les parabens, suite
Parmi toutes les recherches plus ou moins sérieuses qui mènent chaque jour à l’escarpin (je ne vous explique même pas la popularité de la culotte de Ninon….), il y en a une qui revient régulièrement : c’est l’action des parabens sur notre santé. Sont-ils nocifs ? Quels sont les effets du méthylparaben ? Les parabens présentent-ils une activité oestrogénique ?
A tout ceci, bien sûr, je n’ai pas la réponse personnellement mais le très excellent article de la gazette cosmétique nous a déjà un peu éclairés. Les parabens ayant un effet oestrogénique seraient en fait le propylparaben, le butylparaben et l’isobutylparaben. Quant au metylparaben, même en faible quantité, il accélérerait le vieillissement de la peau au soleil.
Faut-il s’inquiéter ? Renier les parabens ? J’avoue ne plus savoir tant le sujet est polémique et les informations pas encore très claires car les effets des parabens à long terme n’ont pas encore pu être vérifiés.
Quand je m’étais adressée à Biotherm pour savoir pourquoi il y avait des parabens dans la crème de nuit et pas de jour de la gamme Rides Repair, on m’avait répondu ceci :
« Les parabens sont une famille de substances utilisées en tant que conservateurs dans de nombreux produits de consommation courante et notamment dans l’industrie alimentaire, pharmaceutique et cosmétique.
Ces conservateurs sont des ingrédients très efficaces et indispensables pour assurer la protection microbiologique de certains produits et préserver leur intégrité permettant ainsi de garantir la sécurité des consommateurs. Les parabens font partie des conservateurs utilisés par L’Oréal.
Les parabens sont sélectionnés dans le strict respect des législations en vigueur. Ils sont autorisés au sein de l’Union Européenne par la Directive cosmétique jusqu’à des concentrations de 0,4 % si un seul paraben est utilisé et 0,8% si un mélange de parabens est utilisé, ainsi que par la plupart des réglementations cosmétiques mondiales.
Certaines substances de la famille des parabens font l’objet d’interrogations de certaines parties prenantes sur leur effet oestrogénique potentiel et sur un impact sur la reproduction mâle.
Les experts du CIR - comité américain d’experts scientifiques indépendants - ont conclu en 2005 à la sécurité d’emploi de tous les parabens dans les produits cosmétiques.
Le comité scientifique attaché à la Commission Européenne (SCCP) s’est prononcé favorablement en 2005 sur l’utilisation de deux substances au sein de la famille des parabens (methyl & ethylparabens) et a souhaité examiner des données scientifiques complémentaires sur deux autres substances avant de rendre un avis définitif. L’Industrie a déjà soumis des données scientifiques complémentaires et vient de proposer deux études additionnelles.
Nous sommes convaincus que l’ensemble de ces données scientifiques devraient permettre au SCCP de statuer sur la sécurité d’emploi de tous les parabens dans les produits cosmétiques.
L’Oréal reste très vigilant et collabore étroitement avec les autorités compétentes pour évaluer la sécurité de ces conservateurs et s’assurer que leur utilisation ne présente aucun risque pour la santé. D’ores et déjà L’Oréal est engagé dans un processus de réduction de la concentration des parabens utilisés dans ces produits et propose aussi des gammes de produits cosmétiques sans parabens pour les consommateurs qui le désirent. »
Bien. Cela ne m’avait pas beaucoup avancé mais puisqu’on me garantissait que le SCCP s’était prononcé favorablement sur l’utilisation de certains parabens, je devais bien rassurer ma ridule, non ? (Surtout que Rides Repair avait effectivement fait du bien à ma peau - en apparence)
Sauf que… dernièrement, j’ai lu dans le livre du Dr Saldmann (Le grand ménage : tout ce qu’il faut éliminer pour être en bonne santé, éditions Jailu) un sujet très intéressant sur la sueur et par extension les déodorants. Des chercheurs ont suspecté l’existence de liens entre l’usage de certains déodorants et la survenue de cancer du sein. Je cite :
« Cette hypothèse est issue des travaux du docteur Kris McGrath et de son équipe. Ils ont mis en évidence la possibilité d’un risque accru de cancer du sein lorsqu’un déodorant est appliqué immédiatement après l’épilation ou le rasage des aisselles (en mode yeti, on peut donc souffler). Les travaux précisent bien que le facteur de risque n’est pas en relation avec le déodorant seul ou l’épilation seule, mais découle de l’addition des deux pratiques l’une après l’autre. Comment expliquer ce phénomène ? Les rasoirs et les bandes dépilatoires provoqueraient de petites lésions dermatologiques favorisant le passage dans le sang de certaines substances toxiques présentes dans la composition des déodorants. Une nuance de taille vient modérer ce constat : l’étude a porté sur 437 patientes atteintes d’un cancer du sein mais nous ne disposons pas de chiffres établis sur une population en bonne santé. Reste qu’une autre étude, menée par le professeur Darbre, a révélé la présence dans vingt tumeurs du sein de fortes concentrations en parabènes, des conservateurs utilisés notamment dans les déodorants. »
Je vous avouerai que ça m’a un peu glacé la sueur de lire ce passage. Toutefois, l’auteur parle d’hypothèse, de possibilité, de nuance… Quoi donc en penser ? Quoi donc croire ?
Je laisse le mot de la fin à Delphine, la gentille créatrice de Perlescence qui a eu l’amabilité de répondre à mes questions sans tourner autour du pot (de crème, ha, ha ! …) :
Utilisez-vous des parabens dans vos produits ?
Nous mettons 5 parabens dans nos formules. Pourquoi ce choix? Parce qu’ils sont synergiques entre eux. C’est à dire que le fait d’en mettre 5, nous permet d’en mettre moins en % de formule… Concrètement, dans nos formules la somme de ces 5 ingrédients représentent 0.26% de la formule (la législation limite l’utilisation de ces 5 ingrédients à 0.8%, et elle limite l’ utilisation d’un seul de ces ingrédients à 0.4%.)
Cela veut dire qu’un produit contenant 1 seul paraben peut en contenir plus que nos 0,26% totaux.
Pourquoi certaines marques arrivent à se passer de parabens et pas d’autres dans leurs formules ?
Certaines marques ne veulent pas s’en passer, parce que les parabens sont d’excellents conservateurs à faible dose, et présente une toxicité faible par rapport à d’autres conservateurs dont on parle beaucoup moins. Le rapport bénéfice/ risque des parabens est très bon.
Certains produits ne nécessitent pas l’utilisation de conservateur dans leur formule: ce sont les produits huileux (huiles ou baumes, par exemples): certaines marques se servent de l’argument “sans parabens” pour ce type de produit.
Mais on peut remplacer les parabens, c’est possible, en utilisant d’autres conservateurs dont on ne parle pas, mais qui ne sont pas forcément “reluisants” en terme de toxicité.
Est-ce que dans l’avenir, vous pourriez envisager de vous débarrasser des parabens dans les produits Perlescence ?
On pourrait l’envisager, mais on a peur des conséquences sur les peaux sensibles, car les produits Perlescence sont tous formulés et testés pour ces types de peaux.
Nous voulons tenir bon dans l’intérêt de la santé de nos consommateurs, ne pas céder aux caprices de la rumeur pour remplacer les parabens par d’autres substances moins sûres.
Par quoi pourriez-vous les remplacer ?
On pourrait par exemple les remplacer par des huiles essentielles (risque allergène fort pour les peaux sensibles) ou d’autres conservateurs qui, pour nous, nous semblent beaucoup plus dangereux que les parabens.
Pour me remettre de ce casse-tête, je retourne me plonger dans l’hilarant « otage chez les foireux » de Fonelle. Il y a des prises d’otage qui paraissent presque moins dangereuses que de choisir un déo, vous savez.
***
Deux livres à lire (et qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre : Le grand ménage, du Dr Saldmann, et Otage chez les Foireux de l’inégalable Fonelle)

merci pour cet article vraiment intéressant. Je vais le conseiller aux copines.
26 mai 2009 at 10:50