Tags au Grand Palais

Par Ninon • 14 avr, 2009 • Catégorie: A la une, Art et Culture, Expos / Sorties

Voilà un sujet qui m’a plu dès l’abord, mais HELAS, je ne suis, maldita sea, pas à Paris. Des TAG au Grand Palais.

D’abord, qu’est-ce que le TAG? Quelques lectures m’ont appris que le premier tagueur était un coursier grec qui avait pris l’habitude, dans les années soixante, de signer de son nom, suivi du numéro de sa rue, dans tous les immeubles où il passait : Taki 183. La mode de ces signatures/étiquettes brèves fleurit un peu partout dans le Bronx et à New York. Comme il s’agissait d’abord d’une signature, c’est vers la calligraphie que se porta la créativité des tagueurs. Par la suite, certains ajoutèrent des personnages.

Or, il se trouve que j’adore la calligraphie, et ce d’autant plus qu’ayant abordé – très modestement – l’étude de l’arabe, j’ai été sidérée de l’extraordinaire inventivité calligraphique de l’alphabet arabe, que, du reste, je suis absolument incapable de déchiffrer (lorsqu’il est calligraphié ; et lorsqu’il ne l’est pas, il me faut les accent ; bien oui). Par ailleurs, mon domaine d’étude universitaire m’a amené à étudier d’un peu près – et pas assez longtemps non plus – les manuscrits et enluminures, et les types d’écritures en usage dans les manuscrits médiévaux : les délires calligraphiques des copistes de la fin de l’époque mérovingienne, que je n’ai pas étudié, mais juste observé, sont fascinants – et je ne parle pas des plus tardives enluminures (images) et des lettrines (lettres décorées). Le tag est une approche différente, mais non moins intéressantes, de cette façon méconnue (tout au moins en ce qui me concerne) de s’exprimer à travers des lettres. Il y aurait probablement beaucoup à dire sur les anonymats comparés des copistes latins ou arabes et des tagueurs. Le tag serait-il une enluminure de la rue? Bref.

L’origine de cette exposition est des plus sympathique et vivante : un jeune architecte, Alain-Dominique Gallizia, et n’a pas voulu qvoir disparaître ces oeuvres éphémères. Il a donc décidé de mettre à la disposition des graffeurs, dans son atelier de Boulogne-Billancourt, des toiles, au format similaire (60×180), doubles, avec une contrainte : la signature de l’auteur à droite, et sa vision de l’amour à gauche. Résultat : une collection originale, vivante, unique. L’idée me semble grandiose.
Mais pas seulement l’idée ! Le résultat également : des toiles se dégagent une force et une énergie extraordinaire. J’aurais vraiment très envie de les voir !
L’exposition se passe dans la galerie sud, et d’après les commentaires que j’ai pu lire, le lieu, inchangé depuis sa construction et bientôt destiné à être restauré, se prête particulière ment bien à une expo de TAG : les oeuvres claquent, au moins sur les photos, sur les murs bruts, en briques, de la salle.
Cette exposition, commencée le 27 mars, s’achève le 26 avril. Vous qui êtes sur Paris, ne la manquez pas, mais attention, il ne reste que 12 jours !

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Ninon : Etudes de lettres classiques et d'histoire achevées en 1993 ; voyages depuis 1996 ; posée à Madrid depuis juin 2008. Marketeuse, prof, vendeuse, organisatrice, traductrice.... et maintenant, blogueuse.
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2 Réponses »

  1. Si j’avais été à Paris, pourquoi pas !

  2. Mais personne n’est pas à Paris? Dingue !

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