Mon premier Halloween

Posted in Les histoires du non-lundi by Flannie on octobre 30th, 2008

Je garde un souvenir très amusé de ma toute première fête d’Halloween. Je venais d’arriver en Angleterre. Mes bagages n’étaient pas encore ouverts que je rencontrais mes colocataires. La première me tendit une tasse de thé fumante, la deuxième un catalogue de costumes tandis que les garçons étaient déjà légèrement éméchés. J’avais du mal à retenir les noms de chacun, leurs accents, leurs questions. Tout ce que j’avais compris, c’est que je rangerai ma chambre plus tard. Nous devions aller de toute urgence au costume shop de la ville voisine. Au milieu de l’attroupement général, je n’ai pas vu Brett partir avec les mâles de l’appart. Je me suis retrouvée enveloppée par deux gros bras fort décidés et poussée jusqu’à l’arrêt de bus. Là, Brett parvint à s’éloigner de la foule et me prit dans ses bras. Enfin ! J’attendais cet instant depuis si longtemps que je n’ai pas mesuré la longueur de notre baiser. Quand j’ai fini par tourner la tête (je ne suis pas Jaques Mayol non plus), j’ai vu les deux filles tirer des têtes de merlans frits.

- You’re in England, now ! me rappela un grand italien en s’esclaffant.

- You really do that in France ? me demanda le petit ami d’une des filles.

Je ne comprenais pas vraiment jusqu’à ce que Brett leur explique que les Français, en effet, s’embrassaient partout sans se soucier du regard des autres. Et moi qui croyait être pudique !

Dans le bus, j’ai finalement compris qui était qui et avec qui surtout (question de survie chez les filles). Les paysages défilaient, des parcs, des forêts, des centres commerciaux. J’apprenais qu’en Angleterre la nature était partout, même dans les centres urbains les plus improbables. Ca me plaisait. J’étais ravie. Ravie aussi de retrouver Lord Brett Paclair avec qui j’espérais pouvoir vite passer un moment seuls. Soudain, une monstrueuse odeur agressa mes narines. Aucune poissonnerie, aucun ruisseau à l’horizon. Les fenêtres du bus étaient fermées de toute façon. C’était une odeur infecte. Apparemment, j’étais la seule à l’avoir sentie car les autres mangeaient tranquillement.

- T’as rien senti ? demandais-je à Brett à l’oreille (je n’étais pas encore habituée au fait que personne ne comprenait le français autour de nous)

- Quoi ?

- Mais ça ! Cette odeur pourrie !

- Ils mangent des chips.

- Mais non, c’est une odeur de… berk ! On dirait, tu sais… comme l’odeur des parties intimes d’une femme qui ne se serait pas lavée après avoir fait l’amour.

- Ah, tu connais ça, toi ? me répondit-il d’un air amusé

- Oh, tais-toi !

Je me suis mise à puiser dans les paquets de chips qu’on me tendait comme autant de paquets de bonbons aux parfums tous différents : l’un était au poulet, l’autre au bacon, un autre encore aux pickles, au cheddar… Ce n’était pas mauvais, pensais-je en en portant un dernier à ma bouche. J’eus un haut-le-cœur. Le garçon qui m’avait tendu ce dernier paquet de chips me regardait d’un air bienveillant. J’essayais de sourire mais j’avais l’impression de manger du sexe. C’était horrible. Horrible pour moi, enfin, car lui semblait fortement apprécier. Saveur Prawn cocktail. Je n’oublierai jamais. C’était mon premier rapport avec la junk-food anglo-saxonne et déjà je relevais une contradiction chez nos amis anglo-saxons : ils ne pouvaient s’embrasser dans un bus mais ils ne voyaient aucun inconvénient à y manger des chips qui sentaient le sexe à des kilomètres à la ronde.

Au costume shop où nous nous sommes rendus quelques minutes plus tard, j’étais émerveillée de voir que tant d’adultes se prêtaient au jeu du déguisement pour faire la fête. Ici, en France, dès qu’on atteint la puberté, la seule chose dans laquelle on veut encore bien se déguiser, c’est en gravure de mode. Là, il y avait de tout : du pirate, de la fée taille XXL, des dents de vampire, des casques de viking, des tenues de sorcière, de super-héros… Au milieu de tous ces costumes démentiels, j’hésitais entre une tenue de sorcière – à cause du chapeau pointu – et une tenue de vampire. J’avais envie d’essayer mais mes doigts sentaient si fort le poulet au vinaigre et … (bon, je n’irai pas plus loin, tout le monde a compris) que je me suis d’abord planquée dans un petit coin et me suis essuyée les doigts – que dis-je ! - arrachée la peau des doigts entre deux pans de velours rouge et noir. C’était une sorte de costume de coccinelle. Le ventre et le dos étaient tendus par des arceaux recouverts d’un épais velours rouge pavé de grosses pastilles noires. Dessous flottaient des collants noirs ridiculement fins. Le costume était très sympa mais ne se prêtait guère à une soirée d’Halloween. En plus, maintenant, cette coccinelle sentait aussi bon que si elle s’était accouplée avec poulet.

- Do you really fancy this one ? me demanda la coloc qui m’avait offert ma première tasse de thé à l’appart.

- Well…

Malgré moi, je suis devenue toute rouge. J’avais honte d’avoir couvert cet innocent insecte de chips pourri. Ma coloc l’avait-elle vu ? J’espérais que non et, pour détourner son attention, je lui ai demandé ce qu’elle avait choisi. Un costume de sorcière, bien sûr. L’autre fille aussi. Je ne savais pas si elles apprécieraient ou non que je les copie alors j’ai abandonné l’idée de porter un chapeau pointu et me suis dirigée vers les costumes de vampire. Les garçons étaient en plein dedans, concentrés comme je n’avais encore jamais vu de garçons concentrés pour s’habiller. Je rêvais de porter une chemise à jabot. Je savais bien que c’était des costumes masculins mais j’avais un petit faible pour le look dandy assoiffé de sang. Entre deux chemises blanches à volants, une tête surgit avec deux énormes dents pointues recouvertes de sang – enfin de faux sang. Je me suis mise à hurler. Brett – car c’était bien lui le farceur – éclata de rire.

- Tu ne vas quand même pas t’habiller comme un mec ? me gronda-t-il gentiment.

- J’y songeais justement.

Finalement, une idée germa dans mon esprit. Puisque cette nuit allait être notre première nuit ensemble depuis des lustres, autant faire qu’elle soit mémorable. Du coup, je me suis dirigée vers les costumes très sexy de Catwoman et autres héroïnes félines respirant le sex… appeal à des kilomètres. Je n’étais pas une bombe mais je n’avais pas encore eu d’enfant à l’époque. Les collants moulants ne me faisaient pas peur mais le côté noir ultra glamour ne me ressemblait pas beaucoup. J’ai tant tergiversé que l’estomac des garçons criait famine. Au final, j’ai opté pour un costume moulant mais pailleté et argenté avec des manches chauves-souris rouges et une capuche intégrée. C’était sensé être un costume de chauve-souris mais qui paraissait plus gentil à porter que les autres.

Le soir venu, j’ai enfilé mon costume avec l’excitation de la gamine qui se rendait à sa première surprise party. Dans le col, j’ai trouvé une petite surprise : une cagoule pailletée ornée de deux petites oreilles rouges. Une fois le costume enfilé, je me suis sentie diablement à l’aise dedans mais je ne pouvais me voir car nous n’avions pas encore de miroir dans la chambre. Il fallait pour cela que je me rende dans la salle de bain où j’avais vu un miroir en pied trôner près de la douche. Avec la fébrilité d’une jeune mariée, j’ai ouvert la lourde porte de notre chambre et glissé la tête : personne à l’horizon. Vite, je me suis faufilée et… Dadam ! La porte du couloir s’est ouverte sur un groupe de garçons armés de bières, beuglant à tout-va des trucs que je ne comprenais pas. L’un d’entre eux s’est arrêté pour faire connaissance. Je me suis dit « chic ! Je plais dans cette tenue ! » Brett s’est approché. J’en ai profité pour filer m’enfermer dans la salle de bain. Il ne fallait pas qu’il me voit. Pas encore. Pas tout de suite. Pas avant moi. Pas… Ca y est, j’étais face au miroir.



Sur le lavabo, un masque de Scream oublié par un garçon. Dans le miroir, le rejeton de Tinky-Winky et Travolta dans Saturday Night Fever. C’était moi. Pas de doute là-dessus. C’était bel et bien moi avec mes bonnes joues et mes frisettes qui débordaient de la cagoule un peu trop serrée. Avec les petites oreilles rouges, je n’avais pas l’air d’une chauve-souris mais d’un nounours. Côté corps, ça pouvait aller mais j’étais plus dans les arrondis que dans la liane attitude. Un vrai bisounours en paillettes.

(Comprenez que je n’ai rien contre les Bisounours. Je serais d’ailleurs ravie aujourd’hui de pouvoir à nouveau rentrer dans un tel costume moulant mais à l’époque j’avais 22 ou 23 ans, Lord Paclair était plus attiré par Adriana Sklenaříková - alias Karembeu - que Tinky-Winky et je désespérais de devenir vraiment sexy…)

Je ne savais pas trop quoi faire. Enfiler le masque de Scream par-dessus ? Je l’ai fait. Même ça, c’était ridicule. Découdre les oreilles ? Nan, c’était une location. Retirer la cagoule ? C’était la solution la plus simple mais, dans ce cas, je ressemblais juste à l’assistant d’un superhéros qui revenait de son jogging (j’avais des baskets aux pieds). J’ai remis une couche de mascara bien noir et suis partie en quête de mes bottines dans mes bagages. Je me maudissais pas ne pas avoir emmené des escarpins mais aurais-je seulement su danser avec ?

Au salon, la fête allait bon train. Quand je suis sortie de la chambre, le même garçon qui m’avait accosté au début m’a offert un verre – verre que j’ai bu d’un trait tellement j’étais anxieuse puis le cri arriva – un cri typiquement féminin, typiquement anglo-saxon :

- Yoooooooooooooooooooou’re so cuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuute ! s’écria une des colocs.

Tout le monde s’est retourné. J’ai vaguement tenté de sourire mais mes joues étaient coincées dans la cagoule. Je suis devenue aussi rouge que les oreilles de mon costume. Mon coloc italien s’est vautré de rire entre les coussins du canapé. Brett me regardait avec amusement. Il n’est pas venu jusqu’à moi. J’ai dû traverser toute la pièce pour qu’il me répète à son tour :

- Rhôôô comme tu es mignonne !

Il était déjà éméché et le « rhôôô » sonnait plus comme une moquerie que comme un compliment. Néanmoins, j’ai pris mon courage à deux mains et je me suis rendue avec la troupe (rectif : au milieu, bien au milieu de la troupe) à la soirée d’Halloween au pub étudiant. Personne n’a ri en me voyant. C’était déjà çà. Il y avait tant de gens costumés et maquillés que je m’émerveillais de l’imagination de la plupart des jeunes qui m’entouraient. Peu à peu, sous l’influence de la fête et de l’alcool, je me suis détendue. Avec mes nouveaux collocs, je me suis même inscrite au concours de costumes. Je me souviens aussi avoir eu une discussion mémorable avec mon coloc italien sur ce que les hommes attendaient des femmes. Selon lui, la plupart des mâles s’attendaient à ce que leurs compagnes ressemblent à des anges en public et à des garces une fois dans l’intimité de la chambre. Connaissant certains types, son argument tenait la route même si quelques anglaises bien pensantes étaient outrées de ses dires. Je pensais surtout que si je voulais plaire à Lord Sinclair une fois de retour à l’appart, j’avais tout intérêt à me débarrasser du costume de bisounours. Aux toilettes, j’ai entendu un petit groupe de français se moquer de la soirée. Par la suite, j’ai compris que les français qui se retrouvaient en groupe à l’étranger aimaient tout dénigrer. A l’époque, je ne le savais pas encore. Aussi ouvris-je grand mes oreilles tandis que je me passais de l’eau froide au visage pour calmer mes satanées rougeurs. Les anglais ne savaient pas se tenir. Les anglais étaient stupides. Les anglais se déguisaient n’importe comment Les anglais n’avaient aucune classe. La preuve ? La pauvre fille devant les lavabos.

Euh… la pauvre fille… c’était moi. Merde ! J’avais envie de riposter mais une petite voix intérieure, plus forte que mon agressivité guidée par l’alcool, me murmura de faire comme si de rien n’était pour les avoir plus tard. Je suis ressortie furieuse contre mes compatriotes. Un type me sauta dessus dans un râle horrible, tenant tant bien que mal de me sucer le sang avec ses dents en plastique. C’était drôle mais j’ai quand même frissonné. Des sorcières sérieusement bourrées commençaient à faire un concours de strip tease en dansant autour de leurs balais. Certaines étaient vraiment sexy, d’autres pathétiques tant elles ne tenaient pas de bout. La soirée défila ainsi à une vitesse accélérée jusqu’à ce que le prix du costume le plus horrible fut attribué à un garçon qui était venu avec un t-shirt déchiré et un maquillage à faire peur. Il s’était dessiné des cicatrices sur les joues et collé un faux œil boursouflé. Tout dans la simplicité mais la simplicité efficace car il faisait très peur. On passa ensuite au 2e prix, et au 3e puis le DJ présenta les 3 costumes les plus originaux et enfin ceux qui ne faisaient peur à personne (= les plus pitoyables). J’étais tranquillement affalée sur un canapé quand un spot se dirigea brutalement vers moi. Agressée par la lumière, je suis restée quelques instants bouche bée avant que quelqu’un me tire par le bras et m’entraîne vers la scène. Devant une foule d’étudiants aussi – et même plus – ivres que moi, j’ai reçu un t-shirt et une autre pinte. Je ne savais pas si je devais rire ou pleurer de honte. Tout ce que je sais, c’est que, comme d’habitude, j’étais rouge comme une tomate et que j’ai passé le reste de la nuit, non pas à jouer à Catwoman dans les bras de Lord Paclair mais à vomir aux toilettes pendant qu’il me tenait la tête.

Et votre premier Halloween, il était comment ?

Mes cheveux sont plus beaux que moi, part 4

Posted in Les cheveux by Flannie on octobre 28th, 2008

Relire l’épisode 1

Relire l’épisode 2

Relire l’épisode 3

Bon, je suis sympa. Aujourd’hui, je vais mettre fin au suspens insoutenable qui régnait sur ce blog depuis maintenant deux semaines.

Vous voulez savoir ce qu’il s’est passé entre le beau prince charmant et moi ?

Et bien, rien.

Il est parti aussi sec, a dévalé les marches et retrouvé ses copains. S’il ne m’a rien dit, à ses copains, par contre, il a parlé et les quelques marches qui nous séparaient ne les ont pas empêché de rire pour autant.

- Alors ? a dû lui demander le plus grand des trois.

….

(Je n’ai malheureusement pas entendu ce qu’il a répondu à cet instant. Toujours est-il que les autres ont ri et que le petit trapu s’est même retourné pour me dévisager d’un air narquois.)

- Ouais, t’as raison. Les cheveux ok mais la gueule non.

Comment dire ?

Dans ma tête, j’ai vu se déchirer en mille morceaux les bans de notre futur mariage, ma robe de princesse, mon bouquet… et surtout mon ego.

J’avais beau savoir que je n’étais pas d’une beauté époustouflante, je n’en étais pas moins un être sensible bourré de complexes qu’il valait mieux ne pas réveiller.

Trop tard. Ce crétin sans cœur avait remis la machine à complexes en route.

Les quelques semaines qui ont suivi ont été atroces. Je rasais les murs du lycée et ne parlais plus à personne à la maison. Quant à mes « amies » (exceptée la jeune fille qui me pinçait chaque fois que son cœur se retournait), elles me regardaient avec un air qui disait « ma pauvre, mais à quoi t’attendais-tu, enfin ? » Je détestais le lycée et ces amies qui n’en étaient pas, qui m’avaient monté le bourrichon sur la féminité, la beauté, les garçons et m’ont fait passer à côté de beaucoup de joies simples, finalement. Et puis, je détestais mes cheveux. Comment pouvaient-ils être plus beaux que moi, d’abord ? Je voulais juste passer inaperçue. Je détestais mes cheveux.

Je n’avais pas assez d’argent de poche pour faire de la chirurgie et tenter d’avoir un visage à la hauteur de la chevelure. Par contre, je pouvais sans frais mettre mes cheveux à la hauteur de ma face. Je n’avais qu’à les…. Ra-ser !

C’était sans compter l’intervention de mes parents qui m’interdirent formellement, sous la menace de punitions sévères, de me raser la tête. A la place, je les ai donc simplement coupés, toute seule, comme une grande. J’avais la boule en pétard mais ce n’était pas trop mal. Ca me donnait « un genre », un air rebelle… le style parfait pour une adolescente « énervée de la life et tout et tout »

(Il faut dire que les cheveux frisés offrent un certain avantage à la coupe. Même quand on se rate un peu, ça se ne voit pas au milieu des bouclettes).

Avec ma coupe, je me suis mise à m’habiller comme un petit mec et porter des couleurs sombres. Je ne me trouvais pas belle mais je ne rasais plus les murs. C’était au moins cela.

Quand le pétard s’est transformé en afro, j’ai couru chez une amie, coiffeuse de formation, en la suppliant de raplatir le monstre qui poussait sur mon crâne. Elle y passa une après-midi entière et fuma la moitié d’un paquet de cigarettes. Aucun résultat. Elle ne comprenait pas pourquoi. Les paumes de ses mains étaient rouges et ses nerfs à fleur de peau.

“- P’tain, j’arrive pas avec tes cheveux ! C’est quoi que t’as sur la tête ? Non, mais merde ! J’arrive à défriser des femmes noires toute la journée au salon et toi, pas moyen ! On dirait des *** bip de *** bip !”

Le genre de réflexion charmante qui aide à se sentir bien dans sa peau, n’est-ce pas ? (Pour sa défense, je précise qu’elle venait de rompre et de s’épuiser à me défriser pendant plusieurs heures.) Quand je suis rentrée chez moi, mes parents n’ont même pas cru que j’étais allée me faire coiffer vu qu’il n’y avait aucun changement. Ils m’ont donc passé un savon.

Plus tard, j’ai renouvelé l’expérience chez JLD. J’ai donné tout mon Noël (soit 300 Frs je crois) pour une crème révolutionnaire qui ne m’a défrisée que… 3h. Là aussi, mes parents ont cru que je m’étais fichue d’eux.

Rien n’y faisait. Mes cheveux voulaient rester frisés.

J’ai alors misé sur divers accessoires et couvre-chefs qui m’ont permis de passer la période afro avec un minimum de dégâts visibles : foulards, bérets, casquettes gavroche… Tout était bon pour cacher ces cheveux que je ne pouvais voir.

Quand l’été est arrivé et que les couvre-chefs me tenaient trop chaud à la tête, j’ai misé sur une nouvelle arme sensée réorienter les regards qui s’attardaient trop sur ma chevelure disgracieuse. Il s’agissait de mon décolleté.

C’était une toute nouvelle arme qui n’était pas encore source de complexes pour moi car je ne l’avais pas encore beaucoup montrée ;-). J’y suis allée avec le culot de l’innocence et, quand j’y repense, je me dis que jamais je n’oserais à nouveau porter de tels décolletés. Grâce aux nouveaux soutiens-gorges sur le marché, je me mis à donner à mes seins le volume que j,e refusais à mes cheveux. Je connaissais encore assez peu les hommes et leurs réactions et() j’ai vite regretté l’époque où les hommes voyaient autre chose que mes seins. Quelle bande d’obsédés, ces bons hommes !

J’ai remis les seins au placard dans l’espoir que la gente masculine s’intéresserait à nouveau à ma tête, du moins, à ce qu’il y avait dedans. Comme beaucoup d’ados, je ne savais pas ce que je voulais. Je voulais qu’on me regarde. Je voulais qu’on ne me regarde pas. Je voulais qu’on me regarde comme ci et pas comme ça, pour ceci et pas pour cela.

Quelques années plus tard, j’ai retrouvé l’équilibre avec un charmant gentleman, Lord Brett Paclair. Le premier qui a su regarder le corps, les cheveux, la tête et ce qu’il y avait dedans en aimant tout à la fois. Le bonheur, quoi !

Mes cheveux, attendris, se sont laissés repousser.

J’avais 20 ans. Nous étions à l’aube d’une ère nouvelle. La femme chevelue et bourrée de complexes que j’étais aller enfin s’épanouir.

C’était bien sûr sans compter un nouvel épisode dans lequel mes cheveux allaient à nouveau jouer les trouble-fête…

(Si quelqu’un trouve, là, franchement, je lui paie le coiffeur !)

Crédits Photo:
“A facelift for your hair”
Product : Hairdresser salon
Agency : Saatchi&Saatchi Romania
Country : Romania
Photographer: Johan Tholson
Typographer: Roger Kennedy
Executive Creative Director: Nick Hine
Art Director: Lena Ohlsson/Sarah Sturgess/Roger Kennedy
Copywriter: Lena Ohlsson/Sarah Sturgess/Theadora Szabo
Tagged with:

Photographe d’Islande

Posted in La photographie by Flannie on octobre 18th, 2008

De l’Islande, je ne connaissais jusqu’à aujourd’hui que les pêcheurs de Pierre Loti et les planches BD du voyage à Reykjavik de David, auteur du blog L’improbable (Si vous ne connaissez pas ses « Vis ma vie en cases », cliquez ici.).

Aujourd’hui, David Grimbert expose sa vision de l’Islande à la maison de la Scandinavie et des pays nordiques, l’occasion pour nous de lui poser quelques questions sur son voyage… et la photo.

Tu sembles autant aimer prendre les gens que la nature en photo. Que représente la photographie pour toi ?

Cela fait un peu « cliché » de dire cela mais, la photographie est réellement un besoin vital pour moi. Je ne peux pas m’empêcher de photographier tout ce qui passe devant mes yeux. Il m’arrive parfois même d’être réellement frustré de ne pas avoir su saisir un instant… Mais bon je me soigne !

Je suis en général plus attiré par les gens et je passe des heures à les observer et les photographier sans éprouver une quelconque lassitude. Il se passe toujours quelque chose. Un regard, une expression, une dispute ou des retrouvailles, une action. C’est un show permanent.

Du coup, la simple « bonne vieille mémoire » ne suffit plus. Alors la photo prend le relais et quand elle est réussie, elle sublime le souvenir.

Et surtout, cela permet de pouvoir montrer ces histoires à ceux qui veulent bien les voir.

J’ai vu que tu avais pris des photos de Dettifoss. Quelle impression quand on se trouve à côté ?

Ce ne sont pas les cascades qui manquent en Islande mais c’est l’une de celles qui m’a le plus marqué.

C’est sûrement dû au fait qu’il n’y avait personne, pour ainsi dire, sur place lorsque je m’y suis rendu (le temps était exécrable !).

A l’inverse, celle de Gulfoss, pourtant somptueuse, était tellement prise d’assaut par les touristes que je ne l’ai pas appréciée à sa juste valeur. J’avais l’impression d’être dans un parc d’attractions !

Quoiqu’il en soit, lorsque l’on se trouve devant ces chutes d’eau, c’est toujours très impressionnant.

Le bruit tout d’abord qui est assourdissant !

On se sent évidemment tout petit mais c’est aussi l’impression générale que l’on éprouve lorsque l’on traverse l’Islande ! Du coup, même si le spectacle est fantastique, il forme un tout avec le reste de l’environnement. Et c’est ce tout qui m’a le plus fasciné plutôt que les éléments remarquables pris un par un.

Tagged with:

DEBAT: Inné ou acquis, comment expliquer les différences de comportement entre les garçons et les filles ?

Posted in Du côté des petites pointures, Débats by Flannie on octobre 17th, 2008

Pour ce premier débat sur le théorème, je voulais vous parler d’un sujet qui me turlupine depuis déjà quelques mois:

les différences de comportement entre les garçons et les filles sont elles innées ou acquises ?

Jusqu’à ces dernières années, je pensais que Tom jouait aux petites voitures parce qu’il avait vu son grand frère jouer aux petites voitures avant lui et Julie jouait à la poupée parce que mamie avait eu la bonne idée de lui en offrir une en lui montrant comment la bercer et la changer.

Ces dernières années, néanmoins, j’ai eu la chance de donner naissance à un garçon et une fille. j’ai essayé tant bien que mal de ne pas tomber dans les schémas “bleu pour le garçon, rose pour la fille (plus dur d’éviter le rose pour moi ;-))”, “voitures pour l’un, poupées pour l’autre” mais force est de constater aujourd’hui que mon garçon est un bien la caricature du petit garçon type et que ma fille, qui n’a que 16 mois, adore câliner sa poupée. D’où viennent ces différences de comportement à un si jeune âge ?

La première fois qu’une poupée est rentrée dans cette maison, mon fils avait un an. Il a tout de suite essayé de la démantibuler pour comprendre d’où sortait le son puis, comme les pleurs de la poupée l’énervaient, il l’a jetée. Ma fille, au même âge, a vu la poupée giser dans un coffre et a hurlé jusqu’à temps que je la lui mette entre les bras. Dès qu’elle a entendu le poupon pleurer, elle l’a embrassé et cajolé. Quand elle voit une poussette avec une poupée dedans, elle veut promener la poussette. Quand mon fils voit une poussette, il veut tout simplement démonter les roues. Des exemples comme ceux-ci, j’en ai plein (la couleur préférée de mon fils est le bleu alors que la couleur qui a toujours prédominé dans ses jouets et ses habits est le rouge.)

Je finis par me demander si certains traits de caractères relatifs aux hommes ou aux femmes ne seraient tout simplement pas innés.

Pour Poumok, ce serait plutôt une question d’éducation.

Il y a quelques mois, elle nous avait fait part de ses observations concernant le comportement de garçons et de de filles de 6 à 7 ans lors d’une classe verte. Je lui laisse la parole :

« En classe verte avec des enfants de CP (6-7 ans), j’ai eu l’occasion de m’occuper de la vie quotidienne de ces petits qui partaient pour la première fois sans leurs parents : mine de rien, les enfants montrent là bien des choses sur la façon dont la vie quotidienne se déroule à la maison avec Papa et Maman !

Les chambres n’étant pas mixtes, la comparaison entre les chambrées de filles et de garçons de même âge était plus que facile, et les observations m’ont, j’avoue, un peu effarée ! Je ne suis pas maman moi-même, j’ai donc eu un regard très extérieur là-dessus, et ne peux bien sûr pas savoir ce que je serai avec mes futurs enfants.

Ce billet n’est donc rien d’autre qu’un ensemble de constatations, de généralités, et certainement pas une analyse poussée sur l’éducation des enfants selon leur sexe, j’en serais bien incapable ! Il n’y a par ailleurs aucun jugement dans les lignes qui suivent, seulement des faits observés et les questions qui en découlent…

Ÿ Le premier jour, chez les filles , on s’installe tranquillement en rangeant ses affaires proprement dans les placards. L’adulte présent aide un peu, mais elles veulent « faire toutes seules » … ^^

Chez les garçons , on entasse littéralement le contenu des sacs dans les cases de l’armoire, 2 minutes top chrono, mais sans logique aucune… l’adulte présent est débordé : une chambre de 5 mecs, ses deux yeux ne suffisent plus !

Ÿ Chez les filles , on se prépare pour aller se doucher, on sait exactement à quoi servent les objets que Maman a mis dans la valise, et on sait les utiliser. L’adulte présent peut s’adonner à la découverte des différents parfums des savons de ses demoiselles…

Chez les garçons , on ne reconnaît pas sa serviette de toilette de celle de son voisin de chambre… L’adulte présent s’arrache les cheveux : tous les deux prétendent être le propriétaire de la serviette jaune, mais à qui est la serviette verte ??

Ÿ Chez les filles , après s’être douchée, on regroupe consciencieusement ses affaires et on veille à ne pas perdre ses barrettes. L’adulte présent se contente de garder précieusement les lunettes.

Chez les garçons , on oublie ses vêtements sur le portant et on demande à l’adulte présent de reboucher le gel douche encore glisssant… J

Ÿ Après la séquence douche, place à la séquence post-douche : les filles apportent leurs serviettes mouillées à l’adulte présent afin que celui-ci les étende, et mettent leurs affaires sales dans le sac prévu à cet effet, exécutant la demande de l’adulte immédiatement.

Chez les garçons , ça saute sur les lits et ça court dans les couloirs. La serviette ne sera étendue qu’après 3 demandes de l’adulte présent, et le linge sale s’éparpillera gaiement aux quatre coins de la chambre : « Mais je les mets où mes chaussettes pleines de boue ? »

Ÿ Repas dans le réfectoire. Lorsque ce sont des filles qui sont désignées chefs de table, la carafe d’eau est toujours pleine et la table bien nettoyée à la fin.

Quand ce sont des garçons les chefs de table, les miettes sont inconsciemment envoyées directement par terre avec l’éponge, et la bassine d’eau savonneuse se voit oubliée sur un coin de la table… C’est l’heure de la récréation, enfin voyons ! J

Ÿ 8h du matin. Il faut s’habiller. Les filles sont prêtes en moins de temps qu’il n’en faut au placard pour s’ouvrir (ou presque), l’adulte présent peut les coiffer ! Chez les garçons , on a rangé du linge propre dans son sac de linge sale, alors forcément, ben on n’a plus de pantalon. « Opération récupération » et plongeon en apnée dans le sac malodorant pour l’adulte présent… ça réveille ! ^^

Ÿ Jour du départ. Chez les filles , les sacs sont faits rapidement, et l’adulte présent se contente de passer de l’une à l’autre pour vérifier si tout va bien, et faire le tour des placards, au cas où…

Chez les garçons , tout le linge de l’armoire est à trier, d’un côté le sale, de l’autre le propre, la chambre est passée au peigne fin pour retrouver un gant de toilette, que l’adulte présent découvre finalement, mouillé… sous les couvertures du lit défait !

Alors, il faut savoir que rien n’est exagéré !! Même si tous les enfants ne sont pas concernés par ces observations, les garçons comme les filles… Mais devant tant de différences de comportements, vous avouerez qu’il y a de quoi se poser des questions !!

Les petits garçons ne sont-ils pas autant éduqués que les petites filles à s’occuper de leurs affaires, participer à la vie quotidienne de la maison, et à prendre des initiatives ? Les filles sont-elles inconsciemment mieux préparées que les garçons à l’autonomie et à la gestion du quotidien ?? Compte tenu de notre époque, j’aurais parié que non avant de faire cette classe verte, mais désormais, j’ai un doute… »

Et vous, qu’en pensez-vous ?

* illustrations extraites de Raconte moi une histoire ce soir (édition inconnue pour l’instant car je ne retrouve pas l’autre morceau de la couverture…)
Tagged with:

Mes cheveux sont plus beaux que moi, part 3

Posted in Les cheveux by Flannie on octobre 14th, 2008

Relire l’épisode 1

Relire l’épisode 2

Episode 3 :

Des P-O-U-X !!!

j’ai bien eu des poux et ce seulement quelques jours avant le grand événement (la Garden Party chez la Baronne). Avouez que ce n’était vraiment pas de bol ! Durant toute ma petite enfance, ainsi que celle de mon premier frère, j’avais réussi à leur échapper. Et voici que, grâce au petit dernier (nous avons dix ans d’écart), j’allais manquer l’école et la fête chez la baronne ! Nan, nan, nan, nan….

Je ne savais ce qu’était un pou mais je savais, par contre, que je ne louperai la fameuse party pour rien au monde. J’ai donc scrupuleusement suivi les consignes de ma maman. J’ai fait shampooing sur shampooing, démêlage sur démêlage et arrivai un soir devant ma mère la tête plus propre que jamais.

Ca y est, maman. Je peux retourner à l’école.

Tu t’en es débarrassée ?

Et oui ! Plus aucun pou !

Ouf ! laissa-t-elle échapper en regardant la poubelle dans laquelle se battaient tous les peignes qui s’étaient cassés dans mes cheveux pendant ces quelques jours.

C’était la veille de la Garden Party. J’eus juste le temps de faire mes devoirs, préparer ma tenue et manger avant d’aller me coucher. Evidemment, cette nuit-là, je ne trouvais pas le sommeil et c’est excitée comme une puce que je me levais le lendemain matin, prête à retourner à l’école.

Le glas ne sonna qu’à midi, une fois de retour à la maison. Je me demandais pourquoi ma maman n’arrêtait pas de me regarder d’un drôle d’œil en mangeant. Je pensais que c’était parce que je faisais trop de bruit alors j’ai fermé ma bouche et me suis mise à mâcher tout doucement. Soudain, elle s’écria en lâchant sa serviette :

Mais tu en as encore plein !

Glourps ! je n’eus même pas le temps de finir mon repas. Mon père m’éjecta à la salle de bain (il n’avait aucune envie d’avoir à nouveau des poux) où ma mère m’attendait déjà (parfois, je me demandais si elle ne possédait pas le don d’ubiquité…) avec le pommeau de douche fumant et menaçant. Et elle me relava les cheveux, les démêla, cassa un peigne -le dernier vraisemblablement – et s’énerva. En moins de temps qu’il ne m’en faut aujourd’hui pour l’écrire, elle revint avec les ciseaux et la tondeuse.

Pas la peine que je vous décrive la suite.

Ne croyez pas que j’étais triste. Non, pas du tout. J’étais en fait extrêmement soulagée car l’idée d’avoir un truc vivant dans mes cheveux me rendait hystérique. J’ai même embrassé ma maman pour la remercier avant de prendre mon sac à dos et filer sur la route de l’école le cœur léger. Ce n’est que vers 13h20 que je me suis mise à regarder la réalité en face (pure spéculation sur l’heure sachant que l’école reprenait à 13h30 et que je n’étais pas encore tout à fait en vue du collège quand j’ai commencé à paniquer).

J’avais quitté mes camarades à midi avec ma crinière arrivant au milieu du dos et je revenais moins de deux heures plus tard avec la coupe d’un GI. Comment dire ? Rien qu’avec un air « normal » on pouvait se faire charrier du matin au soir. Que dire de ma nouvelle coupe ? J’ai vraiment commencé à paniquer et, malgré l’heure, j’ai fait un long détour entre les villas qui entouraient l’école pour ne pas être vue. C’était stupide car cela ne reculait que de quelques minutes l’instant fatidique où j’allais entrer en classe et provoquer un éclat de rire général qui serait certainement répertorié sur l’échelle de Richter. C’était d’autant plus stupide que je suis tombée sur…

… la Baronne et sa cour.

Ben oui, bête comme j’étais, je ne m’étais pas rendue compte qu’en faisant un détour pour éviter l’école et les grands axes, j’allais droit chez la baronne. Elle discutait avec son petit copain sur un chemin sablonneux entre les villas, accompagnée de sa troupe d’amies hyper sophistiquées. Sophistiquées mais pas frisées. C’est peut-être d’ailleurs la seule raison qui avait poussé la baronne à s’intéresser à moi de plus près car la baronne, voyez-vous, était elle aussi frisée. A un petit détail près. Elle avait toujours la « frisure bloc » et extrêmement sèche, un peu comme le dessus d’un tampon à gratter alors que les miens avaient mué.

En les voyant, j’ai essayé de sourire et faire quelques mimiques en direction de mes cheveux. J’appliquais une fameuse technique qui consiste à se moquer de soi la première pour couper l’herbe sous le pied des autres. Le résultat fut discutable. La baronne me regarda avec des yeux ronds et une moue un peu peinée tandis que ses grandes copines ébauchaient des sourires qu’elles avaient bien du mal à contenir. Une fois passée, je les ai entendues rire et j’ai pensé que ce n’était rien comparé à ce qui m’attendait en classe.

Je n’eus pas tort. Les troublions de service qui animaient la classe en temps normal hurlèrent de rire et invitèrent les autres à taper dans leurs mains. La honte ! Je me souviens encore de Ben A qui pleurait derrière ses petites lunettes. Le vaurien ! Et la prof de Français qui demandait aux élèves de reprendre leur calme tout en riant aussi !

A la fin des cours, j’ai attendu la Baronne à sa table le temps qu’elle finisse de ranger classeurs, cahiers, élastique, rouge à lèvre, baume hydratant, trousse, parfum, livre… sous l’œil bienveillant de la prof. Elle était charmante avec moi, comme bien souvent quand ses copines n’étaient pas présentes. On parla une minute ou deux de mes cheveux puis elle me proposa de rester un peu plus tard chez elle. Bien sûr, son copain me ramènerait en voiture en fin de soirée. J’était très honorée qu’elle daigne me « prêter » ainsi son copain.

C’est vraiment gentil. Tu es sûre que ça ne te dérange pas ?

Non. Tu n’es pas Sophie (= sa meilleure amie). Je sais que je n’ai rien à craindre de toi. De lui non plus, d ‘ailleurs.

Elle me le dit sur un ton si méprisant que je l’ai accompagnée jusque chez elle mais ne suis pas rentrée. J’ai prétexté ne pas avoir encore touché à mon exposé et suis rentrée chez moi, vexée comme… un pou !

Quelques mois plus tard, je suis entrée au lycée avec un petit casque sur la tête. J’étais la seule de mon collège à avoir choisi ce lycée. J’avais donc encore toutes mes chances de me faire accepter par les autres sans fichus préjugés sur les cheveux courts ou mon manque de sophistication. Au milieu de tous ces élèves venant du monde entier, je compris que la personnalité, ici, primait sur l’apparence. C’était génial ! Je n’avais plus qu’à cultiver ma personnalité et non mon champignon. Ce traître essayait de son gonfler d’importance aux yeux des autres mais je m’arrangeais toujours pour le raplatir. C’était une guerre de tous les instants. Adieu notre belle complicité collégienne. Nous étions bel et bien redevenus ennemis…

… ennemis jusqu’à la rentrée suivante où nous enterrâmes la hache de guerre. Mes cheveux avaient suffisamment repoussé pour éviter tout risque nucléaire. Bizarrement, les garçons se retournaient à nouveau sur moi pour me demander autre chose que l’heure ou les réponses au devoir de français. Je reprenais confiance en moi. Ma « meilleure amie » de l’époque me dit un jour que le plus populaire garçon de l’école n’avait de cesse de me regardait depuis quelques temps.

Ah bon ? T’es sûre ? répondis-je en devenant rouge comme une tomate. Je trouvais surprenant que le plus beau garçon de l’école s’intéresse à moi mais comme cette info provenait de ma meilleure amie, je n’en ai pas douté un seul instant. J’étais dans tous mes états, échafaudant déjà mon plan de table pour le jour de notre mariage.

Un matin, en sortant d’un devoir de maths, elle m’attrapa le bras et le serra si fort qu’elle me fit mal.

Mais qu’est-ce qu’il te prend, tu es folle ?

Ne te retourne pas, ne te retourne pas, ne te retourne pas… murmurait-elle en pleine asphyxie. Il arrive, il arrive, il t’a vue, il arrive, il arr…

Je me suis arrêtée au milieu des marches, incapable de descendre plus bas (Je vous ai déjà dit que j’étais très timide, non ?). Pour garder une certaine contenance, je me suis mise à chercher un truc imaginaire dans mon sac de cours. Mon amie me pinça très fort, si fort que j’en ai eu les larmes aux yeux. A cet instant, une paire de magnifiques yeux bleus se posèrent sur moi…

Tatatam…

Que se passa-t-il entre ses beaux yeux bleus et moi ?

Je vous le raconterai dans deux semaines

En attendant, je vous souhaite un excellent non-lundi !

Tagged with:

Deedee

Posted in la presse by Flannie on octobre 9th, 2008

Bonjour, Deedee !

Hello de lu !

Bienvenue sur Le théorème de l’escarpin !

Tu es mariée, tiens un blog à succès depuis maintenant 3 ans et travaille depuis quelques temps à la rédaction du site de Cosmopolitan. Alors, Deedee = femme comblée ?

Femme comblée, indéniablement, même s’il est parfois difficile de concilier toutes ces activités ! En même temps, je l’ai bien cherché, ça m’apprendra.

Et femme surbookée aussi, j’imagine ?

C’est un peu l’horreur et le pendant négatif des projets persos et professionnels qui se cumulent, parce que je le veux bien (ahah), encore une fois.
Blague à part, moi qui suis plus dans la spontanéité, j’ai un peu de mal à planifier, organiser, régir. Les journées sont complètement dingues, les week-end toujours trop courts. J’essaye autant que faire de peut de garder du temps pour mes amis, entre autres, mais j’avoue galérer pas mal par moment !

Comment parviens-tu à concilier ta vie de femme, de blogueuse (je rappelle que Deedee publie une note par jour sur son blog depuis maintenant 3 ans) et ton métier ?

Sans y réfléchir, en fait, avant tout parce qu’être femme et être blogueuse ne sont pas antinomiques, bien au contraire ! Et puis, depuis quand devrait-on s’épanouir dans un seul domaine ? Je crois qu’à l’instar de beaucoup, beaucoup d’autres personnes, je suis multi-facettes, multi-envies, multi-projets, multicolore (et en prime, je suis super drôle aujourd’hui).
Etre femme me passionne (même si j’adorerais pouvoir tester l’option “mec” pendant quelques heures), mon métier me passionne, mon blog me passionne.
En somme, je suis une femme de passion (wow, la phrase choc !), je ne sais pas vivre sans. C’est sûrement comme ça que je tiens.


3 ans sur la toîle, 1251 billets… Cela en fait des notes et des commentaires ! Quel est ton meilleur souvenir ? Et le pire ?

Meilleur souvenir : aucun en particulier, c’est plus une question de durée et de magie un peu inexpliquée. C’est vrai ça, je sais bien que mon blog est la 8ème merveille du monde, mais je suis toujours épatée et touchée que des lecteurs soient fidèles, que ce soit depuis la première heure ou pas. Et je suis toujours très touchée par les gestes de solidarité qui peuvent exister entre blogueurs et entre lecteurs.

Le pire : il y en a plusieurs… et je préfère leur accorder l’attitude qui leur sied le mieux : l’oubli.

Globalement, une des choses que j’abhorre est le phénomène de starisation qui entoure les blogueurs. Certains nous placent sur un piédestal, d’autres nous encensent. Plusieurs fois, dans la rue, on s’est jeté sur moi (ok, j’en fais trop, on m’a approchée serait plus exact :)) pour me demander avec beaucoup de timidité si c’était bien moi, “deedee”. Oui, c’est moi, et vous pouvez AUSSI faire ce que je fais, tout cela n’a absolument rien d’extraordinaire.
J’ai l’air de déconner, comme ça, mais c’est assez flippant d’y être confronté car totalement injustifié, à mon humble avis.

Il y a 2 questions que j’aimerais personnellement te poser:

1) comment es-tu tombée dans la blogosphère ?

Je voue une sorte de culte à Internet. Je ne vais pas me lancer dans un 3615 MaVie (même si c’est un peu le but d’une interview…!) mais clairement, j’ai assez rapidement tanné mes parents pour qu’ils acceptent que notre vieux PC soit raccordé au web.
Et puis j’adore écrire. Et partager.
Tu vois où je veux en venir : écriture + web + partage = qui mieux que le blog pouvait répondre à ces attentes ?!

2) qu’est-ce qui t’a attirée dans le projet chez Cosmo ?

Ahah, énormément de choses !

Avant tout, le fait d’adapter un magazine sur la toile, conserver son esprit, son ton et sa ligne éditoriale tout en changeant de média et en proposant un contenu complémentaire. C’est ultra passionnant, et pas toujours facile, aussi.
Ensuite, parce qu’être journaliste web est non seulement une fonction en pleine expansion, mais aussi quasiment un aboutissement, en ce qui me concerne.
Eh puis, le fait que Cosmo soit un magazine féminin est une sorte de défi personnel. Quand j’ai fait des études, on m’a expliqué que les canards féminins étaient incompatibles avec l’intellectualisme de mise là où j’étais. Etudier ou se régaler de la presse féminine : il fallait choisir et afficher clairement son camp. ça le faisait vachement plus de lire Libé, Courrier International ou Le Monde que Cosmo, Elle ou Marie-Claire.
C’est un aspect des choses qui m’a toujours laissée grandement perplexe et qui m’a aussi laissé quelques séquelles : je n’aime pas lire mes canards féminins dans le métro, par exemple.
Travailler pour un titre de presse féminin était donc un défi personnel aussi à ce titre !
Et puis, je l’avoue, j’ai toujours beaucoup aimé Cosmo. Avec 20 ans, c’est un des seuls magazines féminin que j’ai suivi avec la plus grande assiduité depuis… au moins 15 années.

J’ai toujours rêvé d’être une petite mouche dans les coulisses d’un grand magazine… Tu peux nous raconter une journée chez Cosmo ?

Je travaille sur le web hein, pas pour le magazine, même si nous partageons les mêmes locaux

Je ne suis pas trop du matin, j’arrive donc sur le coup des 9h30 (non, JAMAIS plus tard bande de mauvaises langues !).
Premier réflexe : afficher le site. Juste comme ça, pour voir le nombre de commentaires laissés par les internautes, voir quels sont les sujets qui ont bien marché.
Je dépiaute ensuite les emails reçus depuis la veille (et ça, les emails, c’est un vrai cauchemar. Parce qu’entre les emails pros, les emails blogs et les emails persos, je ne te dis pas le temps que tu peux passer uniquement à lire tout ça !)
Je relis et valide les articles soumis par les internautes depuis la veille.
Je checke avec l’animatrice éditoriale du site le to do de la journée : dossiers et articles à rédiger, infos à trouver, chantiers divers et variés sur lesquels nous devons nous pencher. On priorise tout ça et on s’attelle à la tâche, entre deux coups de fil de relance des attachées de presse qui veulent s’assurer que tu as bien reçu le communiqué sur la fête à la saucisse et si oui ou non, tu comptes en parler sur le site parce que bon, cette info elle est tellement Cosmo.
Coups de fil aux attachées de presse pour récupérer visuels et infos utiles à nos dossiers, rédaction d’articles ou de dossiers, planification de tournage etc. : on ne s’ennuie pas.
La pause dej se fait en général à la cantoche (là, je sens bien que je te fais rêver).
L’après-midi se déroule peu ou prou comme la matinée, avec des réunions par-ci par-là, ponctuées de blagues potaches (4 joyeux drilles dans le bureau…) ou de karaokés… colorés.
Vers 17h, c’est le coup de booste : comme d’hab, je n’ai pas vu l’après-midi passer, comme d’hab, j’ai encore un milliard de trucs à faire, comme d’hab, ça me stresse un peu.
Tout ça jusqu’à 19h / 20h : eh oui, je suis une petite veinarde puisque les locaux ferment à cette heure-ci, youpi.

Trépidant, isn’t it ?!

2 mots sur cette “puissance frivole” qui te passionne (= la presse féminine) ?

2 mots ?? Tu es dure avec moi ! Le sujet me passionne, ça n’est rien de le dire.

En France, on a toujours eu un problème avec ce type de presse. Enfin, si j’en crois le livre de Vincent Soulier Presse Feminine, La puissance frivole que je suis en train de dévorer. Produire un tel type de contenu est tout simplement assimilé à tout, sauf à une forme d’intelligence.
Quand tu tiens un blog de fille, c’est un peu la même chose, en pire. Et pour cause : tout le monde n’a pas la plume d’une Sophie Hénaff ou d’une Sophie Fontanel ! L’auteur d’un blog de fille est souvent, pour ne pas dire systématiquement, considéré comme une dinde décérébrée et dépourvue de jugeotte.
Ce contre quoi je m’insurge, évidemment. Du rôle philosophico existentiel de la culture et autre paradigmes sérieux, j’en ai bouffé, si je puis me permettre, pendant un bon moment. Pas que ça n’était pas intéressant, loin s’en faut, mais soyons honnêtes : certains aiment bien se tripoter la nouille et produire des réflexions aussi tortueuses qu’indigestes.
Moi, j’aime me prendre la tête sur certains sujets, (la géopolitique m’intéresse par exemple à plus d’un titre), mais je ne vois pas l’intérêt d’exposer mes élucubrations existentielles sur un blog.
Je pense qui plus est que beaucoup de personnes sous-estiment la puissance de la presse féminine, et ce, à plus d’un titre…

J’aurais encore mille choses à dire sur le sujet, mais on me fait signe que là, j’ai déjà largement dépassé les 2 mots.. !

Nous sommes de plus en plus nombreuses à nous plaindre du décallage entre “les femmes des magazines” et ce que nous sommes réellement. Qu’en penses-tu ?

Je pense qu’on confond trop souvent blogs de fille et presse féminine. Les deux n’ont juste rien à voir, même s’ils peuvrent traiter des mêmes sujets !

Sur un blog, tu vas chercher de l’info à laquelle tu t’identifies facilement, pour discuter, partager, recueillir une info avant de t’acheter un produit. En gros : tu es aux prises avec une réalité, qu’elle soit fantasmée ou non.
Pour moi, le but de la presse féminine est tout autre. Son rôle premier est de faire rêver. Quand j’ouvre un magazine, je n’ai pas envie de voir madame Michu avec son tablier à fleur élimé et rapé. Non. J’ai envie de voir une madame Michu transcendée par des gestes simples, un joli maquillage soigné, une jolie tenue.
Quand je lis un magazine, c’est aussi pour me tenir au courant des dernières nouveautés, qu’elles aient trait à la mode ou à la beauté, mais aussi à la “Culture” ou à d’autres sujets plus sérieux. Pour autant, je ne vais pas forcément avoir envie de m’offrir tout ce que le magazine me présente (quand bien même, ce serait bien impossible !).
Et puis tout n’est pas systématiquement déconnecté de la réalité dans un magazine féminin : tous étayent un grand nombre de leurs articles sur des témoignages de lectrices, proposent des sujets qui nous parlent etc. Non ?

Maintenant, est-ce que tu as 5 mns pour te prêter au jeu des questions “de filles” ?

Comme tu es sur Le théorème de l’escarpin, je vais te poser quelques questions, tu t’en doutes, sur les chaussures et toi…

Si tu étais un escarpin, tu serais…

Un escarpin vertigineux et sexy à souhait tout en étant confortable. Ben oui, tant qu’à faire, autant être une utopie !

Quelle est ta paire de chaussure favorite ?

Une seule paire ? Non mais tu as vu la tronche de mon placard à chaussures ? en choisir une seule ?! Bon. Euuuuuh alors ma paire des Prairies de Paris camel, confortables à se damner, fines, jolies, je les aime à la folie. Elles n’ont qu’un défaut, hélas de taille : leur piètre qualité. Je regrette presque de les avoir achetées, même si c’était en soldes presse.

La chaussure de tes rêves, ce serait…

Ben un peu comme mon escarpin utopique de la première question : une chaussure confortable et ultra féminine, qui mette mon cuissot en valeur et qui me permette de trotter ad libidtum dans les rues de Paris..

Tu aimes te maquiller ?

Je n’aime pas en faire des tonnes mais oui, j’aime bien me maquiller. Je me sens nue, sans maquillage. Et puis avec mon teint d’endive, c’est juste nécessaire…

Quels sont tes produits fétiches ?

* La crème nirvanesque de Nuxe. J’aime tout : son odeur, sa texture..
* Mon baume à lèvres Carmex qu’on trouve maintenant chez Monop (c’est moins snob, mais plus pratique, aussi)
* Mon parfum, Coco Mademoiselle. J’ai mis 15 ans à le trouver, je suis super difficile en matière de parfums. Celui là, je le garde !

Quels sont tes rituels beauté ?

J’adore le week-end, car je prends un peu de temps pour moi. Le dimanche, je me fais couler un bain, et là, j’enchaine : gommage et masque pour le visage, gommage pour le corps, épilation, shampoing, masque pour les cheveux, oui, la totale !

Aimes-tu cuisiner ?

Non. Je suis une catastrophe au fourneaux. Je suis ultra impatiente (et un chouïa flemmarde) et du coup, éplucher, épépiner, réserver et tout ces trucs là, ça me gonfle.
J’adore les livres de recettes, mais je n’aime pas suivre les recettes (cherche l’erreur…). Quand je m’y colle, je le fais à ma sauce et j’enlève systématiquement tel ingrédient pour ajouter tel autre, je mets moins de sucre et plus de fruits et paf, c’est raté. Je ne comprends vraiment pas pourquoi !
En revanche, j’aime recevoir, et j’aime manger. Devine qui se colle aux fourneaux du coup ? Ben oui, mon mâââri, et souvent, Picard, le Dieu de la cuisine.

Quel est ton plat préféré ?

Le riz-au-lait, maison uniquement. Quand j’en fais (et que je ne le rate pas, parce qu’en matière de patience, le riz-au-lait est super éprouvant), je suis capable de le manger en quelques heures à peine.

As-tu des astuces pour garder la ligne ?

Des fondamentaux qu’un diététicien m’avait inculqué : ne pas se resservir d’un plat, éviter de re-saler ou de re-sucrer un plat déjà assaisonné, éviter de manger entre les repas.
En vrai, je ne le fais pas toujours : parce que j’ai horreur de me prendre la tête

Et enfin, j’ai vu récemment que tu avais co-créé un site sur lequel tu partages tes bonnes adresses mode. Est-ce que tu nous réserves encore beaucoup de surprises ?

Je ne sais pas ! Ce qui est certain, c’est que j’aime avoir des projets. C’est… tripant, et motivant.

Merci Deedee !!! Longue vie à tes projets et à ton blog ! Je suis sûre que tu n’as pas fini de nous surprendre !