Le chocolat du marié

Posted in Dernières notes, Les Hommes, les gourmandises de l'escarpin by Flannie on août 31st, 2009

Depuis que Deedee nous a fait partager son texte si touchant sur le mariage, j’ai à nouveau en mémoire le regard de mon mari le jour où nous nous sommes mariés, ce regard éperdu d’amour et de fierté qu’il a eu pour moi en cette journée si particulière et je me demande « comment j’ai su que c’était lui ? », moi la tétanisée de service à l’idée de me retrouver emprisonnée à vie.

Pragmatique, je me réponds « Ben, il t’avait mise en cloque. Côté liens « indélébiles », tu n’étais plus à cela près ! »

Poétique, je rectifie « non, ce sont ses yeux… si grands, si beaux, si pétillants qu’on plongerait dedans en se retenant à peine aux ridules coquines qui les bordent. »

Gamine, je m’amuse « c’est parce qu’il venait chez toi tous les samedi soirs regarder Buffy au lieu d’aller faire la bringue avec ses potes ! »

Zen, je rajoute « c’est parce qu’il a cette façon unique de t’aimer sans rien vouloir changer en toi ».

Artiste, je m’extasie « … parce que son âme est plus belle que les nus d’Ingre ! »

Mystique, je me murmure « … parce que le destin l’a mis sur ton chemin ce fameux 21 juin… »

Midinette, je sens mon cœur s’emballer « J’ai tout de suite remarqué sa ressemblance avec George Clooney ! »

Mais ne serait-ce pas juste à cause du chocolat chaud ? Et du livre de Fantasy qu’il a posé juste à côté, sur la table du café dans lequel nous nous sommes retrouvés ensemble pour la première fois ?

Cette citation de Desproges, pompée chez mon ami le pull, me fait penser « Et si on pouvait aimer soudainement pour une raison aussi triviale que celle qui a poussé Desproges à ne plus aimer cette femme ? »

« J’étais littéralement fou de cette femme.(…) pour sa voix cassée lourde et basse et de luxure assouvie, pour son cul furibond, pour sa culture, pour sa tendresse et pour ses mains, je me sentais jouvenceau fulgurant, prêt à soulever d’impossibles rochers pour y tailler des cathédrales où j’entrerais botté sur un irrésistible alezan fou, lui aussi. »(…)« J’avais commandé un Figeac 71, mon saint-émilion préféré. Introuvable. Sublime. Rouge et doré comme peu de couchers de soleil. Profond comme un la mineur de contrebasse. Eclatant en orgasme au soleil. Plus long en bouche qu’un final de Verdi. Un vin si grand que Dieu existe à sa seule vue. Elle a mis de l’eau dedans. Je ne l’ai plus jamais aimée. »

Alors, je pourrais dire « Je commençais à peine à apprécier cet homme. (…) pour ses yeux grands et pétillants de jeunesse inassouvie, pour sa culture, pour sa tendresse et pour l’élégance de ses cheveux poivre et sel, je me sentais doucement attirée, prête à soulever des rochers de convenance pour chercher dessous des montagnes de douceur contre lesquelles me lover. »(…) « J’avais commandé un chocolat chaud par une tiède soirée d’été, ma boisson préférée. Introuvable dans les bars dès qu’il fait plus de 25°. Sublime. Onctueux et parfumé comme un péché d’enfant. Défiant de la subtilité de son arôme toutes les chopes de bière qui traînaient alentour. Il s’est assis devant, a posé un livre fantastique sur la table et m’a dit « c’est ce que je prends également. » Je l’ai tout de suite aimé. »

Peut-être qu’il ne faut parfois pas plus qu’un chocolat pour sauter le pas…

De l’amour des livres

Posted in Book Club by Flannie on août 25th, 2009

Est-ce que mon amour des livres aurait été le même si mon pépé ne m’avait pas lu autant d’histoires dans mon enfance ?

Est-ce que mon amour des livres aurait été le même si mon père ne m’avait pas appris à lire et écrire très tôt ?

Est-ce que mon amour des livres aurait été le même si ma mémé ne m’avait pas traînée chaque mercredi à la bibliothèque municipale ?

Est-ce que mon amour des livres aurait été le même si elle et moi n’avions pas passé nos soirées à lire au lit ensemble durant les vacances scolaires ?

Est-ce que mon amour des livres aurait été le même si on ne m’avait pas offert les contes de tous les pays du monde à chaque anniversaire et fête de fin d’année ?

Est-ce que mon amour des livres aurait été le même si mon parcours scolaire n’avait pas croisé le chemin de quelques profs de français transcendants ?

Est-ce que mon amour des livres aurait été le même si ma maman ne m’avait pas ramené un jour les contes de la rue Broca que j’ai entièrement lus à la lampe de poche, dans mon lit, en m’imaginant moi-même écrire des histoires fantastiques un jour ?

Et vous ? D’où vous vient votre amour pour la lecture ?

NOTE: Les dessins de cette note sont tous de Jeanne Lagarde, la sublime illustratrice qui a donné vie et couleurs aux contes que me lisait et relisait mon regretté pépé en mettant un fort accent pour me faire rire chaque fois qu’il imitait un loup ou une marâtre.

Livre des éditions Hemma, trouvé par le plus heureux des hasards dans un carton de vieux livres qu’un collègue du Doc comptait jeter. Vous n’imaginez pas mon bonheur quand je l’ai ouvert et retrouvé les dessins de mon enfance !

Les parabens, suite

Posted in Dernières notes, Les cosmétiques by Flannie on août 24th, 2009

Parmi toutes les recherches plus ou moins sérieuses qui mènent chaque jour à l’escarpin (je ne vous explique même pas la popularité de la culotte de Ninon….), il y en a une qui revient régulièrement : c’est l’action des parabens sur notre santé. Sont-ils nocifs ? Quels sont les effets du méthylparaben ? Les parabens présentent-ils une activité oestrogénique ?

A tout ceci, bien sûr, je n’ai pas la réponse personnellement mais le très excellent article de la gazette cosmétique nous a déjà un peu éclairés. Les parabens ayant un effet oestrogénique seraient en fait le propylparaben, le butylparaben et l’isobutylparaben. Quant au metylparaben, même en faible quantité, il accélérerait le vieillissement de la peau au soleil.

Faut-il s’inquiéter ? Renier les parabens ? J’avoue ne plus savoir tant le sujet est polémique et les informations pas encore très claires car les effets des parabens à long terme n’ont pas encore pu être vérifiés.

Quand je m’étais adressée à Biotherm pour savoir pourquoi il y avait des parabens dans la crème de nuit et pas de jour de la gamme Rides Repair, on m’avait répondu ceci :

« Les parabens sont une famille de substances utilisées en tant que conservateurs dans de nombreux produits de consommation courante et notamment dans l’industrie alimentaire, pharmaceutique et cosmétique.

Ces conservateurs sont des ingrédients très efficaces et indispensables pour assurer la protection microbiologique de certains produits et préserver leur intégrité permettant ainsi de garantir la sécurité des consommateurs. Les parabens font partie des conservateurs utilisés par L’Oréal.

Les parabens sont sélectionnés dans le strict respect des législations en vigueur. Ils sont autorisés au sein de l’Union Européenne par la Directive cosmétique jusqu’à des concentrations de 0,4 % si un seul paraben est utilisé et 0,8% si un mélange de parabens est utilisé, ainsi que par la plupart des réglementations cosmétiques mondiales.

Certaines substances de la famille des parabens font l’objet d’interrogations de certaines parties prenantes sur leur effet oestrogénique potentiel et sur un impact sur la reproduction mâle.

Les experts du CIR - comité américain d’experts scientifiques indépendants - ont conclu en 2005 à la sécurité d’emploi de tous les parabens dans les produits cosmétiques.

Le comité scientifique attaché à la Commission Européenne (SCCP) s’est prononcé favorablement en 2005 sur l’utilisation de deux substances au sein de la famille des parabens (methyl & ethylparabens) et a souhaité examiner des données scientifiques complémentaires sur deux autres substances avant de rendre un avis définitif. L’Industrie a déjà soumis des données scientifiques complémentaires et vient de proposer deux études additionnelles.

Nous sommes convaincus que l’ensemble de ces données scientifiques devraient permettre au SCCP de statuer sur la sécurité d’emploi de tous les parabens dans les produits cosmétiques.

L’Oréal reste très vigilant et collabore étroitement avec les autorités compétentes pour évaluer la sécurité de ces conservateurs et s’assurer que leur utilisation ne présente aucun risque pour la santé. D’ores et déjà L’Oréal est engagé dans un processus de réduction de la concentration des parabens utilisés dans ces produits et propose aussi des gammes de produits cosmétiques sans parabens pour les consommateurs qui le désirent. »

Bien. Cela ne m’avait pas beaucoup avancé mais puisqu’on me garantissait que le SCCP s’était prononcé favorablement sur l’utilisation de certains parabens, je devais bien rassurer ma ridule, non ? (Surtout que Rides Repair avait effectivement fait du bien à ma peau - en apparence)

Sauf que… dernièrement, j’ai lu dans le livre du Dr Saldmann (Le grand ménage : tout ce qu’il faut éliminer pour être en bonne santé, éditions Jailu) un sujet très intéressant sur la sueur et par extension les déodorants. Des chercheurs ont suspecté l’existence de liens entre l’usage de certains déodorants et la survenue de cancer du sein. Je cite :

« Cette hypothèse est issue des travaux du docteur Kris McGrath et de son équipe. Ils ont mis en évidence la possibilité d’un risque accru de cancer du sein lorsqu’un déodorant est appliqué immédiatement après l’épilation ou le rasage des aisselles (en mode yeti, on peut donc souffler). Les travaux précisent bien que le facteur de risque n’est pas en relation avec le déodorant seul ou l’épilation seule, mais découle de l’addition des deux pratiques l’une après l’autre. Comment expliquer ce phénomène ? Les rasoirs et les bandes dépilatoires provoqueraient de petites lésions dermatologiques favorisant le passage dans le sang de certaines substances toxiques présentes dans la composition des déodorants. Une nuance de taille vient modérer ce constat : l’étude a porté sur 437 patientes atteintes d’un cancer du sein mais nous ne disposons pas de chiffres établis sur une population en bonne santé. Reste qu’une autre étude, menée par le professeur Darbre, a révélé la présence dans vingt tumeurs du sein de fortes concentrations en parabènes, des conservateurs utilisés notamment dans les déodorants. »

Je vous avouerai que ça m’a un peu glacé la sueur de lire ce passage. Toutefois, l’auteur parle d’hypothèse, de possibilité, de nuance… Quoi donc en penser ? Quoi donc croire ?

Je laisse le mot de la fin à Delphine, la gentille créatrice de Perlescence qui a eu l’amabilité de répondre à mes questions sans tourner autour du pot (de crème, ha, ha ! …) :

Utilisez-vous des parabens dans vos produits ?

Nous mettons 5 parabens dans nos formules. Pourquoi ce choix? Parce qu’ils sont synergiques entre eux. C’est à dire que le fait d’en mettre 5, nous permet d’en mettre moins en % de formule… Concrètement, dans nos formules la somme de ces 5 ingrédients représentent 0.26% de la formule (la législation limite l’utilisation de ces 5 ingrédients à 0.8%, et elle limite l’ utilisation d’un seul de ces ingrédients à 0.4%.)

Cela veut dire qu’un produit contenant 1 seul paraben peut en contenir plus que nos 0,26% totaux.

Pourquoi certaines marques arrivent à se passer de parabens et pas d’autres dans leurs formules ?

Certaines marques ne veulent pas s’en passer, parce que les parabens sont d’excellents conservateurs à faible dose, et présente une toxicité faible par rapport à d’autres conservateurs dont on parle beaucoup moins. Le rapport bénéfice/ risque des parabens est très bon.

Certains produits ne nécessitent pas l’utilisation de conservateur dans leur formule: ce sont les produits huileux (huiles ou baumes, par exemples): certaines marques se servent de l’argument “sans parabens” pour ce type de produit.

Mais on peut remplacer les parabens, c’est possible, en utilisant d’autres conservateurs dont on ne parle pas, mais qui ne sont pas forcément “reluisants” en terme de toxicité.

Est-ce que dans l’avenir, vous pourriez envisager de vous débarrasser des parabens dans les produits Perlescence ?

On pourrait l’envisager, mais on a peur des conséquences sur les peaux sensibles, car les produits Perlescence sont tous formulés et testés pour ces types de peaux.

Nous voulons tenir bon dans l’intérêt de la santé de nos consommateurs, ne pas céder aux caprices de la rumeur pour remplacer les parabens par d’autres substances moins sûres.

Par quoi pourriez-vous les remplacer ?

On pourrait par exemple les remplacer par des huiles essentielles (risque allergène fort pour les peaux sensibles) ou d’autres conservateurs qui, pour nous, nous semblent beaucoup plus dangereux que les parabens.

Pour me remettre de ce casse-tête, je retourne me plonger dans l’hilarant « otage chez les foireux » de Fonelle. Il y a des prises d’otage qui paraissent presque moins dangereuses que de choisir un déo, vous savez.

***

Deux livres à lire (et qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre : Le grand ménage, du Dr Saldmann, et Otage chez les Foireux de l’inégalable Fonelle)

Les contes de crimes

Posted in Book Club by L'escarpin on août 21st, 2009

« Se trouvaient là, assez atrocement reproduites en trompe-l’œil et figures de cire, les scènes les plus célèbres des contes pour enfants : Hansel et Gretel grappillaient une tuile de pain d’épice à la maison de la sorcière, le Chaperon rouge sous une frondaison de papier crépon indiquait à un loup défraîchi, babines mal emmoustachées, le sentier menant chez Mère-Grand. « Tire la chevillette et la bobinette cherra », commentait un phylactère accroché aux rideaux. Plus loin, Poucet retirait à l’ogre pansu ses bottes de sept lieues et l’automate de Riquet à la houppe à une raide marquise répétait sans cesse une révérence saccadée. »

Il était une fois, au temps où les princes n’épousaient plus des bergères mais se pacsaient aux bergers, des contes de fées noirs à souhait.
Cendrillon est victime des pulsions sexuelles d’un prince héritier, la Belle au bois dormant, l’otage pathétique d’un époux déséquilibré. Derrière Peter Pan se cache un dangereux innocent, derrière le Petit Chaperon rouge une machiavélique enfant. Pour résoudre une série de meurtres, Blanche-Neige fait appel à un détective spécialiste des nains de jardin…

Quelque part entre La mécanique du cœur (un bijou !) et Le fait du prince se trouvent Les contes de crimes. Pierre Dubois se plait ici à revisiter les histoires de notre enfance pour en faire des contes policiers modernes et cruels à l’humour grinçant, piqué de ci de là d’un vocabulaire d’un autre temps.

L’idée de départ est excellente mais la magie ne prend pas à chaque fois. Reste que c’est à découvrir.

accessoire malgré lui…

Posted in La mode by Flannie on août 19th, 2009

J’ai trouvé bien malgré moi hier comment accessoiriser mes tenues les plus strictes.

Vêtue d’un débardeur ample au décolleté froncé et d’une jupe noire un peu étroite, j’ai passé une journée à peu près normale : course-poursuite avec mon escarpin qui préférait chaumer plutôt que me chausser, bisous, câlins avec les enfants et tâches de chocolat (d’où l’intérêt de porter parfois des débardeurs aux rayures marron et noires…), maquillage approximatif souffrant de la chaleur environnante, coiffage également approximatif dû à mon sempiternel manque de temps et puis zou, slalom dans le bus, salutation polie à ce charmant monsieur qui me sourit chaque matin. A chaque fois, j’essaie de prendre un air détaché mais je sais bien, malgré moi, que je rougis. Hier matin, par contre, je me suis dit « Tiens, je n’aurais pas dû mettre un soutien-gorge à armatures. C’est très inconfortable ! » mais je ne pouvais décemment pas remettre ma baleine en place devant lui, ce qui ne manqua pas de me faire encore plus rougir. La journée est passée à un rythme fou. A ma sacro-sainte pause pipi du début d’après-midi, j’ai trouvé que mon décolleté pendait un peu trop. Et ce fichu soutien-gorge. ! Une heure plus tard, penchée sur mon clavier à essayer de retirer les miettes de mes McVitties d’entre les touches, j’ai soudain aperçu entre mes seins quelque chose qui était trop gros pour être un bouton, un peu trop lisse et brillant aussi (un scarabée ?)… puis un petit corps jaune est apparu, bientôt suivi par des mains en plastique prêtes à se saisir de mes touches. Retenue par ses chaussures d’un goût douteux, une petite bonne femme Playmobil venait de s’embrocher à mon décolleté, sortant de mon soutien-gorge (sans armature) comme un polichinelle hors de sa boîte en dentelle.

J’ai ri tout ce que j’ai pu en soupçonnant une certaine jeune enfant d’y avoir glissé là sa maman en plastique préférée. Finalement, je l’ai laissée accrochée à mon décolleté jusqu’à la fin de la journée. Après tout, le style maman, on l’a ou on ne l’a pas ;-)

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Petit-déjeuner à l’eau de rose

Posted in les gourmandises de l'escarpin by Flannie on août 14th, 2009

Certains vous diront que le luxe représente tout ce qui est difficile de s’acheter :des sacs à plus de 1000 euro pièce, des crèmes à 100 euro le pot, des chaussures à plus de 300 euro la paire. En ce qui me concerne, le luxe c’est surtout ce qui ne s’achète pas mais dont on ne profite pas assez: de vrais moments de bonheur.

Une salade d’anniversaire improvisée baignant dans un champagne retrouvé bien par hasard à la cave, un petit-déjeuner dans l’herbe, quelques gouttes de rosée… Le luxe peut avoir cette rare particularité d’être toujours à portée sans pour autant être facilement remarquable…

Chaque fois que je le peux, je prends mon petit-déjeuner dans un parc le matin. Pourtant, quand j’ai dit à ma fille la semaine dernière que nous allions déjeuner dans l’herbe, je n’ai pas cru qu’elle le prendrait au pied de la lettre. A peine descendue de sa poussette, elle s’est mise à rouler entre les gouttes de rosée pour aller arracher des brindilles d’herbe. Du moins, c’est ce que je croyais. Je n’avais pas encore ouvert la boîte de madeleines qu’elle avait déjà la bouche pleine. Pleine de couleurs tendres qui se mariaient délicieusement avec le rose de ses lèvres. Un peu inquiète, j’ai voulu ouvrir sa bouche mais elle s’est reculée et mise à chiquer à la façon d’un vieux cow-boy pas tibulaire mais presque. Ce n’est qu’au bout de quelques instants qu’elle s’est décidée à me faire partager son festin en m’offrant une petite boule blanche pleine de salive et fort odorante: un gloubi de Virgo.

Le gloubi de Virgo, pour ceux qui ne sont pas familiers avec le monde des fées, est un des petits-déjeuners les plus raffinnés des jardins enchantés. Il paraîtrait que les fées déposeraient ces petites boules entre les herbes pour nourrir les princesses égarées… et leurs mamans.

Pour réaliser cette recette, il suffit de cueillir quelques pétales de la magnifque rose Virgo (probablement appelée ainsi en raison de sa blancheur immaculée), de les broyer et les malaxer dans quelques gouttes de rosée et un centilitre de bave de fée jusqu’à en faire une petite boule que vous lierez avec un brin d’herbe. De la salive et du jus de rose, vous pouvez également faire un sirop. La bave de fée a des vertus que seuls les escargots en chocolat peuvent égaler.

Si malheureusement vous n’avez pas de fée sous la main, vous pouvez cueillir un sac entier de pétales de rose (de la capacité d’un sac de supermarché) après vous être assurés que les fleurs n’ont pas été traitées chimiquement (tous les jardins ne sont pas enchantés).

Une fois à la maison, accueillez comme il se doit les invités surprise et préparez en toute simplicité une salade de pétales pour le goûter. Simplement saupoudrés de sucre cristal, les pétales sont délicieux et feront la joie des enfants.

Pendant que les enfants jouent avec l’escargot, faîtes bouillir un litre d’eau dans lequel vous plongerez le reste des fleurs (et non pas la petite bête). Gardez en tout de même quelques beaux pétales pour aromatiser la boîte à sucre.

Mettez les pétales dans l’eau hors du feu et laissez infuser 30mn. Filtrez et répartissez comme suit:

1) pour faire de l’eau de rose:

Versez 50cl de la décoction dans une petite bouteille. Le lendemain matin, allez cueillir quelques pétales frais et jetez les dans la bouteille pour qu’ils macèrent au frigo pendant 24h. L’eau de rose sera ainsi beauoup plus goûtue et parfumée.

2) pour faire du sirop de rose:

Dans une petite casserole, mélangez 25cl de décoction et 200g de sucre. Laissez chauffer à feu doux jusqu’à dissolution du sucre puis versez le sirop dans une vieille bouteille de limonade, par exemple, que vous pourrez conserver au réfrigirateur pendant quelques mois.

3) pour préparer un soin démaquillant à l’eau de rose:

Rien de plus simple. Préparez un petit flacon de 25cl d’eau de rose comme indiqué en 1, ajoutez une 1/2 cuillière à café de miel et quelques gouttes d’huile d’amande douce. Remuez bien et conservez au réfrigérateur dans un flacon spray pendant 4 à 5 jours.

Voilà de quoi bien occuper un week-end de princesse

The Scent Of A Woman

Posted in Les parfums by L'escarpin on août 14th, 2009

Entretien avec Alberto Morillas, maître parfumeur chez Firmenich et créateur d’Essence:

Hello, Mr Morillas !

Today, your nose is as famous as the one of Cyrano of Bergerac. I am wondering how does one become a perfumer like you ? A lot of passion and perseverance is required to become a perfumer, as well as a great deal of training. When did you decide that you will become a perfume creator ? Was it one of your dreams as a child ? When I discovered that there was a creator behind each fragrance, I read an article in Vogue magazine where Jean-Paul Guerlain explained how to create a fragrance; it was then that I decided that this was what I wanted to do with my life.

You have an amazing record of perfumes created for “grands couturiers” like Calvin Klein, Armani, Versace, Kenzo and now Narciso Rodriguez. I am wondering how you work with so many different designers to end up creating perfumes that always become famous.

How does it work ? Do they contact you with a very precise idea of the scent they want or you help them finding out ? Each designer has his own style, each brand has a soul, I try to translate the core of these brands into my fragrances, sometimes when I am contacted to work on a new fragrance I already have a clear idea in my mind of what envision for the brand and how I would like to translate this into a specific fragrance that I feel fits the moment and the brand; other times my clients have an idea and we work together to develop it into a fragrance, either way, we need to agree and work in harmony!

What are the main stages of the creation of a perfume ? Finding a theme, translating the theme into an olfactive idea, developing the idea into a finished fragrance, clearly there are many other steps that may be less ‘poetic’ but that are essential to launching a top quality fragrance.

Mr Rodriguez said in a very good article about Essence « la idea era coger la sensualidad que tiene el almizcle y hacer algo a partir de él que pudiera capturar la emoción de la luz del sol sobre la piel. » How do you transform an emotion into a perfume ? Are you the Wizard of Nose or something like this? I have always thought that scents created emotions and memories and you are the one behind who creates scents from emotions and memories. It sounds so incredible… Transforming an emotion into a perfume is the essence of the perfumer’s role, this is what we do, expressing emotion through fragrance is like expressing poetry through words or an image through a palette of colours; our palette is made of raw materials, both natural essential oils and absolutes, as well as the most sophisticated of synthetic raw materials - essential to adding unexpected nuances, lift and trail, to modern day fragrances, I work at Firmenich a leader in the creation of new synthetic olfactive molecules.

I have always thought that scents created emotions and memories and you are the one behind who creates scents from emotions and memories. It sounds so incredible…

Was it difficult to create this perfume according to Mr Rodriguez desires ? How long did it take ? Not at all, it was a pleasure, Mr. Rodriguez is a true professional, he has an innate sense of beauty and is a connoisseur of scent, so we were able to exchange ideas and build this fragrance together. We also share a particular affinity to musky notes, this is the principle characteristic of Essence.

How would you define Essence in a few words ? Essence is timeless and ageless, it is both intense and ethereal. Olfactively it combines the fresh persistence of rose, the powderiness of Iris and a musk body this is the soul of the Narciso Rodriguez olfactive signature.

I have tried Essence too and I have to admit it is easy to make it “ones” (sorry for my English.). It is not a story in itself like some other perfumes are. I feel Essence does write the story with the woman who wears it. I like this feeling very much every morning now. Do you think it could suit every skin type and deliver the same emotion in the end? One says that fragrance smells different on each person’s skin, this is somewhat true in that different types of skin accentuate different parts of the fragrance rather than actually changing the fragrance: Does fragrance deliver the same emotion to everyone? I would say no, simply because fragrance is very personal and subjective, the scents that one likes or doesn’t like are determined by your background, your culture, your surroundings, what you are used to eating, as well as what is olfactively acceptable or not acceptable within your community.

In the past, perfume has been a way of masking body scents, even a lack of personal hygiene. In the novel titled “the Perfume”, it was also a way of hiding people souls. Do you think 21th century ideal perfume is one that reveals true personnality or do you think women (and men) still like to hide behind a perfume ? Today scent is about pure pleasure, scent is about putting forward who you are, it is your personal signature, sometimes it reflects your mood; there are individuals who pick one scent for life and others who like to change frequently depending on the current fashion or their mood or the season.

Mr Morillas, thank you for your time.

(Traduction française à venir, mes petits chaussons...)

L’inspiration

Posted in Les parfums by L'escarpin on août 11th, 2009

« L’univers de BLV Eau de Parfum II est selon moi un univers de matière en transparence », affirme Jacques Cavallier, Maître parfumeur. « En créant cette nouvelle fragrance, j’ai voulu faire un grand parfum. Il n’évoque pas la transparence des années 1990, mais incarne la matière dans le style Bulgari, avec richesse, présence et une grande sophistication » C’est une fragrance positive, rassurante, capable de rassembler les contraires : fraîcheur et naturel d’une part, effet parfumant très intense de l’autre. Dès le début du projet, mon désir était de donner corps à une forme de tendresse qui parle à toutes les femmes, alliée à l’éternel féminin. Pour cela j’ai utilisé de l’ambre, avec l’élément que j’appelle « sable d’ambre », et du musc. Puis j’ai souhaité ajouter une touche de lumière avec l’anis étoilé, la violette fraîche et quelques notes humides, qui apportent un souffle de fraîcheur en créant un contraste et en donnant vie à la fragrance entière. Lors de la création, je pensais au Petit Prince, qui est toujours en quête des choses les plus simples, mais qui sont en réalité absolument réelles et essentielles. Je voulais une fragrance qui nous ramène aux valeurs fondamentales, une exigence aujourd’hui quelque peu perdue dans le monde de la parfumerie. Je rêvais d’une perspective différente. C’est pourquoi cette création s’appuie sur des éléments essentiels et utilise les incontournables de la parfumerie : l’ambre, l’iris, le musc, le bois, la fleur de patchouli, la violette. Toutes ces notes, essentielles en parfumerie, ont ici bénéficié d’un traitement différent grâce à l’emploi de nouvelles technologies, à l’expérience accumulée au cours des 20 dernières années en termes de transparence, à l’inspiration fulgurante propre à tout nouveau projet et au travail effectué sur le naturel. L’œuvre d’un naturaliste et d’un expert : c’est l’approche que j’ai adoptée pour transformer la nature en parfum et offrir à Bulgari une fragrance élégante et sophistiquée ».

Otage chez les foireux

Posted in Book Club by Flannie on août 10th, 2009

Qui mieux que Fonelle peut nous faire mourir de rire quand tout dérape, qu’on perd nos clés et notre carte de bus, que bien sûr on est en retard et qu’on n’a plus qu’une option : courir sous la pluie alors que, toute fière, on s’était enfin décidé à sortir avec la petite robe blanche à fleurs et des sous-vêtements dépareillés parce que j’avais on avait pu imaginé que quelqu’un les verrait sous la robe ? Bien sûr, c’était sans compter la pluie… et la merde de chien sur laquelle on a glissé en courant avec nos petites ballerines aux semelles poissardes.

Comment sauver une journée pareille ?

J’ai une petite idée pour l’avoir vécu au début de l’été :

Rentrer chez soi en découvrant qu’une âme charitable a retrouvé vos clés et les a glissées dans la boîte aux lettres où le facteur a eu la bonne idée de poser un exemplaire de « Otage chez les foireux » envoyé par une autre âme qui ne savait pas à quel point cela tomberait à pic…


Extrait :

« On va encore dire que j’invente !

D’ailleurs, ce matin, quand Toufik a ouvert la portière de mon taxi en me collant sous le nez sa foutu mitraillette, Dieu m’est témoin, la première phrase qui est sortie de mes lèvres, c’est :

- Personne va me croire !

Parce que bon, OK c’est vrai, je connais mal le Liban. OK, ce sont peut-être des marrants. OK, je veux bien, y avait encore la possibilité que le coup de l’arme brandie soit un acte arty rigolo dans le genre « welcome à la biennale de Beyrouth et coucou voici un happening à la mitraillette à eau à deux cent vingt mille euros ! » Toutefois, sans chercher à surinterpréter, vu l’air stressé du type et les gouttelettes de sueur qui lui perlaient du chichon, même un chippendale aurait capté que l’heure était pas à la Fonelle. »


Voici pour vous, mes petits chaussons, une interview « foireuse » de notre chère Sophie Fontanel :


INTERVIEW FOIREUSE


1ere question foireuse :

Sophie, je me suis poilée comme un yéti en lisant « Otage chez les foireux ». Je me demande comment tu fais pour avoir 1001 idées tordantes par page. D’où tu sors un plan pareil, Fonelle qui se fait enlever en plein Beyrouth par une bande de terroristes désarmés devant sa verve (et pas que sa verve mais bon, je ne vais pas tout raconter, non plus) ? J’ai toujours eu trop d’imagination. C’est à croire que la réalité m’emmerde. Tout dans le réel est pour moi sans cesse talonné par quelque chose chez moi de totalement gamin et qui s’amuse d’un rien. Cette imagination est sans limite. Ce qui fait qu’à un moment je m’arrête, en fait, c’est que j’ai trouvé un nouveau jouet ailleurs.

2e question foireuse :

Je me suis inventée un personnage imaginaire quand j’étais môme (Jane Daktari, pour ceux qui me connaissent depuis longtemps) et je continue à vivre avec. La cohabitation est parfois épuisante mais j’aurais l’impression de n’être que la moitié de moi-même si je l’abandonnais pour devenir « une grande ». Comment ça se passe entre toi et Fonelle ? C’est exactement ça, Daktari ! Quand je nage et que ça me semble long, j’imagine que je suis à Hollywood dans le piscine de Woody Allen (hilarant, non Woody Allen avec une piscine ! À Hollywood !) Bref je brode. Ou bien, quand j’étais à Canal Plus, souvent je me racontais qu’en fait je bossais pour l’Intelligence Service et que j’étais là en mission pour sauver Pierre Lescure, le Président de l’époque, d’une attaque terroriste. Chuis dingue, quoi. J’ai une Fonelle en moi tellement intégrée que j’en oublie de la rémunérer.

Et le reste des questions foireuses :

Ton dernier pet foireux ? Les pets foireux, c’est pas plutôt ceux des autres ? Ça ma fascine de penser que tout le monde pète. C’est dans l’avion qu’on s’en rend compte.

Ton dernier coup foireux ? J’ai plus de coups foireux depuis longtemps, et j’en suis à le regretter parce que ça faisait de beaux moments poilants quand je racontais ensuite aux copains et aux copines au troquet.

Ton dernier achat foireux ? Ah ben ça tombe bien, là je viens d’aller à un marché à la brocante où tout était à 2 euros et j’ai réussi à acheter une robe à 150 euros, Saint Laurent Rive Gauche époque russe (années 75 -76 ?). Et j’ai même déjà eu le temps de la couper en tunique et lui faire l’ourlet. Donc j’ai foutu en l’air une robe vintage, donc palme de la foirade.

Et comme il faut bien alimenter ma super rubrique de « la vie de vos cheveux », ton dernier exploit capillaire foireux ? Ah ben ça tombe bien, d’habitude je me les coupe toute seule mais là pour la troisième fois de ma vie je suis allée chez le coiffeur me faire couper les cheveux et le coiffeur (Éric Roman) a admis que mes coups de ciseaux foireux étaient pas si foireux que ça. Vous avez de l’imagination, il a dit.

Je n’ose même pas te demander quelle était ta dernière interview foireuse… ;-) C’était pas vraiment une interview mais le week-end dernier, dans le Lubéron près d’Apt, à un dîner, j’ai été quasi interviewée par un poète en langue d’Oc à qui on avait dit pour plaisanter que j’étais moi aussi poète et donc qui n’arrêtait de me demander le titre de mes romans, or je pouvais décemment pas dire « Otage chez les Foireux », donc j’ai dit, lâchement « Orage dans les trois cieux ». Il trouvait mon titre tip top.

M’en vais faire la nouba chez les psys maintenant…

Couraaaaaaaage !!!!

illustration: Margaux Motin

Les rencontres de l’escarpin

Posted in Dernières notes, Les parfums by L'escarpin on août 10th, 2009

C’est au cœur de la Venise des Alpes, loin de la frénésie parisienne, que j’ai rencontré BLV II, la nouvelle fragrance Bulgari.

Si Laeticia Casta, dont la beauté du regard azuré fait concurrence à celle de ce jus bleu, est aujourd’hui l’égérie de BLV II, force est d’admettre, du haut de ma petite chaussure, que peu de femmes sur cette terre peuvent se targuer d’avoir un tel regard et un tel physique. Surtout pas celle qui me chausse pour les grandes occasions.

Tandis que je battais le pavé longeant le canal du Vassé pour aller à la rencontre du flacon, je me demandais à quelles autres femmes BLV II était destiné. Celles qui aiment le bleu, tout simplement ? Oui, mais quel bleu ?

« Le bleu d’un ciel d’été à midi, le bleu sourd de ce même ciel quelques heures plus tard, le bleu sombre de la nuit avant qu’elle ne soit noire, le bleu passé, si doux, de la robe de la Madone, et tous ces bleus inconnus, étrangers au monde, métissés, plus ou moins mêlés de vert ou de rouge[1]. »

Etait-ce un parfum pour les femmes qui aimaient tous ces bleus ?

Trop facile, me répondit mon talon.

Une dizaine de minutes plus tard, à la vue du flacon épuré m’attendant au bord de l’eau, j’eus un premier indice. Alternant formes carrées et courbes douces, le flacon transparent laissait deviner un jus d’un doux bleu, dégageant un sentiment de pureté et de sérénité sous la chaleur écrasante de cette fin d’après-midi.

Après avoir ôté son chapeau rond, il s’est incliné devant moi avec une simplicité d’une grande élégance. Quelques gouttes de son jus bleuté se déversèrent alors par mégarde en ma chaussure. Un bouquet d’étincelles en jaillit, s’estompant rapidement pour laisser place à des notes fleuries et anisées sur un fond ambré. Loin de m’en offusquer, je me sentis en fait ragaillardi, animé soudain d’une féminité à la fois tendre et vive qui me donna envie de plonger dans les eaux scintillantes du lac. Une sirène dans un bouquet de fleurs et d’anis étoilé, voici ce qu’était la femme BLV II. En traversant plus tard les jardins de l’Europe trempé jusqu’à la semelle, j’accueillis en mon sillage quelques corbeaux qui me suivirent jusqu’à mon hôtel. Le parfum était toujours présent, jouant avec l’eau, à la fois naturel et sophistiqué. Dans le hall de l’hôtel, un homme s’est retourné. Moi, bravant, la clim, je suis allé me coucher avec un sentiment de légèreté rarement égalé. Le lendemain, mon talon s’était enrhumé.

L’escarpin


[1] Le cœur cousu - Carole Martinez