Humeurs et petites choses…

J’aime le mot “humeur”. J’aime parce que j’en change souvent mais aussi parce que j’aime humer, humer l’air, l’air du temps, tant de choses, choses en l’air, l’air du temps … et on recommence.

Bref, certains trouveront peut-être cette note un tantinet futile mais j’ai tellement de découvertes à vous faire partager que j’ai opté pour la version télégramme au lieu d’un exemplaire bloguesque de Guerre et Paix en attendant de futures notes plus élaborées sur chacun de ces sujets.

1) Humeur de la semaine:

2) Dans mes oreilles cette semaine:

La B.O de Good Morning England parce que je ne changerai pas

3) Mon coup de coeur design de la semaine:

La Cité internationale de la dentelle et de la mode de Calais

4): Dans mon lecteur DVD cette semaine:

Un des meilleurs Bond à mon avis !

5) A mes pieds cette semaine:

Les Fit Flop: des tongs absolument géniales qui permettent de se muscler tout en marchant… le pied, quoi !

6) Sur ma table de chevet cette semaine:

Avant de découvrir le film…

7) La sortie ciné de la semaine:

Une de mes actrices préférées dans l’adaptation d’un de mes livres préférés… J’ai hâte !

Dans la bibliothèque des enfants cette semaine:

Une merveille de petite histoire très drôlement illustrée par Sandrine Lhomme aux éditions Balivernes !

9) Sur ma peau cette semaine:

Un soin bio plutôt prometteur: Sève fraîche lumineuse de Vegeticals

10) Dans mon assiette cette semaine:

Des tartelettes aux abricots inspirées par notre ami Proust, à découvrir ainsi que d’autres recettes dans le somptueux livre “La cuisine selon Proust” aux éditions du Chêne (dans la même collection que “La cuisine des fées”)

Quand l’escarpin met son talon dans l’assiette: Touche pas à mon riz !

Posted in les gourmandises de l'escarpin by Flannie on juin 28th, 2009

Une menace imminente pour la sécurité alimentaire

Le riz est l’aliment de base le plus important au monde - plus de la moitié de la population mondiale en consomme quotidiennement. Cultivé dans le monde entier depuis plus de 10 000 ans, le riz est aussi un ingrédient clé présent dans un grand nombre de nos produits alimentaires, de la nourriture pour bébés aux nouilles instantanées.

Mais le riz est aujourd’hui menacé par le génie génétique. Actuellement, le riz génétiquement modifié (GM) est seulement cultivé sur certaines parcelles expérimentales en plein champ, en Chine notamment. Mais tout pourrait changer dès demain car des multinationales agrochimiques et certains gouvernements tentent de le commercialiser à tout prix. On sait pourtant que ce sont les modes de production agricoles écologiques qui sont les plus sûrs pour faire face à la crise alimentaire et les catastrophes extrêmes liées au réchauffement climatique. Le rejet du riz OGM est un enjeu essentiel pour les consommateurs et l’environnement mais également pour la sécurité alimentaire mondiale.

Un marché risqué

Le géant agrochimique allemand Bayer essaie actuellement de vendre à différents pays une variété de riz GM résistante à un herbicide. Les cultures de riz conventionnelles et biologiques seraient alors exposées à un risque élevé de contamination par ce riz GM et risqueraient d’être contrôlées par les multinationales et les gouvernements.

Le riz crée par Bayer (appelé LL62) a été génétiquement modifié pour supporter de hautes doses de glufosinate, un herbicide épandu sur les rizières afin d’éliminer un grand nombre de mauvaises herbes. Toute utilisation du riz LL62 entraînera une utilisation plus élevée de glufosinate, également commercialisé par Bayer ! Si les actionnaires de cette multinationale ne pourront que s’en réjouir, ce sont les agriculteurs, les consommateurs et l’environnement qui en supporteront toutes les conséquences. En effet, le glufosinate présente de tels risques sanitaires et environnementaux qu’il sera bientôt interdit au sein de l’Union européenne, conformément à la législation récemment adoptée.

D’un point de vue nutritionnel, il a été démontré que la composition du riz GM de Bayer diffère du riz conventionnel.

D’un point de vue environnemental, le riz GM favorise aussi l’apparition de plantes super résistantes aux herbicides.

D’un point de vue économique, la commercialisation du riz GM est également préoccupante. A titre d’exemple, en 2006, l’industrie mondiale du riz avait perdu 1,2 milliard de dollars lorsqu’une autre variété de riz GM de Bayer avait contaminé des récoltes de riz non GM. C’est pourquoi, aujourd’hui, la plupart des producteurs et des distributeurs de riz du monde entier rejettent le riz GM.

Préservez notre riz !

Greenpeace agit pour que le riz conventionnel et biologique soit préservé de toute contamination génétique pour plusieurs raisons :

  • Le génie génétique représente une véritable menace pour la sécurité alimentaire, menace d’autant plus alarmante avec le réchauffement climatique. A l’heure actuelle, aucune plante génétiquement modifiée poussant dans des conditions climatiques extrêmes n’existe tandis que d’autres déjà cultivées ont des rendements inférieurs à leurs équivalents conventionnels. Par exemple, il y a peu de temps, en Afrique du Sud, des fermiers ont planté plus de 80 000 hectares de maïs génétiquement modifié qui se sont avérés être stériles pour des raisons qui restent encore inconnues. La meilleure police d’assurance contre le changement et les aléas climatiques reste la biodiversité.
  • L’introduction volontaire ou involontaire d’organismes génétiquement modifiés dans l’environnement met en danger l’agriculture durable et limite considérablement le choix d’aliments que nous pouvons consommer.
  • Plus de 140 cas de contaminations génétique ont été recensés à travers le monde lors de la dernière décennie. Les transgènes qui s’échappent des plantes GM contaminent le patrimoine génétique d’autres plantes, sauvages ou cultivées. Une fois les OGM lâchés dans l’environnement, ils deviennent totalement hors de contrôle et il n’existe aucun moyen de les ramener en laboratoire s’ils s’avèrent toxiques ou nocifs pour l’environnement.
  • La contamination génétique menace la biodiversité. Or, cet héritage de l’humanité est fondamental pour notre survie, il doit donc absolument être protégé en temps que tel.

C’est pourquoi, Greenpeace lance une cyberpétition pour refuser le riz LL62 de Bayer: http://www.greenpeace.fr/ogmjenveuxpas/riz.php

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Le théorème du stress: l’enfant qui est en nous

Posted in Du côté des petites pointures by Flannie on juin 27th, 2009

Après vous avoir écrit mes humeurs en me demandant si je n’étais tout simplement pas assez « mature » pour apprécier certaines conversations mondaines, je suis tombée le lendemain matin sur ce petit passage dans le livre du Dr Saldmann, Le grand ménage, à propos du stress :

« Comme la salamandre qui puise dans ses cellules immatures pour recréer la vie, nous pouvons tenter de rechercher chez l’enfant qui sommeille au fond de nous la capacité d’imagination et la faculté de tout réinventer pour se régénérer. »

Il nous rappelle que « réveiller les zones immatures créatives de l’enfance aide à retrouver une forme de légèreté et d’insouciance. Les enfants de cinq ans sont d’ailleurs rarement stressés, car leur immaturité et leur capacité à rire les protègent du stress. »

Là-dessus, je ne suis pas tout à fait d’accord car de plus en plus d’enfants en bas âges sont angoissés, irritables, mal dans leurs Kickers dès lors qu’ils commencent à entrevoir que la vie n’est pas toujours facile. Les enfants d’aujourd’hui grandissent trop vite et nous devrions selon le Dr Saldmann faire le chemin inverse pour nous aider à combattre le stress.

« Stimuler notre part enfantine et spontanée passe généralement par une rupture dans nos habitudes quotidiennes. Selon les individus, il existe de très nombreuses possibilités pour y parvenir : ne pas s’occuper des courses ou de la maison, laisser pour une fois les enfants s’amuser sans se préoccuper du fait qu’ils prennent leur bain ou rangent leur chambre, s’offrir un goûter avec des gâteaux et des bonbons, aller s’amuser dans une fête foraine… Quelle que soit la méthode, l’essentiel est d’envoyer un petit signal vers l’inconscient ravivant l’enfant qui dort en nous. »

Il nous explique que « réactiver ces zones immatures de l’inconscient permet de dédramatiser des situations familiales ou professionnelles paraissant inextricables et dans lesquelles une personne peut s’enliser progressivement. Il faudrait parfois inverser les rôles entre adultes et enfants, de façon à ce que les plus jeunes enseignent à leurs aînés l’art de l’immaturité et de la spontanéité pour leur éviter de tomber dans le conformisme, la recherche de performances inadaptées à ce qu’ils sont et le stress chronique qui s’ensuit. »

Je cours m’acheter un paquet de Haribo !

La der des der de mes héros (et de mes cheveux)

Posted in Les cheveux by Flannie on juin 26th, 2009

Farah Fawcett et Patrick Swayze sont au seuil de la mort, Peter Falk ne suis plus l’intrigue, David Carradine se kung-fuise bizarremment, Michael Jackson est parti danser sur la lune…

Sais pas pour vous, mes petits chaussons, mais ma jeunesse en prend un coup ces temps-ci.

Aujourd’hui, je vais vous raconter le dernier épisode de ma saga capillaire. yeap ! C’est la fin. Sortez les mouchoirs, défrisez-vous et allez danser tout votre saoul en attendant une nouvelle saga, celle que j’hésite à vous raconter depuis au moins… un an, deux ans… parce que… Je ne sais pas trop pourquoi je n’ose pas mais là, en voyant tous mes héros d’enfance livrer leurs derniers combats les uns après les autres, je me suis dit qu’il était temps de sortir un vieux costume du placard et de l’enfiler “for your eyes only”…

à lépoque où nous étions frères de chevelure...

à l'époque où nous étions frères de chevelure...

Une semaine avant la date de mon mariage, pressée par une grand-mère qui voulait que je m’achète un sac comme il faut et une maman qui désespérait de mon manque d’intérêt pour les détails qui entouraient la cérémonie, je suis allée chez le coiffeur, traînant mes rastas comme de vilaines caries dans le cabinet d’un dentiste.

La jeune femme derrière le comptoir avait le profil bikeuse, un air à la Sarah Connor, un pantalon en cuir noir, un débardeur très prêt du corps, des épaules très larges et des muscles si saillants que le Sergent qui m’accompagnait n’avait plus l’air si viril dans le lot. Somme toute, elle était belle, très belle même, une beauté sauvage, un tantinet masculine avec toutefois un visage d’une pureté désarmante. Ne vous faîtes pas de film, mes chéries belles, je ne suis pas tombée amoureuse mais j’étais si impressionnée que j’ai laissé de côté le petit texte que j’avais préparé pour expliquer l’état de mes cheveux. J’ai posé mon gros bidon de femme enceinte sur le rebord du comptoir qui sert généralement à poser le sac quand on y cherche le chéquier et je lui ai dit tout de go :

- Je ne me suis pas occupée une seule fois de mes cheveux pendant ma grossesse. J’ai des rastas partout. Je me marie samedi.

J’ai scruté son visage à la recherche d’une étincelle d’expression négative mais il n’exprima rien d’autre qu’un désir d’aller immédiatement à l’essentiel.

- Vous vous mariez à quelle heure samedi ?

- 10h.

- Ok, venez à 8h.

- 8h… ? C’est que moi….

Je me suis bien gardée de dire qu’à 8h du matin le jour de mon mariage, je comptais juste m’extirper des draps pour boire une tasse de thé avec la seule cigarette que j’avais gardée du dernier paquet fumé avant de dire que j’arrêtais à jamais. A la place, j’ai caressé mon bidon avec un air de Causette, d’un air de dire « ayez pitié de la pauv’ baleine échouée que je suis. » Le message de mes yeux verts implorants à ses grands yeux noisette décidés est passé comme une lettre à la Poste :

- Ok, vendredi matin 10h.

Ah ben voilà qui était mieux.

Le vendredi matin, j’y suis retournée avec le Sergent qui, d’un seul coup de tondeuse avait su, lui, se faire une coupe fort convenable pour son mariage. Sarah Connor m’attendait sur le pas de la porte, la jambe tendue vers sa bécane rutilante qu’elle regardait d’un air amoureux. Heureusement que ma maman ne m’accompagnait pas ce jour-là. Je crois que le côté « coiffeur de biker » pour un mariage aurait pu la faire friser. Moi, sous mes rastas, je n’en menais pas large et je me serais mal vue dans un salon pour cucul la praline.

Un jeune homme était déjà entre les mains d’une assistante aux cheveux courts en pétard. Les cheveux courts en pétard sur un visage fin et ultra-féminin, ça me fait autant fantasmer qu’une opulente crinière sur un visage de poupée ou de louve. L’idée de me faire la même coupe courte m’a traversé l’esprit deux minutes. Comme je le disais un jour à une amie, si j’avais pu changer mon véritable prénom, je me serais appelée George, Charlie ou Max. Un prénom de mec sur une femme hyper-féminine, c’est marrant… Ceci dit, chaque fois que j’ai eu les cheveux ultra-courts, on m’a pris pour un mec pour de vrai, c’était moins drôle. Là, enceinte jusqu’au nez, je ne craignais plus qu’on se trompe de genre mais le Sergent, lui, ne voulait absolument pas me voir avec des cheveux courts.

- Quand tu seras plus mince, m’a-t-il murmuré à l’oreille

- Little bastard ! (avec l’accent, please)

La coiffeuse a renchérit :

- Vous êtes très frisée. Vous auriez plutôt l’air d’un chérubin.

Elle m’a achevée, la Sarah. Du coup, je me suis tue et j’ai attendue qu’elle tâte mes rastas pour connaître son opinion sur l’ampleur des dégâts. Rien. Pas une moue. Pas un mot. Une vraie pro. Elle a pris un peigne à larges dents, attrapé ma plus grosse rasta et a commencé à tirer, tirer, tirer… De mes yeux humides, je la voyais me sourire dans le miroir. Un ange, cette fille ! Elle en était à la moitié de la première grosse rasta quand un homme petit, fort chevelu et bedonnant est entré un croissant à la main. C’était le maître des lieux, visiblement désœuvré, qui errait sur le boulevard et passait voir si tout était en ordre.

- C’est la future mariée que tu as là ?

Sarah Connor hocha la tête.

- Aïe !

Je n’ai pu m’empêcher de crier même si, depuis dix minutes, elle avait réussi à se frayer un chemin dans ma tignasse sans vraiment me faire souffrir.

- Qu’est-ce que tu lui fais, là ?

Le coiffeur s’était approché. Sarah lui expliqua que j’étais fatiguée par ma grossesse et que je n’avais pas pu m’occuper de mes cheveux. Je ne sais pas si quelqu’un m’a réellement cru sur ce coup mais j’ai atteint un degré de honte rarement égalé dans ma petite vie quand le bonhomme s’est exclamé avec fougue que la technique qu’il employait avec son chien était bien plus efficace.

Autant vous dire que j’ai braqué mon regard sur le reflet du Sergent dans le miroir avec la ferme intention de le pulvériser s’il n’ébauchait ne serait-ce qu’un sourire ironique à la vue d’une comparaison aussi peu flatteuse.

Le coiffeur a farfouillé dans un panier suspendu, pris une paire de ciseaux rouges aux bouts étincelants, a reculé d’un geste de la main ma Sarah Connor et s’est employé à lui montrer comment démêler une rasta façon canine avec toute la prétention d’un vieux mâle imbu de lui-même.

Le problème, c’est que je n’étais pas son chien et que mes cheveux, semblables à HAL dans 2001, l’Odyssée de l’espace, n’ont pas voulu se laisser faire…

Quelques dizaines de secondes plus tard, j’avais une mèche teinte en rouge. Je l’ai senti tirer un peu trop vigoureusement sur quelques cheveux, l’ai vu lever frénétiquement la paire de ciseaux qu’il empoignait de la main droite et… alors qu’il s’abattait sur un nœud gros comme un nid de cailles… Il a hurlé « putain, merde ! ». Du sang giclait sur le miroir et ma blouse. Il s’est tourné précipitamment vers le mur où du sang s’est mis à perler aussi. D’un calme olympien, la coiffeuse aux cheveux ultra court constata « mon pauvre Jo, tu pisses le sang ! » et ce n’était pas peu dire. Sarah Connor était devenu aussi blême que son chef qui du pouce droit essayait de contenir le jet de sang qui surgissait de sa paume gauche. Il venait de s’entailler un tendon en me comparant à son chien.

Heureusement, Sergent qui n’était pas venu pour rien l’emmena illico aux urgences les plus proches. D’après ses dires, Jo le coiffeur faisait à ce moment-là bien moins le malin. Quant à mon démêlage, il reprit avec une certaine crainte et plus de douceur. Sarah Connor redoublait d’attention.

Le lendemain matin, après m’être levée, j’ai salué mes boucles toutes démêlées, fraîches et pimpantes et j’ai grillé la der des der. Deux heures après, j’allais me marier. Deux mois plus tard, j’allais accoucher. Mes cheveux et moi savions ce matin-là que notre vie allait changer à tout jamais.

Devant la mairie, un peu avant 10h, ma grand-mère m’a dit :

- Tu es allée chez le coiffeur ? Ca te va bien. Au club de cartes, on a raconté que le coiffeur du boulevard était allé à l’hôpital à cause d’une femme enceinte qui allait se marier.

- Nooon ? Ben quelle histoire, mémé !


THE END

Rectif de taille, mes amis: Farah fawcett est morte hier elle aussi !!!

Je m’en vais me replonger dans mes années 80…



Concours parfumé: les souvenirs olfactifs les plus marquants… par Amanda

Posted in Les parfums by Flannie on juin 25th, 2009

Les souvenirs olfactifs les plus marquants ne peuvent être définis, c´est digne des lettres de l´alphabet, elles se mélangent, forment des autres mots, des autres sons. Mes odeurs sont similaires…Quelques unes seules, d´autre mélangées qui s´intensifient au fur et à mesure. J´essaye donc de vous montrer un exemple:

Au bon matin, les odeurs de la rosée fraiche sur l´herbe du jardin. Les parfums des
Bulbes de fleurs pas tout à fait éclos. Dans la cuisine, les odeurs de la
Cannelle et de la cardamome dans les pâtisseries et les petits pains tout chauds du petit
Déjeuner. L´odeur du café fort de papa mélangé avec le thé de maman. Les habits d´
Equitation qui sont dehors entrain d´aérer. Les odeurs des animaux, du cheval et du
Foin. Le nez dans la crinière je respire l´odeur de mon cheval favori, de la paille dans la
Grange pas loin de la maison. L´arrivée de mon petit frère, les visites perpétuelles à l´
Hôpital. Le parfum du savon, du désinfectant, du nouveau né tout doux, tout fragile
Identiques au savon de la maison. Le talc, l´eau de Cologne, les crèmes pour le corps. Les
Jonquilles que je cueillais dans le jardin pour ma maman. Les fraises vendues au
Kiosque d´à côté de la gare. Dans la buanderie, les draps et les serviettes qui sentent la
Lavande. Ma maman a toujours réussi à garder l´odeur de « sa France » à elle. Ce parfum
Marque mon enfance tout autant que mes frères et soeurs. Sa peau le sent la crème de
Nuit qu´elle minutieusement applique tout les soirs. Enfouis sous nos draps, elle sens l´
Orquidée et la fleur sauvage. On l´apelle « la maman du soir ». L´odeur différente qu´au
Petit réveil. Toutes ces odeurs ainsi que de nombreuses autres nous ont bercées dans ces
Quelques exemple que je viens de vous faire parvenir. Je trouve qu´il est difficile de
Rassembler toutes les odeurs en un texte. Elles sont dignes des lettres de l´alphabet, ou
Seule ou mélangées à d´autres pour intensifier les souvenirs, qu´il soient de l´enfance ou
Tout simplement du passé proche ou lointain. Aujourd´hui, à mon tour, je crée en
Utilisant « mes » odeurs, un environnement qui peut être plus tard, sera libellé, tel un
Whisky âgé de plusieurs années. Des souvenirs pour d´autres qui seront marqués durant
X années. Ils pourront, à leur tour, me faire partager leurs meilleurs souvenirs olfactifs,
Y comprenant leurs perception des choses, leurs expériences. J´ai maintenant terminé le
Zigzag entre mes meilleurs souvenirs pour conclure que chaque odeur à une raison d´être.

par Amanda

L’Un et L’Autre

Posted in Du côté des petites pointures by Flannie on juin 24th, 2009

Sortant des sentiers battus de la littérature jeunesse et d’une maison d’éditions que vous ne connaissez peut-être pas encore (Alzabane Editions), voici notre coup de cœur jeunes lecteurs de la première quinzaine de juin :L’un et l’autre, de Jean-Sébastien Blanck.

L’Un et l’Autre retrace, dans une fable caustique, l’histoire de deux arbres qui se vouent une haine terrible depuis des siècles. Magnifiquement illustrée par Manuel Purdia, cette histoire racontée par le hibou de la forêt amusera les lecteurs à partir de 8 ou 9 ans[1] qui seront bien surpris d’en découvrir la fin.

Résumé :

L’Un était marronnier, l’Autre était châtaignier. Tous deux habitaient la même forêt, l’Un en face de l’Autre et ainsi la vie aurait pu s’écouler, comme pour tous les arbres du monde. Mai la nature avait affligé l’Un et l’Autre d’un grand malheur : ils se détestaient. Et depuis des siècles qu’ils se côtoyaient, ils n’attendaient qu’une chose : que l’homme ou la tempête le débarrasse enfin du voisin honni.

Rencontre avec l’auteur :

Jean-Sébastien Blanck, pouvez-vous nous raconter votre parcours ? Qu’est-ce qui vous a mené à l’écriture jeunesse et à l’édition ?

J’ai raconté mes premières histoires assez jeune enfant, vers 9-10 ans, lors de colonies de vacances. J’improvisais le soir des histoires et j’ai vite réalisé que c’était un moyen de capter l’attention des autres…Plus tard, vers 12 ans, après avoir inventé de nombreuses histoires, j’ai voulu ne pas en oublier certaines et j’ai commencé à en écrire, juste pour ne pas les oublier. Puis, de fil en aiguille, ait venu le goût de l’écriture et vers 15 ans j’ai décidé que je publierai un jour des livres avec mes histoires.J’ai réalisé des Etudes de Lettres à la Sorbonne où j’ai publié pour Nouvelle revue de la Sorbonne, ma première nouvelle en feuilleton, en 1990. Puis je suis devenu journaliste de presse écrite en attendant de pouvoir fonder une maison d’édition. 15 ans ont passé avant que je puisse me lancer…

Le choix d’un certain vocabulaire soutenu et de tournures de phrases assez complexes me rappelle les livres jeunesse d’antan. Pensez-vous que les textes pour la jeunesse sont aujourd’hui trop simplifiés ?

Je trouve en effet que les textes jeunesse sont très très simplifiés, à l’extrême parfois, pour la bonne raison qu’ils sont de plus en plus l’oeuvre d’illustrateurs - excellents souvent- mais pas auteur. Or, les enfants sont toujours aussi sensibles à du texte évolué, à ses tournures, à des mots insolites., et même, à des vers..
Le texte est devenu peu à peu un accompagnement de l’image. j’ai choisi de faire l’inverse et de retrouver l’esprit des contes illustrés d’antan où c’est le texte et son style qui raconte…

je suis très inspiré par le monde d’aujourd’hui et m’amuse beaucoup à le transposer dans d’autres époques avec des personnages imaginaires : ceux de la nature, ou des personnages faussement historiques. Les histoires sont toujours des paraboles du monde et de la vie. Pas des morales. Juste une vision, parfois drôle, au moins amusée. J’essaie de faire en sorte que les lecteurs se posent des questions. mais je ne veux surtout pas apporter de réponses toutes faites. Au lecteur de faire son chemin.

D’autres auteurs vont-ils bientôt rejoindre la collection Histoires d’en rêver ?

J’ai publié en novembre un autre auteur, Cathy Dutruch (Le Porteur de bonnes nouvelles) , et je publie au mois de septembre un magnifique recueil de fables de Jean-Marc Wollscheid, Lettre à Joséphine, et j’espère publier de plus en plus d’autres auteurs dans cette mouvance poétique.

Si vous voulez rencontrer Jean-Sébastien Blanck, sachez qu’il réalise comme auteur et éditeur une rencontre le 27 juin à 16 h 30 à la librairie Entre les Lignes à Clamart (92). Il y lira justement ce livre… !

Enfin, un petit jeu, celui des « livres-composés ».

Je vous propose quelques mots composés et vous laisse nous dire ce qu’ils vous évoquent :

1) Un livre-femme

Un livre sensuel et troublant, à la couverture glacée, aux illustrations de nu, mystérieuses et au fusain, suggérant le désir des corps. On en caresserait les pages.

-2) Un livre-enfant

C’est un immense livre de couleurs et d’images, difficile à tenir tant il est grand, dans lesquelles on plonge comme dans le sommeil et les rêves.

-3) Un livre-homme

Un livre à la couverture en toile, rugueuse, c’est un livre posé là sur la table, qu’on voit toujours et qu’on ouvre jamais.

-4) Un livre-ville

C’est un livre léger, et glacé. Il se pose sur une multitude d’endroits, avant de finir sa vie à la poubelle.

-5) Un livre-coeur

On le trouve en général dans une malle en osier. Sa caractéristque est d’entrer en hibernation durant 40 ans avant de se réveiller dans nos mains.

-6) Un livre-chevet

Il déteste l’oreiller, son voisin et pire ennemi. Il est indispensable, lui aussi, et il le sait.

-7) Un livre-voyage

C’est le livre invité. Un bon copain qu’on ne rencontre qu’un fois et qui vous laisse un bon souvenir.

-8) Un livre-cartable

Pénible comme des ordres de parents, lourd comme un pavé, on le garde en nous comme un membre de la famille, inoubliable et inséparable de nos souvenirs.

-9) Un livre-écrin

Introuvable, car réservé aux princesses.

-10)Un livre-larme

L’album photo.

-11)Un livre-avenir

Il n’a pas de couverture, il n’a pas de jaquette, il ne ressemble à rien , on en parle sans cesse, c’est le livre qu’on écrit.


[1] En simplifiant quelques mots, l’histoire peut également être très appréciée des plus jeunes.

Invitation à un pique-nique littéraire

Posted in Book Club, les gourmandises de l'escarpin by Flannie on juin 23rd, 2009

Proposition de Denis:

Chères blogueuses, chers blogueurs,

Comme le soleil n’est pas au rendez-vous, je (NDLR: Denis des Editions Buchet-Castel) souhaite vous proposer de rencontrer très prochainement une auteur lumineuse, délicieuse : Myriam Chirousse, jeune romancière de talent qui vient de signer aux Editions Buchet-Chastel un premier roman, doué déjà d’une plume, admirable : Miel et vin.

Miel et vin est une captivante saga qui vous emmène du Périgord noir à Paris, et où se tisse, dans le chaos de la Révolution française, une passion douce-amère entre deux personnages aux destins tragiques, Judith et Charles, qui ne cessent de s’attirer et de se repousser, dans une romance pleine d’ardeur et de feu (argumentaire en pièce jointe).

“Lecteurs, je vous envie, car vous allez découvrir ce livre” : tels sont les mots de Rosa Montero pour qualifier le roman de celle qui est aussi sa traductrice, et qui a pour autre talent de tenir un blog, joliment intitulé “Les chrysalides ne sont pas éternelles” :
http://myriamchirousse.over-blog.com/

L’idée serait dès lors toute simple : se réunir avec elle, avec vous, autour d’un pique-nique assis sur l’herbe, pour s’enivrer de miel, de vin (avec modération!) et de littérature. Nous nous chargeons d’apporter la prose, et nous vous invitons à venir avec votre propre panier, dans un esprit d’échange et de convivialité, en toute simplicité.

Rendez-vous est fixé au dimanche 28 juin à 12h à la sortie du métro Porte Dorée (ligne 8), pour se rendre au Parc de Vincennes et retrouver l’ambiance champêtre de la couverture du livre!

Merci de me confirmer votre présence dès que possible… venez nombreux! N’hésitez pas à me contacter pour de plus amples informations, et retrouvez cet évènement sur Facebook :
http://www.facebook.com/event.php?eid=215694080577

Bien à vous,

Denis

Perso, je ne pourrais m’y rendre dimanche mais je trouve que l’idée est délicieuse et rafraîchissante !!!! Merci Denis ! Si vous êtes intéressés, laissez nous un commentaire et nous lui transmettrons !

Souvenirs littéraires et parfumés du Petit Chaperon Rouge

Posted in Book Club, Les parfums by Flannie on juin 22nd, 2009

Enfant, mon imagination a été bercée par les histoires de la Comtesse de Ségur. Quel rapport avec le parfum me direz-vous ? Le voici : un conte m’avait, entre autres, particulièrement marqué ; il s’agit de « Blandine, bonne biche et beau minon » dont je vous résume l’histoire en quelques lignes.

Blandine est une princesse (forcément) dont le père (le roi donc) s’est remarié avec une vilaine marâtre qui se trouve avoir une fille dont le cœur est aussi noir que celui de Blandine est pur. Cette vilaine femme va s’arranger, avec la complicité d’un petit page trop gourmand, pour perdre Blandine dans une forêt enchantée qui entoure le domaine du Roi et où elle avait interdiction absolue d’aller. Voilà comment il s’y prit : connaissant la passion de Blandine pour les fleurs et surtout pour le lilas, le petit page fit de telle sorte de l’emmener en lisière de cette forêt où il savait que poussaient des lilas magnifiques. La jeune fille ne put résister au parfum de ces fleurs et s’enfonça dans la forêt magique sans espoir de retour…. Si vous voulez connaître la suite, sachez que le texte est disponible dans son intégralité sur le net mondial. Je l’ai relu dernièrement et c’est toute une page de mon enfance qui s’est déroulée devant moi…

Quel rapport avec un parfum parfumé d’enfance me direz-vous ? Le voici : j’ai eu la chance de grandir, non seulement entourée de l’amour de mes parents et de mes frères et sœur, mais aussi dans un cadre privilégié, une grande maison (que mes camarades de classe appelaient pompeusement « le château ») entourée d’un parc partagé entre un espace découvert et une partie boisée. A l’entrée de cet espace boisé poussait un splendide seringa dont l’odeur me ravissait et quand je pénétrais dans ce lieu qui, dans mon imagination de petite fille, me semblait une immmmmmmmmmense forêt, je me prenais un peu pour la princesse Blandine qui allait affronter ses démons et vivre tout un tas d’aventures extraordinaires, et pourquoi pas ? Rencontrer le prince charmant… J’étais à la fois attirée et impressionnée par cette forêt qui me semblerait bien ridiculement petite si j’y retournais maintenant, je m’y promène souvent en rêve mais me garderais bien d’y retourner un jour au risque d’abîmer mes précieux souvenirs ! Mon père avait construit pour mes frères une cabane avec une petite terrasse et une baie vitrée. Quand ils sont partis de la maison, je me suis accaparé l’endroit et y faisais de grande séances de dînette à base de prunes vertes et aigres dont je me régalais. Un jour, j’ai eu envie de lui donner un nom et, armée d’un pot de peinture et d’un gros pinceau, entrepris d’écrire le nom choisi « Le Buissonnet » sur le sous-bassement de la baie vitrée. Le problème, c’est que j’ai vu un peu grand et plus j’écrivais, plus les lettres diminuaient pour flancher lamentablement vers le « net » !

L’épreuve ultime consistait à y faire un grand ménage de printemps et d’y déloger toutes les araignées qui avaient pris leurs aises pendant l’hiver. Ma cousine m’y aidait et c’était à celle qui hurlerait le plus fort face aux beefsteaks que nous dérangions !

Je me souviens aussi que mes grands frères se jouaient de moi et s’amusaient à m’y emmener à la tombée de la nuit en me faisant croire qu’il y avait des loups ! Quelle pétoche ! J’en frissonne encore.

Je garde précieusement tous ces souvenirs d’enfance et me suis empressée, quand j’ai eu ma propre maison, d’y planter un seringa. Ce printemps, il n’a jamais autant fleuri et son parfum ravive en moi mes premiers émois de jeunesse.

PCR

My Little Italy, par Léa

Posted in Les parfums, les gourmandises de l'escarpin by Flannie on juin 19th, 2009

Mon meilleur souvenir olfactif, c’est à chaque retour chez moi, chez mes grands-parents italiens qui m’ont élevés.
Outre les chansons napolitaines et mes grands parents chantant, papi dans le jardin, mamie dans la cuisine, c’est cette odeur qui m’anime quand je passe la porte.
A chaque fois je recule ce plaisir, j’erre un instant sous le préau cherchant l’odeur du bout des narines, mais il faut impérativement que j’ouvre la porte pour en inhaler toutes les essences.
Et alors là, la main sur la poignée de porte, le coeur tout en palpitations, je m’apprête à découvrir la recette mise en oeuvre pour le jour.
Pâtes faites main, ma grand-mère de 80 ans, très ronde, pleine de rumatismes, ne se laisse pas aller la cuisine y’a qu’ça d’vrai !
Mozzarella di buffa, pizza napolitaine, base crème fraîche, lapin aux olives… tout est si frais, si parfumé, si enchanteur !

J’adooore rentrer dans la maison de mon enfance, parce que la cuisine est au centre, les autres pièces s’articulent autour de ce lieu de vie et de partage comme dans une suite sans fin.
Ou qu’on aille il faut passer par la cuisine !

Suite aux odeurs de mets que ma grand-mère prépare c’est mon grand-père qui rentre avec le reste des ingrédients, et parfume de plus belle cette pièce.
Il a toujours quelques branches de thym, menthe, jasmin, thé, ou n’importe à la bouche, en bon calabrais il ne dit rien me regarde et me charge les bras de patates, tomates, pastèques et melons.
J’adore lui faire des bisous parce que le brin de lavande porté au dent lui donne une odeur toute particulière.

J’adoore aider ma grand-mère à la cuisine parce que cette odeur c’est celle que je cherche quand je vais chez moi, chez eux.

Cette odeur de cuisine, c’est mon enfance, ma madeleine de Proust, c’est mon petit bonheur et quand par hasard je la retrouve, en Italie du sud, en Sicile ou en Sardaigne, je reste paralysée, juste pour le plaisir de renifler ces odeurs qui m’entourent, j’aime l’Italie, sa cuisine et l’odeur que mes grands-parents m’ont fait connaître et qui m’a marqué à tout jamais.

Voilà ma participation au concours, tout en Italie, l’odeur de ma vie !

LEA

L’odeur des livres neufs, par Sophie

Posted in Book Club, Les parfums by Flannie on juin 18th, 2009

Le meilleur moment de l’année scolaire est pour moi celui des nouveautés. Je les ai commandées avec soin, me demandant ce qui va plaire, ce qui va rester un peu en retrait dans le top 30 des prêts de l’an prochain, ce qui va être destiné aux gourmets, aux boulimiques ou aux anorexiques de la lecture.

Il y a les incontournables, à avoir absolument sur les rayonnages si on ne veut pas passer pour une ringarde de la documentation. Les fantasy à la mode du moment, en douze tomes, au moins, insupportables à gérer parce qu’il manque toujours un volume.

Il y a ceux qu’on a commandés en plusieurs exemplaires parce qu’avant même leur parution ils sont réservés par un nombre incalculable d’élèves. Ils ne rejoindront sans doute jamais les étagères, passant de main en main tout au long de l’année. Arrivés pimpants, dûment protégés par cette immonde couverture de plastique aux reflets de pétrole, ils seront, en juin prochain, épuisés d’avoir été trop lus, vidés de leur substance, les mots presque effacés par toutes ces paires d’yeux qui les ont parcourus, la couverture froissée, les pages éventrées. Ils auront vécu le temps d’une année, on les gardera, par pitié -un peu- mais surtout parce qu’un livre ça ne se jette pas si vite, tout de même !

Il y a ceux dont on a entendu parler à la radio, à la télé, dans un magazine, et dont on a noté les références vite, vite, sur le carnet à spirales qui ne quitte jamais le sac de sa propriétaire. Ceux-là, on les avait presque oubliés, tiens. J’ai commandé ça, moi ? Tiens, c’est curieux, je ne m’en souviens pas…

Et puis il y a ceux qu’on a commandés pour soi, en égoïste, et qu’on attend impatiemment.

Arrivent les cartons. Dès leur ouverture, déjà, c’est Noël au mois de juin, mon anniversaire, ma fête, Sainte-Bredine, qui s’extasie devant les piles de bouquins neufs. Je gagatise, je débloque, je deviens une petite fille à qui on a fait le plus beau cadeau du monde. Le premier réflexe est de m’octroyer ceux qui me parlent le plus. Je les lirai tous - cela fait partie de mon métier que de savoir ce qu’il y a sur les étagères - mais pour le moment, je trie, je choisis, je me lèche les babines. Ceux-là, je ne les équiperai que plus tard, à la rentrée de septembre. Pour le moment, ils sont A MOI, rien qu’à moi. Personne ne sait que je les ai reçus, personne ne me les réclamera, personne à part moi ne connaît l’existence de ce trésor. Je partirai ce soir avec un carton dans les bras, comme une voleuse d’enfant. Une emprunteuse plutôt ? Où est la différence ? Mon secret n’appartient qu’à moi.

Je n’aime, malheureusement, que les livres neufs. Pourquoi malheureusement ? Eh bien, dans mon métier, on côtoie davantage les vieux bouquins qui puent que les neufs. J’aurais dû me faire libraire, pas bibliothécaire. Les vieux bouquins ont pris les odeurs des lecteurs précédents. Il y a ceux qui recèlent de miettes de pain ou de gâteau dans les rainures de leurs pages, il y a ceux qui reviennent de la plage, ambre solaire et grains de sable, ceux qui sentent la cuisine et ceux qui sentent le médicament. Il y a - horreur !- ceux qui ont été réparés à grand renfort de colle made in Madagascar et qui sentent le vomi, rien moins que ça, beurk ! C’est pour cela que je n’aime que les livres neufs. Parce qu’ils exhalent ce parfum d’encre et de pâte à papier. Cette odeur originelle participe au plaisir de ma lecture. Je les hume, je les jauge à vue de nez, en même temps qu’à vue d’œil. De subtiles différences se dessinent, selon la nature du papier, celle de l’encre - noire, couleur, pas la même odeur. Les ouvrages de La Pléiade ne sentent pas pareil que ceux de chez Laffont. Leur parfum est plus doux, moins âcre, moins rugueux. Le papier bible ne sent-il pas un peu le pain azyme ? Je me fais des idées, peut- être ? Peu importe, puisque les odeurs, comme la lecture, n’appartiennent qu’à celui qui les reçoit.

SOPHIE