Bonjour à tous et à toutes.

Nous voici déjà en février. Je ne peux y croire… Le temps passe trop vite, il ne passe pas, il court, et je crois que plus on avance en âge, plus il va vite. Le mois de janvier a passé comme un souffle, n’est-ce que pour moi, ou en va-t-il aussi de même pour vous?

Quoiqu’il en soit, nous essaierons de retenir le temps pour qu’il passe à une vitesse normale en févriet de façon à ce que celles et ceux qui passent par ici apprécient tranquillement nos élucubrations.

Flannie a décidé de revenir sur la cuisine des fées ; elle s’attaque également, avec une inébranlable énergie, au thème des soins du corps avec le beurre de noni (je suis comme vous : je me demande ce que c’est ) et une réflexion sur l’éducation spartiate, la nourriture saine et le bien être qui peut en découler. De mon côté, moi, j’ai plongé avec surprise dans la vie de Chanel, qui sera à l’honneur cette année, comme on le sait, et, ne voulant pas attendre les films et autres produits, car je me méfie toujours, je l’ai véritablement découverte. J’espère que vous me suivrez dans cette découverte. Par ailleurs, après la lecture d’un certain article de ELLE, qui analyse – non : décrypte, je crois – le phénomène de la peste, je me suis lancée dans une analyse du dit phénomène dans le passé et dans la littérature, pour suggérer des pistes à toutes celles qui seraient tentée de jouer les pestes mais qui ne trouveraient pas en elles-mêmes les ressources nécessaires.

Voilà la plupart des sujets que nous avons concocté pour notre petit blog qui nous amuse et nous enthousiasme toujours autant. N’oubliez pas que vous pouvez si vous le souhaitez collaborer et participer !

Pour finir, je voudrais vous raconter une anecdote qui date de dimanche et qui m’a fait rire - ou peut-être pas.

Il me faut vous parler de l’une de mes amies, que nous appellerons Angélique (je ne sais pas si ça lui plairait).

Angélique est mariée à un homme dont la maman est l’une des plus grande opposante politique à une immense dictature totalitaire, qui présente aujourd’hui un visage quelque peu plus vendeur. En son temps, cette dame fut par exemple l’une des huit personnes à manifester sur la Place Rouge contre l’écrasement par les chars soviétiques lors du Printemps de Prague ; elle manifesta 15 minutes avant d’être embarquée par la police du pays et de passer un long moment en hôpital psychiatrique. Ce n’est que l’une de ses nombreuses compétences, elle est aussi journaliste et poétesse. Cette dame se trouve régulièrement invitée un peu partout en Europe et serre à l’occasion la main de toutes sortes de chef d’état. Ce n’est pas un personnage ordinaire.

Par ailleurs, Angélique me parle parfois, non pas des Français qui râlent pour un rien mais des personnes qui se trouvent face à des injustices de taille monstrueuses et qui n’ont pas le millième du courage dont fit preuve en son temps sa belle-mère, et qui ne font rien. ça l’agace. Moi aussi ça m’agace. D’ailleurs, ça nous agace tous. Non?

Hier, il faisait beau à Paris et Angélique décida d’organiser une sortie avec son fils et des amis de son fils. Elle mit cela sur pied, par téléphone, puis revint dans son salon où la grande dame buvait un thé en compagnie de son fils.

- Veux-tu venir au meeting, Angélique? lui demanda sa belle-mère.

-Quel meeting?

- Il y a une réunion pour l’avocat Markelov, tu sais, celui a été tué, à 15 heures à Beaubourg.

Et Angélique sentit le ciel lui tomber sur la tête. Elle travaille énormément (j’aurais peut-être l’occasion de parler d’elle un jour), son mari aussi et le temps leur est précieux. Cette sortie avec son fils faisait en quelque sorte partie de son programme : je suis une mère qui assure, programme que toute mère qui travaille comprendra. Je crois que quand on travaille beaucoup, on tente de surcompenser à d’autres moments. Elle essaya, pendant quelques instants, de tout ré-organiser : après tout, elle pouvait annuler la sortie par téléphone.

Elle alla voir son fils et lui expliqua la chose. Mais il n’eut pas du tout ses scrupules. Il se fichait de l’avocat, et se réjouissait de voir ses amis. Elle alla voir son mari, qui au fil des années, avait une attitude plus détachée que le commun des mortels (quoique plus concernée) sur l’investissement politique.

- Et je n’ai rien fait, finalement, m’a-t-elle dit au téléphone, complètement stressée. Tu vois, quand je regarde ma belle-mère, j’ai du mal à lier l’héroïsme et la vie quotidienne. Je ne sais pas comment elle a fait. Enfin si, je sais comment elle a fait. Mais je ne peux pas tout faire. Pourtant, je le sais, je le sais, comment ça se passe. En Russie, il y a les manifs pro Poutine, et là tout se passe bien, et puis il y a les autres. Et pourtant, Poutine est un grand homme, il a même été élu par le Times homme politique de l’année dernière. (NDA : Humour) Je le sais, qu’il fait faire quelque chose… Alors tu sais, j’ai appelé un ami, un prêtre [NDA : défroqué - par amour], et il m’a dit : “Ecoute, Angélique, tu ne peux pas tout prendre sur toi. Tu travailles, et là tu avais prévu de sortir avec ton fils - tu ne peux pas TOUT faire.” Il a raison. Mais tu sais, j’ai pensé à toutes les fois où j’avais dit du mal des gens qui ne prennent pas parti devant des horreurs et je m’en suis voulu. Tu vois, là, j’avais juste à annuler la sortie avec les copains de mon fils et je ne l’ai pas fait… Qu’est-ce que tu aurais fait, toi?

Qu’est-ce que j’aurais fait… Et vous, qu’auriez-vous fait?