Les sorties de l’escarpin: le dîner Titanic
Par Ninon • 29 avr, 2009 • Catégorie: Expos / Sorties, Gastronomie •Et donc le jour J, nous voilà tous à l’entrée du palace, puis rentrant dedans, d’un pas aérien et dégagé.
Le serveur nous accueille, comme dans le film (enfin j’imagine). Nous nous dirigeons jusqu’à nos places, et même les enfants prennent l’air sérieux. Le Chef ne veut pas que ses fils fassent les marioles dans de tels contextes. Ce qui me rend généralement hilare. Bref.
Alors, que je vous raconte le menu ; et cette fois, je dédie les photos à Stéphanie, spécialiste du live reportage en restau à Philadelphie !!! (et elle m’a souvent donné faim !) C’est grâce à elle que j’ai osé prendre en photos tous les plats ou presque.
1. huître
Avant : on ne voit pas l’huître, mais elle y était. Huître chaude gratinée.
Après : on ne la voit pas non plus, mais je persiste : elle y était.
Mon avis sur l’huître : j’adore les huîtres, en l’occurrence celle-ci était aussi bonne qu’une huître peut l’être dans un tel contexte, donc très bonne, mais moins que quand on la mange au bord de la mer dans un petit bar, par exemple. Je trouve que le contexte fait toujours énormément, pour certains produits. Là, ça faisait chic basique. Si je puis dire. Mais souvenons nous qu’Escoffier conçut le menu à une époque où les produits n’arrivaient pas toujours si facilement et au manger des huîtres était proabalbment plus rare (alors que le gibier devait être plus répandu, me semble-t-il).
2. Consomé Olga
J’ai oublié de prendre une photo. Désolé. J’aime beaucoup les consommés, pour moi ça fait vraiment ancienne mode. En fait, c’est un bouillon que l’on rend translucide, selon le chef, en mettant un blanc d’oeuf dedans : le blanc d’oeuf attrape et retient toutes les impuretés, et le consommé devient translucise. Celui-ci avait beaucoup de goût, de nombreuses saveurs se mélangeaient dedans, et c’est ce que j’aime dans le consommé. Il n’était pas gras, de surcroît. C’est un plat finalement très intellectuel, car ça n’en jette pas des masses, mais pour l’apprécier, il faut se concentrer un peu. Consommé impeccable.
3. saumon poché sauce mousseline.
Bon, mais surtout, une vraie surprise dans ce plat. Savez vous ce qu’est le truc pané à côté du saumon? Un jaune d’oeuf pané - je ne savais même pas que c’était possible. Or, je suis folle des oeufs. Donc, c’était super intéressant de manger ça, surtout que j’adore les oeufs mariés au poisson. Le poisson pas sec, rosé ua milieu, la sauce à peine figée (mais ça fige tout de suite), donc bien, enfin on n’en espérait pas moins, hein.
4. poulet sauté à la Lyonnaise (pas de filet mignon en photo)
Alors évidemment, le problème avec ce genre de plat, c’est que dès qu’on met ces champignons, je ne sais encore plus le nom, n’importe quoi devient genre. C’est comme les anciennes recettes des vieux livres du Chef : on cuisine à base de truffes et foie gras - forcément, même avec une patate à l’eau, c’est pas mal. Donc je ne commente pas, d’ailleurs je ne l’ai pas pris.
5. le canard sauce aux pommes
Très bizarrement, il était servi avec du riz basmati, parfumé ; j’adore ça, mais du coup ça donnait un faux air de canard à la chinoise, au plat, ce qui a brouillé mes repères - mais j’adore ça. Sauce aux pommes, donc sucrée.
6. punch à la romaine
Je ne sais pas si c’était romain, mais ça évoquait furieusement un sorbet légèrement alcoolisé. Petit Garçon est content, les serveurs, faisant preuve d’un surprenant sens de la psychologie, leur en ont amené, alors qu’ils ne prenaient pas le menu.
7. pigeon au four (pas de photos)
8. asperges à la vinaigrette
Asperges à la vinaigrette, quoi. De toute façon, à ce stade, vous n’êtes plus guère en état d’avaler quoique ce soit (vous songez à rester en état pour le dessert).
9. Foie gras.
On ferait comme si il n’y en avait pas eu, hein? Il était horrible. Même pas médiocre : exécrable. Malheureusement je suis une spécialiste du foie gras : la mère du Chef en fait dès qu’elle a deux minutes et le Chef lui même, en des temps antérieurs, en faisait du si bon qu’il disparaissait à peine deux ou trois SMS envoyés aux clients potentiels. Foie gras, mi-cuit, pas mi-cuit, poêlé, au gros sel… Donc rideau. On est dans le pays du Iberico, on pardonne avec magnanimité.
10 . dessert (finalement pas au choix, c’est effet farandole)
Excellents, frais, légers.
Mais n’étant pas très desserts, du moment que ça n’est n i chimique ni sucré, je suis contente.
Conclusion : en fait, il m’est difficile de conclure : j’y suis allée pour le cadre et pour l’idée ; je fais ça très rarement, en fait c’est une litote, je ne le fais jamais. Donc, j’étais très contente de dîner dans un si beau cadre, un menu de ce type, juste pour le fun, si je puis dire.
Les plats n’étaient pas trop copieux. En revanche, j’ai bu trop de vin blanc, du Raimat, il m”a semblé délicieux.
Tout était fin et avait du goût.. Sauf que, mariée avec le Chef, je mange comme ça (pas dix plats, juste un) toutes les semaines, allez disons tous les quinze jours. Donc en fait, rien ne me fait, gustativement parlant, un effet boeuf.
Au passage, je fais remarquer le rôle très important de la présentation dans ce menu ; la même chose, présenté n’importe comment sur une assiette en vrac, n’aurait pas le même effet. En ce qui concerne les desserts, il est assez facile de reproduire la même chose, en décorant avec du coulis ou du chocolat fondu.
Voilà pour le repas Titanic !
Ninon : Etudes de lettres classiques et d'histoire achevées en 1993 ; voyages depuis 1996 ; posée à Madrid depuis juin 2008. Marketeuse, prof, vendeuse, organisatrice, traductrice.... et maintenant, blogueuse.
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Un truc m’épate : tu as réussi à manger TOUT CA ???
Dis donc : tu en as de la chance d’être mariée à un Chef que même aller au restaurant ne te fait ni chaud ni froid
Perso je trouve aussi que rien ne vaudra jamais un bon plat mitonné “maison” ! mais j’aime bien de temps en temps aller au restaurant histoire de me faire servir et d’avoir la surprise de découvrir le contenu de mon assiette !
Y avait pas de glaçons dans le vin ??
Ho putain, je suis en train de me transformer en mon père.
Virginie : ça va pas?
PCR : C’était un menu dégustation, donc petites portions. par ailleurs, j’avais vraiment mangé tôt et un salade à midi. A propos des repas maison : le Chef me dit toujours que le pire ennemi du cuisinier, c’est une mère de famille qui cuisine bien. car rien ne peut remplacer un bon repas maison, avec l’ambiance, la convivialité, le plaisir, etc. Voilà pourquoi les restaurateurs doivent trouver des attraits autres que purement alimentaires à leurs restaurants : le cadre, l’idée qu’on s’en fait, la practicité, le fait que c’est bien pour les enfants…
En ce qui me concerne, c’était bon, mais j’ai surtout joué le jeu du rêve, de la sortie, je me suis fait un cinéma, j’avais une robe, les enfants étaient impressionnés… C’était tout une ambiance et un “moment” marrant, l’idée de se dire “c’est un menu conçu par Escoffier et servi sur le Titanic”… Au final, on s’éclate plus dans un bar à tapas ! mais en fait on ne peut pas comparer : je suis contente d’avoir dîné là bas, c’était original, une “expérience”, disons.
Mais attends, tu as mangé TOUT CA… ??
C’est gargantuesque..
Miam miam…