américains souffrant d’obésité (dit-elle en mordant un deuxième shortbread) coûteraient "quelques 73,1 milliards de dollars (52,4 milliards d'euros) par an, en raison d'une productivité moindre due à une santé plus fragile, une plus faible résistance à la fatigue et une lenteur supérieure dans l'exécution des tâches".
Cette somme "équivaudrait à l'embauche de 1,8 million de personnes supplémentaires par an avec un salaire annuel de 42.000 dollars, ce qui correspond en gros au salaire annuel moyen d'un Américain", écrit Eric Finkelstein, chercheur à la Duke-NUS (repris ici dans un article du Figaro)
Pas étonnant que les économistes préfèrent les mannequins taillent 0…
Ceci dit, les hôpitaux britanniques ont eux enregistré une augmentation de 80% des jeunes filles admises dans leurs services pour des problèmes anorexie ces dernières années. Comme vient de me le demander si justement une lectrice sur Facebook, faut-il vraiment mieux favoriser l’anorexie ?