Le théorème de la fessée, suite

Posted in Du côté des petites pointures, Débats by Flannie on mai 30th, 2009

Je vous parlais mercredi de la fessée et précisais à la fin qu’Olivier Maurel venait de publier un autre livre, “Oui, la nature humaine est bonne !” (ou comment la violence éducative ordinaire la pervertit depuis des millénaires) chez Robert Laffont.

J’ajoute ici quelques extraits de ce livre en rapport avec notre débat:

“Quatre vingt à quatre vingt dix pour cent d’entre nous ont reçu des coups de leurs parents. Et la première chose que ces coups nous ont apprise, dès nos toutes premières années, c’est qu’il est parfaitement normal que les parents punissent leurs enfants par des coups. Cette conviction est inscrite en nous depuis si longtemps, bien avant que nous ayons la possibilité d’y réfléchir, que contester cet usage paraît à la majorité d’entre nous aussi saugrenu que de contester le fait de se laver ou de se coiffer.

De plus, comme nous avons généralement un fort attachement à l’égard de nos parents, surtout lorsque nous les avons perdus, nous ressentons toute contestation de leur méthode d’éducation comme une injure à leur mémoire.

Mais si l’on parvient à se détacher de cette conviction inculquée dès l’enfance et si l’on étudie de près la pratique de la violence éducative, on ne peut qu’être amené à s’interroger sur les conséquences que cette pratique a pu avoir sur la nature humaine. Est-il possible qu’elle n’en ait pas été lourdement marquée ?”

Choix de l’expression “violence éducative ordinaire”:

Tout se passe comme s’il existait, dans l’échelle de la violence infligée aux enfants, une barrière invisible et fluctuante selon les personnes, selon les familles, selon les pays et selon les législations, au-delà de laquelle on est dans l’abominable maltraitance qui soulève l’indignation générale, mais en deçà de laquelle, sans qu’il soit possible de définir précisément à quel moment on passe de l’une à l’autre, on est au contraire dans la “pose de limites”, dans le “droit de correction”, dans la discipline, dans la fermeté, dans la parentalité responsable.

En un sens, le but de ce livre est de montrer que les violences tolérées ont, elles aussi, des conséquences graves, et qu’il faut donc les faire entrer sans ambiguïté dans la définition du mot “maltraitance”, aussi bien que les coups de bâton ou de ceinture.

Il faut donc se rabattre, faute de mieux, sur l’expression ambigüe de “violence éducative ordinaire”. Mais son ambigüité même est intéressante, car elle présente l’avantage d’inclure, à travers le mot “violence”, le jugement de ceux qui la contestent, à travers l’adjectif “éducative”, le but que lui attribuent ceux qui l’utilisent et la justifient, et enfin, dans l’adjectif “ordinaire”, la quotidienneté de son emploi et la tolérance dont elle jouit.

Un rappel tout bête:

Donner un coup est un geste qui se décompose en deux temps: la prise d’élan, en quelque sorte, le recul de la main ou du pied, pour donner plus d’énergie au membre qui va frapper, et le coup lui-même. Bref, c’est un geste qui demande une certaine coordination et l’intention de lui donner suffisamment de force pour qu’il fasse mal.

La vie des cheveux de Sophie

Posted in Les cheveux by Flannie on mai 28th, 2009

Aujourd’hui, mes amis à poils et à cheveux, nous recevons Sophie qui vient à son tour nous raconter quelques épisodes de la vie de ses cheveux :

Quand j’étais petite, horreur, ma mère me coiffait avec une choucroute sur la tête et parachevait la chose en me vêtant de robes de velours bleu-roy col Claudine. Moi qui ne rêvais que de pantalons… Les poux, j’ai connu aussi mais pas de coupe courte, de la Marie Rose, ce machin beurk qui pue le vinaigre. Les pouxxx ont trépassé mais ma mère a gardé l’habitude de me faire des cures de Marie Rose, juste parce que ça faisait des beaux cheveuxxxx. Première coupe courte à 15 ans, puis re-pousse, puis re-coupe enfin, le yoyo habituel, n’est-il pas? Et au milieu de tout cela, des expériences plutôt étranges, cheveux verts avec le chlore de la piscine sur une couleur qui se voulait blond cendré, tu parles : caca d’oie veux-je dire !
Plus tard, pour un voyage au Maroc, je décidai de faire dans le pratique, pas de brushings pendant 45 jours, la solution, le défrisage. Heu… Je n’ai, en effet, pas eu besoin de brushings : tous mes cheveux étaient tombés dans la nuit….. Chauve ! comme un oeuf, comme le genou de Paris Hilton, comme Yul Briner. Ca a mis des mois à repousser. Je les ai gardés courts longtemps, façon garçon, pratique, facile à entretenir et… pas des masses féminin quand même ! Alors, pour fêter notre demi-siècle, je laisse mes cheveux vivre leur vie et, au lieu de les brimer avec des interventions sauvages de ciseaux en délire, nous avons décidé de grandir ensemble, eux et moi. Je gage qu’ils grandiront plus vite que moi.


Sophie, racontez-nous comment vous avez pu perdre vos cheveux en une nuit !

Pour la chute irrémédiable de ma pilosité capillaire (pléonasme?), j’ai fait un défrisage, seule, comme une grande. Un temps de pose trop long, des cheveux qui avaient besoin de tout sauf d’un traitement comme celui-là, bref, une ineptie comme on en fait toutes, et les cheveux ont été cassés à la racine. Brûlés, je pense. Imaginez la scène : vous vous couchez, fière d’avoir enfin une chevelure lisse, blonde, barbitesque à souhait, et la première chose que vous ne voyez pas à votre réveil, c’est la touffe de poils qui vous sert de taie d’oreiller. Un peu dans le coaltar, vous arrivez à tâtons dans la salle de bains, jetez un coup d’oeil machinal au miroir et là, non, mais qu’est-ce que…qu’est ce qui… hein, c’est pas poss……….. et si, c’est possible. Le plus drôle, c’est que tout n’était pas tombé, il restait des mèches accrochées,
comme sur le crâne des poupées qu’on retrouve dans les greniers. Ca faisait un machin informe, plein de trous et une touffe de poils ici et là. J’ai dû tout raser. Et, très “crâne”, j’ai affirmé à mon entourage que c’était un choix esthétique délibéré. Si, et pourquoi pas? Je voulais voir quelle tête avait mon crâne nu. S’il avait des trous et des bosses ou s’il était lisse et bien proportionné. Chance, la seconde hypothèse était la bonne. Et puis, zut, à la fin, je fais ce que je veux avec mes cheveux, na. Belle revanche sur l’immonde choucroute de mon enfance, la boule à zed. Le hic, c’est pour se maquiller : jusqu’où on met le fond de teint? Et à la plage : chapeau, casquette, écran total? Ca fait des démarcations, c’est tartissime ! Heureusement, il y a un bon côté à cette expérience quasi initiatique : c’est attendrissant quand ça repousse, on a l’air d’un poussin. C’est tout doux. On a envie de se prendre dans ses
bras et de se bercer doucement en se caressant le crâne.


Vous avez eu du cran de sortir ainsi le crâne chauve…

Je ne sais pas si une femme au monde n’a jamais rencontré un jour un souci avec ses cheveux, celles qui disent que pas de problème et tout, moi je dis qu’elles refoulent ! En fait, je crois bien que les périodes cocon, les périodes massacre, les périodes je m’en fous sont le reflet de nos états psychiques profonds. Les cheveux font partie de nous, mais ils ont l’avantage de repousser, alors, on se venge un peu sur eux et on leur fait ce qu’on voudrait se faire subir à soi même, mais on n’est pas toutes suicidaires, alors, on se défoule sur ce qui “craint” le moins, nos cheveux. Cette théorie en vaut bien une autre…


Je suis tout à fait d’accord ! Pour moi, les cheveux sont bien plus le miroir de l’âme féminine que les yeux.

Merci, Sophie, de nous avoir apporté votre témoignage ! En effet, je me sens un peu moins seule avec mes problèmes capillaires maintenant. Pour la peine, je vous raconterai bientôt les exploits de mes cheveux la veille de mon mariage…

In His Shoes

Posted in La mode by Flannie on mai 27th, 2009

Un petit mot aujourd’hui pour vous dire que vous pouvez retrouver les créations de Michel Tcherevkoff au Musée de la Mode d’Hasselt, en Belgique (non mais, ça suffit, les Belges avec votre glace aux speculoos et vos expos tout aussi tentantes ?)

La collection des sublimes « shoe fleur » fera partie d’une exposition intitulée « In Her Shoes » (« dans ses chaussures » pour les non-anglophones). Michel Tcherevkoff y sera d’ailleurs ce vendredi pour présenter ses créations et échanger avec les invités.

Cette exposition sera ouverte jusqu’au 8 novembre 2009 et retracera l’histoire de la chaussure féminine de 1900 jusqu’à nos jours.

Vous pourrez également contempler ces créations au Luton Museum Stockwood Discovery Center à Luton, en Angleterre, en août et septembre.

Quant à la fameuse question que PCR et moi nous posions par rapport à la part de féminité impressionnante de l’artiste, Michel répond:

“Je ne me suis jamais posé la question mais on me l’a déjà dit plusieurs fois. J’aime les femmes plus que les hommes. J’aime les gâter, leur faire plaisir, les rendre heureuses sans pour autant être un coureur de jupons. Peut-être suis-je né quelque part entre Mars et Vénus, peut-être plus près de Vénus ?

J’ai aussi grandi entouré par plus de femmes que d’hommes: ma mère, ma soeur, ma grand-mère, leurs amies à toutes et je me souviens de ce que ma soeur me racontait à propos de ses petits amis, tout ce qu’ils disaient et faisaient mal. Cela a dû me rester !”

Merci Michel !

Le théorème de la fessée: entretien avec Olivier Maurel

Posted in Du côté des petites pointures, Débats by Flannie on mai 27th, 2009

Aujourd’hui, je vous propose de parler d’un sujet délicat (et pourtant !) qui est celui de la fessée et de la punition corporelle. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de parler des punitions corporelles à un diner mais c’est généralement aussi peu recommandé que parler de religion ou de politique. La façon dont on punit nos enfants semble être un sujet aussi tabou que l’argent. J’espère donc que nous resterons civilisés aujourd’hui car j’ai envie de vous présenter un livre qui m’a beaucoup inspiré ces dernières années. Il s’agit de “La fessée: questions sur la violence éducative”.

Eduquer sans frapper, c’est possible !
Aujourd’hui, il n’est plus permis de frapper les femmes ou les détenus. Seuls les enfants ne sont pas encore protégés par la loi. Et pourtant, les gifles et les fessées ne sont pas indispensables, elles ne rendent pas les enfants plus obéissants, elles n’améliorent pas les apprentissages. Il est possible d’éduquer sans frapper, de poser des limites à ses enfants, avec respect et amour.

Alice Miller dit dans la préface Ce livre est un cadeau pour les millions de jeunes qui n’ont pas encore d’enfants. Un cadeau aussi et surtout pour tous les enfants à naître dont les parents auront eu la chance de le lire.

Et c’est vrai. D’ailleurs, je remercie beaucoup la personne qui m’a offert ce livre (si jamais elle passe par ici un de ces jours… ;-)) car on a beau se fixer des règles éducatives parfaites avant la naissance de nos loupiots, il y a toujours un jour où on a envie d’exploser, la main démange, les dents se serrent et… bon sang ! Qu’est-ce qu’on leur donnerait bien une baffe ! Bien sûr, il existe quelques parents absolument parfaits sur cette planète à qui cette situation n’est jamais arrivée mais pour tous les autres, aussi imparfaits que moi, ce livre est une bénédiction sur la table de chevet.

Son auteur, Olivier Maurel, répond à quelques questions pour l’escarpin:

Cher monsieur Maurel, comment en sommes-nous arrivés à inclure la fessée dans nos modes
d’éducation ?

La fessée n’est qu’une des nombreuses punitions corporelles infligées aux enfants. J’en énumère un grand nombre dans « La Fessée ». Mais j’en ai appris bien d’autres depuis, notamment faire asseoir un enfant déculotté sur un bloc de glace (punition pratiquée au Québec). Toutes les sociétés dotées d’une écriture (qui permet de connaître les proverbes qui recommandent de frapper les enfants) ont recommandé de frapper les enfants. L’usage est probablement antérieur et remonte sans doute au néolithique. En revanche, on connaît un bon nombre de sociétés de chasseurs-cueilleurs qui ne frappaient pas les enfants. Mon hypothèse sur l’apparition de ces punitions est la suivante. Dans les société de chasseurs-cueilleurs, l’espace entre les naissances était en général de 4 ou 5 ans (allaitement sur plusieurs années, d’où régulation naturelle, beaucoup de marches qui ne favorisent pas la fécondité). Les enfants étaient donc relativement autonomes à la naissance du suivant et moins portés à l’agresser. Avec l’agriculture et l’élevage, les naissances se sont rapprochées (2 ou 3 ans). On a pu l’observer au XXe siècle dans des sociétés qui sont passées d’un état à l’autre. Résultat, les aînés sont jaloux des nouveaux-nés qui leur prennent leur mère. D’où agressions fréquentes. Manque de chance, cela correspond au moment où l’ocytocine, l’hormone de l’allaitement, rend les mères très agressives à l’égard de tout agresseur de leur progéniture la plus récente. Cette réaction un peu vive a pu devenir ensuite un usage recommandé par des proverbes. De plus, une fois qu’une génération a subi des coups, elle a de grandes chances de les reproduire. Le cercle vicieux était enclenché. Les proverbes bibliques, considérés comme inspirés par Dieu, ont, en plus, sacralisé cet usage. Pour ce qui est du fait de frapper spécialement sur les fesses, l’usage semble être ancien, mais certaines sociétés frappent plutôt sur les cuisses ou sur le dos.

Les autres animaux élèvent-ils leurs enfants de la même manière ?

Certains animaux pratiquent des morsures, coups de patte ou coups de bec. Mais rien de comparable en durée et en violence avec ce qui se pratique chez les humains où, dans les sociétés traditionnelles, les enfants étaient souvent battus ou menacés de l’être jusqu’à l’âge adulte. Les grands singes, eux, surtout les bonobos qui sont les plus proches de nous, ne frappent ni ne “punissent” jamais leurs petits.

Quels conseils donneriez-vous aux parents qui ne voient pas d’autres recours que la
fessée en cas de conflit, de non-obéissance ?

Ce serait trop long de vous répondre. Le chapitre de « La Fessée » intitulé « Comment peut-on éduquer sans frapper ? » essaie de répondre à cette question. Une des premières choses à faire quand on a été soi-même frappé, est de se convaincre que ce qu’on a subi n’était pas normal, et de s’en convaincre émotionnellement.

Je vois souvent dans les statistiques de notre site des requêtes type « Comment gérer la colère d’un enfant ?, Comment lui expliquer ?, Il tape sa soeur. Que faire ?, Il est méchant. Pourquoi ? » La colère et ses manifestations physiques chez l’enfant semblent déstabiliser bon nombre de parents. Quels conseils pourriez-vous leur prodiguer ?

En plus de mon livre, un des meilleurs livres pour répondre à cette question est celui de Faber et Mazlish : « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » (je cite de mémoire, c’est peut-être l’inverse) ou encore, des mêmes auteurs :”Jalousies et rivalités entre frères et sœurs » (Stock). Si vous cherchez mon livre « La Fessée » sur Amazon, vous trouverez sur la même page toute une série de livres d’Isabelle Filliozat, Catherine Dumonteil Kremer, et Alice Miller (ses livres sont des livres de fond) qui peuvent être très utiles aux parents.

En faisant des recherches, j’ai découvert que vous aviez publié un nouveau livre chez Robert Laffont en janvier intitulé « Oui, la nature humaine est bonne ! ». Est-ce une suite ?

C’est à la fois un approfondissement de La Fessée et surtout une étude des conséquences que l’habitude de frapper les enfants a pu avoir sur nos idées et nos croyances et notamment sur la façon dont nous concevons la nature humaine et sur l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes. Vous trouverez une présentation détaillée de ce livre sur mon site :http://monsite.wanadoo.fr/maurel2/ avec plusieurs réactions de lecteurs dont celle d’Alice Miller.
Je vous signale aussi le site de l’Observatoire de la violence éducative ordinaire que j’ai créé avec quelques amis et qui publie assez fréquemment des articles sur les punitions corporelles : www.oveo.org.

Les 10 commandements de l’épouse française

Posted in Débats by Flannie on mai 23rd, 2009

Mesdames, je ne sais s’il faut rire ou pleurer mais une grande dame de la chronique spirituelle made in England, Samantha Brick, a dressé les 10 commandements de l’épouse parfaite… en France pour le Daily Mail.

Et oui, depuis un an, cette anglaise à l’humour dévastateur vit quelque part dans le Lot avec son mari (français, je précise) et nous décrit aujourd’hui. Vous êtes prêtes ? Accrochez vos ceintures pour ce petit résumé !

1) Votre mari connaît votre poids et a toujours une opinion dessus.

Apparemment, l’époux français de cette jeune femme n’hésite pas à commenter ses prises ou pertes de poids ouvertement devant tout le monde. Il paraît même qu’il inspecte régulièrement ses cuisses, ses fesses et son ventre. La pauvre pense donc que c’est quelque chose de culturel.

2) Il est interdit de manger entre les repas.

Il paraîtrait que les épouses françaises ne mangent jamais entre les repas… No comment. Je ne me sens pas du tout française pour le coup.


3) Les françaises font continuellement de l’exercice pour garder la ligne.

Je crois que ce qui étonne le plus Samantha est de voir un vélo d’appartement dans chaque foyer (pas le mien parce qu’entre les poussettes et les tricyles, il y a encombrement…) C’est d’ailleurs ce que son mari lui a offert pour son anniversaire et l’a exposé au milieu du salon où elle se sent maintenant obligée d’en faire chaque jour. (Je pensais que c’était un effet de mode des années 80…)

4) L’épouse française doit toujours être parfaitement présentable et maquillée.

Selon Samantha, l’épouse française ne peut comprendre le concept du larvage en pyjama à la maison sans maquillage. (si, si, je connais bien le concept !)

Dans la plupart des foyers français, les toilettes sont séparés de la salle de bain. Le mari de Samantha trouverait d’ailleurs aberrant l’idée de faire ses besoins dans la même pièce que sa femme qui se maquille. Après un curry ou un MacDo, je comprends mais c’est quand même bien sympa de pouvoir discuter le matin, l’un dans la baignoire, l’autre sur les WCs, non ? Moi, j’adore (mais je me sens de moins en moins française…)

5) Il ne faut jamais être ivre.

Samantha a remarqué que la plupart des femmes françaises faisaient durer leur verre de vin toute la soirée et si jamais elle avait envie de boire un verre de plus ou se retrouverait légèrement pompette, son mari lui retirerait prestement le verre des mains.

6) Les autres femmes vont très certainement tourner autour de votre mari.

C’est un fait en France. Les femmes n’aiment pas faire des activités entre elles. A quoi bon ? La seule chose qui les intéresse vraiment, ce sont les hommes. Paraîtrait même que Samantha et son mari ont reçu plus d’une proposition pour faire ménage à trois.

7) La famille passe avant tout.

On attend d’une épouse française qu’elle s’occupe de sa maison, travaille (seulement quand c’est nécessaire), élève ses enfants et paraisse toujours belle.

8) La femme française doit s’habiller décemment.

Samantha a dû changer de garde-robe en épousant son français de mari et rappelle qu’on ne doit pas faire les courses en survete ni laisser apparaître nos sous-vêtements. Amen.


9) L’épouse française doit s’attendre à recevoir à tout moment pour l’apéro.

Chez moi, c’est mal barré…

10) Etre capable de préparer un repas pour 8 en seulement une heure.

C’est faisable mais je comprends les palpitations de la lady. Franchement, est-ce que tout le monde ici se sent à l’aise avec l’exercice : une entrée, un plat et un dessert improvisé en moins d’une heure ?

Finalement, je ne sais pas si je dois rire, surtout après avoir vécu avec un anglais pendant 6 ans mais une chose est sûre : Sam, si tu passes par ma région un de ces jours, viens boire un verre chez moi. On pourra parler de tout sauf des hommes. Avec un peu de chance, tu me trouveras en pyjama avec une simple bouteille de lait au frigo et je te refilerai un twix pour le goûter si tu es sage. (Par contre, faudra pas croquer dans mon mari, hein ?)

Le cirque de mon enfance

Posted in Du côté des petites pointures, Les histoires du non-lundi by Flannie on mai 19th, 2009

A mon époque, on l’appelait juste le cirque Jean Richard de par chez nous. J’adorais y aller avec l’école en me demandant cependant comment un monsieur aussi triste que le commissaire Maigret pouvait être un clown. Je n’avais rien compris…

Mais la magie, chaque fois, était au rendez-vous.

Puis les années ont passé et j’ai déserté le cirque au profit des sièges capitonnés des salles de danse puis des bancs durs et froids des stades de rugby. Il y avait de l’animal aussi, de la sueur bestiale, des balourds qui se prenaient pour des clowns, des figures acrobatiques si on regardait bien mais, curieusement, après les premiers baisers et les premières mi-temps, il n’y avait plus trop de magie. C’était l’adolescence dans toute sa splendeur.

Un jour, toutefois, j’ai osé demander à un de mes petits amis s’il voulait bien aller au cirque.

Au quoi ? Il m’a dit. Je n’ai pas insisté. Nous sommes allés voir un film de JCVD à la place. Il y avait aussi de la bête mais pas de dompteur. Et encore moins de magie.

Heureusement, quelques années plus tard, j’ai fini par tomber sur un type qui comprenait que le cirque n’était pas qu’une « attraction à mémés et marmots ». Je n’ai pas relevé. Trop contente, j’ai couru dare-dare avec mon nouvel étalon m’installer au premier rang, près de la piste, là où on peut faire baptiser nos nouveaux jeans à la crotte de tigre. J’avais l’impression d’être à nouveau Jane Daktari, mon personnage d’enfance, en mission dans la cambrousse. Le type n’est plus sorti avec moi après.

Plus tard, j’ai pris un café avec un Monsieur déLoyal. Sans sa redingote, il n’avait plus tant la côte. J’ai déchanté ensuite en assistant à un « grand » spectacle de cirque qui avait autant d’âme que la dernière visite du pape en Terre Sainte. J’avais grandi. Le cirque était petit.

Heureusement, quelques années encore plus tard, j’ai reçu une invitation pour un autre cirque, le cirque Pinder, et là, d’un coup, j’ai compris pourquoi le commissaire Maigret avait besoin d’un cirque. On a tous besoin d’un cirque pour nous sortir de la réalité de nos quotidiens pas toujours joyeux, pour nous reconnecter à nos âmes d’enfants. Et Pinder est ce cirque.

Hier, j’y suis retournée avec ma progéniture et celui qui a engendré toutes mes vergetures de nouvelle maman. On a ri. On a tapé dans les mains. Le chapiteau était plein à craquer. Il y avait de l’animal, de la sueur bestiale, de vrais clowns, des acrobaties fort réussies et - devinez quoi ? De la magie.

Tous les ingrédients du cirque de mon enfance étaient réunis durant 2h30 dans 14 numéros parfaitement rythmés. Frédéric Edelstein et ses fauves étaient toujours aussi époustouflants. Je pense même qu’il faudrait l’embaucher pour encadrer le prochain voyage scolaire et dompter les maîtresses. Sophie Edelstein nous a proposé un numéro d’illusionniste comme je n’en avais pas vu depuis longtemps. En plus, elle est d’un sexy à vous faire ravaler le pop-corn par les trous de nez (Je ne vous parle pas non plus de la danseuse aux cerceaux… Il y a un dossier spécial « beauté » à faire chez eux !)

Le reste était tout aussi bon avec une mention spéciale pour ceux qui ont failli me défriser à la fin (comme s’il était possible de me faire perdre la boucle, m’enfin !) : les frères Navas et la roue de la mort. Rien que le nom… Je vous laisse imaginer !

En tout cas, si Jean Richard était encore de ce monde, je suis sûre qu’il nous aurait fait un remake hier de « Maigret s’amuse » car c’est cela le cirque, avant tout… et Pinder l’a bien compris.

Merci pour ces 2h30 de magie !

Les coups de coeur de l’escarpin: de l’amour et du désir…

Posted in Book Club by Flannie on mai 12th, 2009

Je viens de lire l’un après l’autre « la mécanique du cœur » de Mathias Malzieu et « Un vendredi soir chez les Becker » d’Alain Teulié. A première vue, ces histoires n’avaient rien en commun et pourtant…

Dans le premier, on échange des cœurs avec des horloges tout en interdisant d’aimer. Dans le second, on échange les partenaires sexuels pour mieux s’aimer. Chez Malzieu, l’oiseau de l’amour cause bien des misères au héros de l’histoire tandis que chez Teulié, l’oiseau du désir en dit long sur les véritables rapports amoureux qui unissent les personnages.

Je ne saurais vous dire lequel de ces deux livres j’ai préféré. Impossible. Je les ai dévorés tous les deux avec la même avidité, la même peur au ventre pour les personnages. Vont-ils se perdre dans les abîmes de la passion ? Lesquels s’en sortiront indemnes ?

Bien sûr, je ne vais rien vous révéler. Il faudra que vous aussi vous les lisiez pour en découvrir les dénouements.

Ce qu’en disent les 4e de couverture :

La mécanique du cœur : « Edimbourg, 1874 : le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son cœur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve. Depuis lors, il doit prendre soin d’en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions ! Le regarde de braise d’une chanteuse andalouse va mettre le cœur de Jack à rude épreuve…

Un conte initiatique cruel et merveilleux. »

Mon avis : La mécanique de Malzieu, c’est un petit mélange de Tim Burton et de Jean-Pierre Jeunet avec un soupçon de Boris Vian et une bonne dose de génie caractéristique du chanteur de Dionysos. Dans ce livre, on boit de l’alcool de larmes, on rit avec des rires d’enfants à moustaches et, comme les enfants peuvent être très cruels, on se crispe parfois d’horreur.

A ne manquer sous aucun prétexte !


En voici un extrait :

Ci-vit l’étrange Docteur Madeleine, sage-femme dit folle par les habitants de la ville, plutôt jolie pour une vieille dame. L’étincelle dans son regard est intacte, mais elle a comme un faux contact dans le sourire… »

« Cela se passe dans une vieille maison posée en équilibre au sommet de la plus haute colline d’Edimbourg - Arthur’s Seat -, un volcan serti de quartz bleu au sommet duquel reposerait la dépouille de ce bon vieux roi Arthur. Le toit de la maison, très pointu, est incroyablement élevé. La cheminée, en forme de couteau de boucher, pointe vers les étoiles. La lune y aiguise ses croissants. Il n’y a personne ici, que des arbres.

A l’intérieur, tout est fait de bois, comme si la maison avait été sculptée dans un énorme sapin. On croirait presque entrer dans une cabane : poutres apparentes rugueuses à souhait, petites fenêtres récupérées au cimetière des trains, table basse bricolée à même une souche. D’innombrables coussins de laine remplis de feuilles mortes tricotent une atmosphère de nid. Nombre d’accouchements clandestins s’opèrent dans cette maison.

Chez Teulié, au contraire, on ne boit pas d’alcool de larmes mais du whisky écossais et quelque autre jus que certains nommeront le jus du plaisir, le coucou de l’horloge est remplacé par l’oiseau du désir et celui de la désillusion. Ce n’est qu’un vendredi soir sur la terre mais quel vendredi soir !

Vendredi soir chez les Becker : « Pierre et Julia ont la quarantaine et sont enseignants. Tom et Sarah ont la trentaine et monnayent leurs charmes. Les premiers vivent à Paris, les seconds en banlieue, et seul le sexe pouvait les réunir. C’est le récit d’une soirée particulière, mais surtout un portrait grinçant des couples d’aujourd’hui, qu’ils soient des intellectuels urbains ou des exclus des cités. Mariage, désirs, argent, fidélité, réussite : ils essaient de voir clair dans tout cela sans y parvenir.

Avec humour et ironie, l’auteur évoque les fantasmes et les ambitions d’une génération déçue qui ne sait plus quels sont ses rêves, et comment les réaliser. Pour Pierre, Julia, Tom et Sarah, rien ne sera jamais plus comme avant. Quelques heures auront suffi à bouleverser leurs vies. »

Mon avis : j’ai joué à la « voyeuse » de cœurs lors d’une soirée échangiste dans un livre puissant, passionnant duquel je n’ai pu m’arracher tant j’étais hypnotisée par les personnages. Teulié a l’art de nous décrire l’âme avec beaucoup de pudeur, ce qu’on ne pourrait supposer en s’attendant à un livre parlant de sexe et d’interdits. Les personnages sont remarquablement taillés dans le roc de la vie, les décors d’un réalisme tel qu’on a l’impression d’avoir passés quelques heures chez les uns et les autres, les regardant discrètement se perdre pour peut-être mieux se retrouver…

Un petit extrait pour la fin :

« Le couloir était tapissé de photos encadrées. C’est toujours ce qu’on fait quand on veut montrer aux invités qu’on a une vie de rêve, et de très beaux amis. Comme sur MySpace, Facebook, ou Hi5.

On y voyait Julia en maillot de bain, sur une plage grecque, et sur un voilier loué - ils rêvaient de s’en offrir un. Et tous les deux à Prague, lors d’un « Week-end Mozart », et à Rome, Piazza Navone, et sur l’île de Ré, sur l’île de Houat, sur l’île d’Aix, sur l’île de Groix. Faire les îles était très chic.

Bref, on les voyait un peu partout, souriant à l’appareil que tenait un quidam local, auquel ils avaient demandé d’immortaliser leu séjour. Les voyages sont les dernières illusions. Mêmes devenus faciles, ils gardent le parfum des anciens déplacements. Peu importe que les circuits soient gérés par une agence de tourisme et par un banquier.

Les aventuriers du XXIe siècle pourfendent les marchands de pacotilles, explorent les minibars, visitent des pyramides creuses, font de la plongée dans des mers sans risques. Ils grossissent devant les buffets copieux des clubs privés, puis vont maigrir dans des clubs de gym onéreux gainés de collants fluorescents. »

Looking for Eric

Posted in Dernières notes by Flannie on mai 8th, 2009

On a tous besoin d’un héros…

En ce moment, le mien (ou plutôt la mienne) est Tracy Anderson (juste parce que c’est le printemps, hein !), l’entraîneur de Madonna, Gwyneth Paltrow et maintenant celle d’Emma Thompson et Scarlett Johanson (qui, à mon avis, devrait garder ses rondeurs mais passons…) mais je vous rassure : j’en ai eu beaucoup d’autres.

Entre le Dr Dolittle quand j’étais minaude et Anne Sinclair durant mon adolescence, j’ai dû avoir une bonne vingtaine de héros (Luke Skywlaker, ma grand-mère, Tina Turner, Joan Wilder encore et toujours, Diane Fossey…). Si certaines de mes passions pour ces personnages n’ont été que des passades, je conserve néanmoins un souvenir amusé de mes « attentes » envers ces fameux héros dont les posters étaient tous sur mes murs, m’insufflant chaque jour la force d’affronter mes peurs, mes défauts… Mon grand-père s’arrêtait parfois devant ma porte en marmonnant « m’enfin, comment tu peux dormir avec tes ces yeux fixés sur toi ? »

Aujourd’hui, je constate avec un peu d’amertume que j’élève de moins en moins de personnes au rang de héros. Clint Eastwood en fait encore partie.

Parmi tous mes héros cinéma, il y en a un dont le prochain film sortira bientôt sur nos écrans français : Ken Loach.

Ken Loach est un de mes cinéastes favoris avec des films tels que Bread and Roses, My name is Joe, ou -mon préféré ces dernières années - Ae fond kiss, une histoire d’amour sur fond de problèmes raciaux traité avec justesse et tout ce qu’il faut d’humour pour en faire un film humain et non dramatique. Avec Ken Loach, il y a toujours de vrais personnages, de vraies histoires et de l’espoir. Je crois que c’est cela qui me plait tant chez ce cinéaste.

Dans son tout nouveau film, Recherche Eric (Looking for Eric en anglais), Eric Bishop (Steve Evets) , postier à Manchester, traverse une mauvaise passe. Sous son nez, ses deux beaux fils excellent dans des petits trafics en tous genres, sa fille lui reproche de ne pas être à la hauteur et sa vie sentimentale est un désert. Malgré la joyeuse amitié et la bonne humeur de ses collègues postiers qui font tout pour lui redonner le sourire, rien n’y fait…Un soir, Eric s’adresse à son idole qui, du poster sur le mur de sa chambre, semble l’observer d’un oeil malicieux. Que ferait à sa place le plus grand joueur de Manchester United, Eric Cantona ?

Eric le postier en est persuadé, le King Cantona, peut l’aider à reprendre sa vie en mains.

S’il pouvait reprendre mes kilos en main, perso, ça ne me dérangerait pas non plus parce que le programme de Tracy, il me fait un peu peur…

Pour découvrir le dernier Ken Loach, rendez-vous le 27 mai dans tout bon cinéma à côté de chez vous.

En attendant, je vous laisse regarder un extrait du film dont j’attends la sortie avec impatience:

Education spartiate

Posted in La mode by Flannie on mai 5th, 2009

« Les Spartiates prospérèrent en temps de guerre, mais connurent le déclin dès qu’ils atteignirent une position de suprématie ; ils ne comprirent pas ce que signifiait “vivre en temps de paix” et n’attachèrent aucune importance à une autre forme d’entraînement qu’à l’entraînement à la guerre » (Aristote, Politique, Livre II)

J’ai eu beau savoir tout l’été dernier que les spartiates étaient des plus tendances, j’ai bien eu du mal à imaginer comment une paire de ces sandales pouvait rendre la jambe glamour…

… jusqu’à ce que je croise cette jeune femme en pleine rue.

J’ai alors compris que n’était pas spartiate qui veut.

Tout d’abord, il faut avoir le look guerrier pour porter des spartiates. De longues séances de gym et d’endurance sont nécessaires pour arriver à obtenir un corps aussi athlétique que celui des soldats de Sparte. Si vraiment vous êtes allergique au sport, vous pouvez opter pour des charentaises. Je ne crois pas que les habitants de la Charente soient tous des soldats professionnels.

Une fois le mollet galbé et la cuisse fuselée, on opte pour des spartiates hautes, voire même très hautes, condition sinéquanone pour une glamour attitude. On évite les spartiates hautes noires quand on est aussi bronzé qu’un petit poulet prêt à cuire et on laisse tomber complètement la spartiate si on a une très mauvaise circulation, sous peine de ne plus ressembler à un valeureux soldat de la mode mais à un saucisson bien ficelé.

Si vous n’êtes pas très grande, il faut absolument porter cette paire de spartiates avec un short galbant. N’oubliez donc pas de travailler vos fessiers pour avoir le popotin qui sourit naturellement car les spartiates à talons plats peuvent donner un air plus “tassé” qu’élancé.

Sparte ne s’étant pas construite en un jour, j’ai commencé tout doucement à me galber cet hiver mais le résultat est si peu probant que je vais virer à l’éducation charentaise, je crois…

Qui tente les spartiates cet été ?