Ce jour-là, il ne fait pas très beau à Madrid. Mais j’ai envie de me promener et de prendre des photos. Comme vous allez le voir, la lumière est tristounette, mais peu importe.

Bon, alors même si j’en parle peu, pas assez, j’aime Madrid, mais pourquoi?

D’abord, j’aime Madrid parce que j’aime Paris. Ou Londres. Du temps où j’allais à Londres, j’avais ressenti la même chose : une sorte d’exaltation due à l’idée que l’on s’en fait. Peut-être, si j’y avais vécu, l’exaltation se serait un peu ternie, mais je ne pense pas, car à Paris, malgré le temps pourri, le métro, les journées à heures courtes (oui : à Paris, le temps passe plus vite), je me suis toujours senti heureuse rien qu’en regardant la tour Saint Jacques, les quais, le Boulevard Saint Michel, voire même la Tour Eiffel, qui pourtant m’agace un peu. Il me suffit, chaque été, d’émerger du RER à Saint Michel et de tourner pour traverser la rue et aller chez Gibert, et je suis la seule à rire tellement je suis contente.

On trouve cet esprit de grande ville à Madrid, mais pas uniquement. Parce que je tente moi même de définir tout cela, je me contenterai aujourd’hui d’aborder une caractéristique visuelle de Madrid. On trouve de nombreuses ambiances architecturales à Madrid, dont certaines me font penser à des villes du Sud de la France, mais ce qui me frappe le plus, ce n’est pas cela, c’est au contraire les zones monumentales de Madrid.

Ma référence principale pour les immeubles, c’est Paris, et un tout petit peu Londres, mais ça fait très longtemps que je n’y suis pas allé.

Les zones monumentales de Madrid, les quartiers avec de grands immeubles anciens diffèrent sensiblement de ce que l’on peut trouver à Paris, ou à Londres, ce qui est normal, me direz vous, et contribuent à donner une ambiance bien caractéristique à Madrid, ambiance que je ne saurais définir précisément, mais qui me plait : il y a quelque chose qui me fait penser à Gotham City, dans le tout premier Batman, mais Gotham City au soleil. Impossible de mettre le doigt sur l’explication, mais quelques immeubles ou quartiers madrilènes ont, soudain, au détour d’une rue, de faux airs de New York, puis l’impression passe tout de suite, et de New York, on passe à une ville du sud de la France. Bizarre, non? Mais j’aime bien cet effet : là, New York, et puis là - ah, zut, on dirait Avignon. Mais les bars à tapas vous ramènent en Espagne et la foule évoque l’énergie de Paris : on est dans quatre endroits à la fois, vous voyez?

Bon, en attendant que tout ça se précise, voici mon parcours du jour :

Ce jour-là, je suis Plaza de Colon. Bon, la qualité des photos laisse à désirer, comme d’hab, j’en ai fait d’un peu meilleures ailleurs en faisant très attention, mais il va falloir faire avec celles là ! Par ailleurs, je ne mitraille pas trop car comme à Paris, on a toujours un poteau, panneau, abribus sous le nez.

La Plaza de Colon, c’est là. Là où vous voyez le A. Pas très loin du Retiro. Par raport à paris, Madrid c’est tout petit, on peut tout faire à pied. A Paris aussi, mais on marche plus.

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Donc je suis là et je vois ça.

Ces immeubles assez massifs, vaguement années 30, il me semble que des immeubles avec une silhouettes similaires peuvent se voir dans le XVème, Porte de Versailles, vers Balard. Sur le bouvevard, je ne sais plus comment il s’appelle, là où passe le tram, maintenant. Il y a là un immeuble Le Corbusier, et d’autres, plus années 30 que 10-20, je dis ça à la louche car il s’agit de souvenirs, et je n’ai pas étudié l’architecture. Toute remarque de résidents du XVème est la bienvenue.

De l’autre côté de la rue, vous avez ça :

Je ne sais pas ce qu’il en est pour les Madrilènes, mais ces deux tours veulent dire Plaza de Colon, pour moi, comme Gibert veut dire Saint Michel, si je puis dire. Pourtant, Colon, il est en face :

Ensuite, je pars vers le sud. La grande avenue centrale qui traverse Madrid s’appelle Paseo de la Castellana, mais à la Plaza de Colon, elle change de nom et s’appelle joliment Paseo de Recoletos, jusqu’à la Plaza de Cibeles, où elle change à nouveau de nom et s’appelle Paseo del Prado, pour passer devant le Prado, ah ah, et exploser en plusieurs avenues face à l’imposante gare d’Atocha.

Le Paseo de Recoletos est une avenue avec contr’allées, l’une des deux contr’allée étant séparée de l’avenue par un large passage dont l’ambiance est complètement proustienne, avis qui n’engage naturellement que moi.

Ah oui, avant, une bouche de métro, enfin je triche un peu, de passage souterrain. Ce n’est pas la plus sympa des bouches de métro, mais elle était là, et moi aussi.

La contr’allée maintenant.

Ce café se nomme …

Et puis là, tout d’un coup, pas du tout proustienne, mais optimiste, une vache. Explication : Madrid nous fait un parcours vache, il y a des vaches partout.

La preuve.

Attention : la vache espagnole a de l’humour, alors qu’ils ne parlent même pas français :

Et une photo pour celles qui aiment la mode :

Eh bien voilà, fin de ma promenade pour aujourd’hui.