Le cirque de mon enfance
Par Flannie • 19 mai, 2009 • Catégorie: A la une, Expos / Sorties, Life, etc..., la rubrique du mercredi •A mon époque, on l’appelait juste le cirque Jean Richard de par chez nous. J’adorais y aller avec l’école en me demandant cependant comment un monsieur aussi triste que le commissaire Maigret pouvait être un clown. Je n’avais rien compris…
Mais la magie, chaque fois, était au rendez-vous.
Puis les années ont passé et j’ai déserté le cirque au profit des sièges capitonnés des salles de danse puis des bancs durs et froids des stades de rugby. Il y avait de l’animal aussi, de la sueur bestiale, des balourds qui se prenaient pour des clowns, des figures acrobatiques si on regardait bien mais, curieusement, après les premiers baisers et les premières mi-temps, il n’y avait plus trop de magie. C’était l’adolescence dans toute sa splendeur.
Un jour, toutefois, j’ai osé demander à un de mes petits amis s’il voulait bien aller au cirque.
Au quoi ? Il m’a dit. Je n’ai pas insisté. Nous sommes allés voir un film de JCVD à la place. Il y avait aussi de la bête mais pas de dompteur. Et encore moins de magie.
Heureusement, quelques années plus tard, j’ai fini par tomber sur un type qui comprenait que le cirque n’était pas qu’une « attraction à mémés et marmots ». Je n’ai pas relevé. Trop contente, j’ai couru dare-dare avec mon nouvel étalon m’installer au premier rang, près de la piste, là où on peut faire baptiser nos nouveaux jeans à la crotte de tigre. J’avais l’impression d’être à nouveau Jane Daktari, mon personnage d’enfance, en mission dans la cambrousse. Le type n’est plus sorti avec moi après.
Plus tard, j’ai pris un café avec un Monsieur déLoyal. Sans sa redingote, il n’avait plus tant la côte. J’ai déchanté ensuite en assistant à un « grand » spectacle de cirque qui avait autant d’âme que la dernière visite du pape en Terre Sainte. J’avais grandi. Le cirque était petit.
Heureusement, quelques années encore plus tard, j’ai reçu une invitation pour un autre cirque, le cirque Pinder, et là, d’un coup, j’ai compris pourquoi le commissaire Maigret avait besoin d’un cirque. On a tous besoin d’un cirque pour nous sortir de la réalité de nos quotidiens pas toujours joyeux, pour nous reconnecter à nos âmes d’enfants. Et Pinder est ce cirque.
Hier, j’y suis retournée avec ma progéniture et celui qui a engendré toutes mes vergetures de nouvelle maman. On a ri. On a tapé dans les mains. Le chapiteau était plein à craquer. Il y avait de l’animal, de la sueur bestiale, de vrais clowns, des acrobaties fort réussies et - devinez quoi ? De la magie.
Tous les ingrédients du cirque de mon enfance étaient réunis durant 2h30 dans 14 numéros parfaitement rythmés. Frédéric Edelstein et ses fauves étaient toujours aussi époustouflants. Je pense même qu’il faudrait l’embaucher pour encadrer le prochain voyage scolaire et dompter les maîtresses. Sophie Edelstein nous a proposé un numéro d’illusionniste comme je n’en avais pas vu depuis longtemps. En plus, elle est d’un sexy à vous faire ravaler le pop-corn par les trous de nez (Je ne vous parle pas non plus de la danseuse aux cerceaux… Il y a un dossier spécial « beauté » à faire chez eux !)
Le reste était tout aussi bon avec une mention spéciale pour ceux qui ont failli me défriser à la fin (comme s’il était possible de me faire perdre la boucle, m’enfin !) : les frères Navas et la roue de la mort. Rien que le nom… Je vous laisse imaginer !
En tout cas, si Jean Richard était encore de ce monde, je suis sûre qu’il nous aurait fait un remake hier de « Maigret s’amuse » car c’est cela le cirque, avant tout… et Pinder l’a bien compris.
Merci pour ces 2h30 de magie !
Flannie : Fan de Shirley Bassey et de James Bond , grande amatrice de Carling Premier passée à la verveine bio, Flannie devient journaliste et super-héroïne vers l’âge de 8 ans. Refusant de s’enfermer dans un carcan professionnel, elle apprend à parler aux animaux et entame une brève carrière de rock-star en même temps. Rien ne fait peur à cette amazone touche-à-tout qui vit à cent à l’heure… jusqu’au jour où la vie la rattrape quelque part entre Londres et Birmingham et qu’elle se rend compte qu’à défaut d’être une grande aventurière, elle n’est pas mauvaise conteuse. Dès lors, elle n’a plus qu’un rêve : écrire et vivre d’écrire.
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Ca me fait penser que ça fait une éternité que je ne suis pas allée au cirque ! la dernière fois, mes garçons devaient avoir 8 et 10 ans, nous étions en vacances sur l’Atlantique et je crois bien que c’était le cirque Pinder que nous avions été voir, à la grande joie de toute la famille car nous n’avions jamais vu un cirque aussi grand et un spectacle aussi époustouflant !
Dans la petite ville où j’habite, se produisent parfois de petits cirques familiaux mais à chaque fois, j’étais presque saisie de pitié pour ces bien faibles moyens qui obligeaient les quelques membres de la famille participant à assurer l’ensemble du spectacle… les enfants ne s’en apercevaient pas mais j’en sortais toujours un peu triste… mais peut être bien que ces gens étaient heureux comme ça, rien que de pouvoir vivre, même petitement, de leur passion, qui sait ?
Tu sais, ce qui me gêne le plus avec certains petits cirques, ce sont les conditions dans lesquelles les animaux sont traités. Bien sûr, on ne peut pas faire une généralité mais un jour j’ai vu un monsieur maltraiter une chèvre “savante” et ça m’a fait froid dans le dos !
Magnifique texte teinté à la nostalgie de ton enfance.
Heureusement que tu l’as retrouvé
En effet, j’ai vraiment retrouvé le goût du cirque de mon enfance. C’était super !
Oh, moi aussi j’adore le cirque, comme je te comprends !!!
Justement, dis moi, qu’est-ce qu’il y a comme bon cirque en Espagne ?
Très belle histoire, pleine de la nostalgie. Et des belle photos!
Merci, Elisa ! je n’avais pas trop la possibilité de faire des photos car Miette a passé l’après-midi à sauter sur mes genoux. Finalement, je n’ai pu prendre que le haut du chapiteau en photo
C’est rare aujourd’hui de trouver des cirques de qualité. J’y avais emmené deux gamines que je gardais, les chevaux étaient en fait des poneys, les lions des lamas et le clown était aussi le vendeur de pop corn à l’entracte. (mais les petites étaient ravies)
Tu sais, c’est un peu normal. Même chez Pinder, les jeunes gens qui nous plaçaient en arrivant étaient des acrobates - fort charmants, du reste
Je pense que ce qui est important dans le cirque, en général, c’est: faire rêver tout en étant proche du spectateur.
Le cirque j’adore, généralement j’y vais chaque année, (depuis une dizaine d’années) à la date de mon anniversaire le cirque Gruss est dans notre ville, cadeau tout trouvé
et même que parfois je me l’offre toute seule 
L’an dernier j’y ai amené ma fille, avant je la trouvais un peu jeune pour “tenir” tout le spectacle, je crois que la relève est assurée, à la sortie de la représentation de cette année elle n’a rien trouvé de mieux que demander si l’an prochain ony retournerait, et si par hasard on pouvait pas aller en voir un autre avant… On verra selon les finances et les prix, car Pinder vient un peu plus tard en saison…
Le cirque c’est la magie
J’aime un peu moins Gruss de mon côté. je trouve que c’est très esthétique mais il manque un certain côté bon enfant parfois…
Sans doute mais étant fan d’équitation pour moi c’est le top dans le domaine de la cavalerie
De plus j’ai eu l’occasion de les voir travailler leurs chevaux et un tel respect de l’équidé mérite que je leur paie ma place
Sinon enfant c’était Pinder quej ‘ai vu 2 ou 3 fois et Jean Richar aussi mais un peu plus grande je crois
D’aileurs je ne sais pour toi, mais chez nous Pinder est quasiment le terme générique qui veut dire cirque, tout comme kleenex pour les mouchoirs en papier
C’est vrai ce que tu dis ! Le nom seul de Pinder représente le cirque ici en France. Je me souviens du cirque Kino aussi…
PS: comment travaillent-ils avec leurs chevaux ?