Un long dimanche pour petites canailles

Posted in Dernières notes, Du côté des petites pointures by Flannie on septembre 20th, 2009

Ceux qui n’ont encore jamais lu d’histoire* à deux fripons bavards ne savent pas à quel point conter est un art pas forcément à la portée de tous (et encore moins de moi certains jours)…

Démonstration audio… Enjoy !

*Le vilain gredin

Jeanne Willis et Tony Ross ont encore frappé dans une histoire au dénouement le plus surprenant. Un fort vilain petit lapin a déposé sur son lit une lettre à l’attention de ses parents dans laquelle il explique avoir rejoint le gang des Lapins de l’Enfer dans la décharge du Diable. Pourquoi ? Que s’est-il réellement passé ? Vous le découvrirez dans les dernières pages du livre et si, comme d’honnêtes parents que vous êtes, vous gardez en mémoire certains de vos bulletins scolaires, vous rirez autant que moi. ;-)

Un album pour les 7-8 ans à n’offrir qu’après réception des bulletins scolaires pour ne pas donner de mauvaises idées à certains… ;-)

Délectable, même quand les enfants sont déchaînés !

Des petits cahiers d’exercices adorables pour parents (et pas seulement…) qui veulent rester zen. Je me suis appliquée sur celui du Lâcher-prise en juin. Il m’a fait un bien fou tout l’été mais, là, je sens qu’il faut que je m’y remette

A mettre sur la table de chevet de tous les parents, futurs parents et profs de France et de Navarre. En plus, il ne fait pas de mal le relire de temps en temps:

Un petit tour sur le site du livre avant la prochaine réunion parents-professeurs …

Une histoire de lait…

Posted in Du côté des petites pointures, La photographie by L'escarpin on septembre 17th, 2009

Un petit clin d’oeil de Miette qui a avalé au moins trois verres de lait ce matin en posant gentiment pour illustrer le dernier test produit en date. Un moment simple, quelques rayons de soleil, des gouttes de lait, une séance de cache-cache derrière un gobelet… What else ? comme dirait notre petit George…

Juste parce que je suis amoureuse et qu’il écrit vraiment bien, je vous signale que son pôpâ a écrit une note pour l’escarpin aussi (C’est vraiment une affaire de famille, ce site…). Comment ça, je ne suis pas subtile ?!? Non mais, franchement !!!

Humeurs et petites choses…

J’aime le mot “humeur”. J’aime parce que j’en change souvent mais aussi parce que j’aime humer, humer l’air, l’air du temps, tant de choses, choses en l’air, l’air du temps … et on recommence.

Bref, certains trouveront peut-être cette note un tantinet futile mais j’ai tellement de découvertes à vous faire partager que j’ai opté pour la version télégramme au lieu d’un exemplaire bloguesque de Guerre et Paix en attendant de futures notes plus élaborées sur chacun de ces sujets.

1) Humeur de la semaine:

2) Dans mes oreilles cette semaine:

La B.O de Good Morning England parce que je ne changerai pas

3) Mon coup de coeur design de la semaine:

La Cité internationale de la dentelle et de la mode de Calais

4): Dans mon lecteur DVD cette semaine:

Un des meilleurs Bond à mon avis !

5) A mes pieds cette semaine:

Les Fit Flop: des tongs absolument géniales qui permettent de se muscler tout en marchant… le pied, quoi !

6) Sur ma table de chevet cette semaine:

Avant de découvrir le film…

7) La sortie ciné de la semaine:

Une de mes actrices préférées dans l’adaptation d’un de mes livres préférés… J’ai hâte !

Dans la bibliothèque des enfants cette semaine:

Une merveille de petite histoire très drôlement illustrée par Sandrine Lhomme aux éditions Balivernes !

9) Sur ma peau cette semaine:

Un soin bio plutôt prometteur: Sève fraîche lumineuse de Vegeticals

10) Dans mon assiette cette semaine:

Des tartelettes aux abricots inspirées par notre ami Proust, à découvrir ainsi que d’autres recettes dans le somptueux livre “La cuisine selon Proust” aux éditions du Chêne (dans la même collection que “La cuisine des fées”)

Le théorème du stress: l’enfant qui est en nous

Posted in Du côté des petites pointures by Flannie on juin 27th, 2009

Après vous avoir écrit mes humeurs en me demandant si je n’étais tout simplement pas assez « mature » pour apprécier certaines conversations mondaines, je suis tombée le lendemain matin sur ce petit passage dans le livre du Dr Saldmann, Le grand ménage, à propos du stress :

« Comme la salamandre qui puise dans ses cellules immatures pour recréer la vie, nous pouvons tenter de rechercher chez l’enfant qui sommeille au fond de nous la capacité d’imagination et la faculté de tout réinventer pour se régénérer. »

Il nous rappelle que « réveiller les zones immatures créatives de l’enfance aide à retrouver une forme de légèreté et d’insouciance. Les enfants de cinq ans sont d’ailleurs rarement stressés, car leur immaturité et leur capacité à rire les protègent du stress. »

Là-dessus, je ne suis pas tout à fait d’accord car de plus en plus d’enfants en bas âges sont angoissés, irritables, mal dans leurs Kickers dès lors qu’ils commencent à entrevoir que la vie n’est pas toujours facile. Les enfants d’aujourd’hui grandissent trop vite et nous devrions selon le Dr Saldmann faire le chemin inverse pour nous aider à combattre le stress.

« Stimuler notre part enfantine et spontanée passe généralement par une rupture dans nos habitudes quotidiennes. Selon les individus, il existe de très nombreuses possibilités pour y parvenir : ne pas s’occuper des courses ou de la maison, laisser pour une fois les enfants s’amuser sans se préoccuper du fait qu’ils prennent leur bain ou rangent leur chambre, s’offrir un goûter avec des gâteaux et des bonbons, aller s’amuser dans une fête foraine… Quelle que soit la méthode, l’essentiel est d’envoyer un petit signal vers l’inconscient ravivant l’enfant qui dort en nous. »

Il nous explique que « réactiver ces zones immatures de l’inconscient permet de dédramatiser des situations familiales ou professionnelles paraissant inextricables et dans lesquelles une personne peut s’enliser progressivement. Il faudrait parfois inverser les rôles entre adultes et enfants, de façon à ce que les plus jeunes enseignent à leurs aînés l’art de l’immaturité et de la spontanéité pour leur éviter de tomber dans le conformisme, la recherche de performances inadaptées à ce qu’ils sont et le stress chronique qui s’ensuit. »

Je cours m’acheter un paquet de Haribo !

L’Un et L’Autre

Posted in Du côté des petites pointures by Flannie on juin 24th, 2009

Sortant des sentiers battus de la littérature jeunesse et d’une maison d’éditions que vous ne connaissez peut-être pas encore (Alzabane Editions), voici notre coup de cœur jeunes lecteurs de la première quinzaine de juin :L’un et l’autre, de Jean-Sébastien Blanck.

L’Un et l’Autre retrace, dans une fable caustique, l’histoire de deux arbres qui se vouent une haine terrible depuis des siècles. Magnifiquement illustrée par Manuel Purdia, cette histoire racontée par le hibou de la forêt amusera les lecteurs à partir de 8 ou 9 ans[1] qui seront bien surpris d’en découvrir la fin.

Résumé :

L’Un était marronnier, l’Autre était châtaignier. Tous deux habitaient la même forêt, l’Un en face de l’Autre et ainsi la vie aurait pu s’écouler, comme pour tous les arbres du monde. Mai la nature avait affligé l’Un et l’Autre d’un grand malheur : ils se détestaient. Et depuis des siècles qu’ils se côtoyaient, ils n’attendaient qu’une chose : que l’homme ou la tempête le débarrasse enfin du voisin honni.

Rencontre avec l’auteur :

Jean-Sébastien Blanck, pouvez-vous nous raconter votre parcours ? Qu’est-ce qui vous a mené à l’écriture jeunesse et à l’édition ?

J’ai raconté mes premières histoires assez jeune enfant, vers 9-10 ans, lors de colonies de vacances. J’improvisais le soir des histoires et j’ai vite réalisé que c’était un moyen de capter l’attention des autres…Plus tard, vers 12 ans, après avoir inventé de nombreuses histoires, j’ai voulu ne pas en oublier certaines et j’ai commencé à en écrire, juste pour ne pas les oublier. Puis, de fil en aiguille, ait venu le goût de l’écriture et vers 15 ans j’ai décidé que je publierai un jour des livres avec mes histoires.J’ai réalisé des Etudes de Lettres à la Sorbonne où j’ai publié pour Nouvelle revue de la Sorbonne, ma première nouvelle en feuilleton, en 1990. Puis je suis devenu journaliste de presse écrite en attendant de pouvoir fonder une maison d’édition. 15 ans ont passé avant que je puisse me lancer…

Le choix d’un certain vocabulaire soutenu et de tournures de phrases assez complexes me rappelle les livres jeunesse d’antan. Pensez-vous que les textes pour la jeunesse sont aujourd’hui trop simplifiés ?

Je trouve en effet que les textes jeunesse sont très très simplifiés, à l’extrême parfois, pour la bonne raison qu’ils sont de plus en plus l’oeuvre d’illustrateurs - excellents souvent- mais pas auteur. Or, les enfants sont toujours aussi sensibles à du texte évolué, à ses tournures, à des mots insolites., et même, à des vers..
Le texte est devenu peu à peu un accompagnement de l’image. j’ai choisi de faire l’inverse et de retrouver l’esprit des contes illustrés d’antan où c’est le texte et son style qui raconte…

je suis très inspiré par le monde d’aujourd’hui et m’amuse beaucoup à le transposer dans d’autres époques avec des personnages imaginaires : ceux de la nature, ou des personnages faussement historiques. Les histoires sont toujours des paraboles du monde et de la vie. Pas des morales. Juste une vision, parfois drôle, au moins amusée. J’essaie de faire en sorte que les lecteurs se posent des questions. mais je ne veux surtout pas apporter de réponses toutes faites. Au lecteur de faire son chemin.

D’autres auteurs vont-ils bientôt rejoindre la collection Histoires d’en rêver ?

J’ai publié en novembre un autre auteur, Cathy Dutruch (Le Porteur de bonnes nouvelles) , et je publie au mois de septembre un magnifique recueil de fables de Jean-Marc Wollscheid, Lettre à Joséphine, et j’espère publier de plus en plus d’autres auteurs dans cette mouvance poétique.

Si vous voulez rencontrer Jean-Sébastien Blanck, sachez qu’il réalise comme auteur et éditeur une rencontre le 27 juin à 16 h 30 à la librairie Entre les Lignes à Clamart (92). Il y lira justement ce livre… !

Enfin, un petit jeu, celui des « livres-composés ».

Je vous propose quelques mots composés et vous laisse nous dire ce qu’ils vous évoquent :

1) Un livre-femme

Un livre sensuel et troublant, à la couverture glacée, aux illustrations de nu, mystérieuses et au fusain, suggérant le désir des corps. On en caresserait les pages.

-2) Un livre-enfant

C’est un immense livre de couleurs et d’images, difficile à tenir tant il est grand, dans lesquelles on plonge comme dans le sommeil et les rêves.

-3) Un livre-homme

Un livre à la couverture en toile, rugueuse, c’est un livre posé là sur la table, qu’on voit toujours et qu’on ouvre jamais.

-4) Un livre-ville

C’est un livre léger, et glacé. Il se pose sur une multitude d’endroits, avant de finir sa vie à la poubelle.

-5) Un livre-coeur

On le trouve en général dans une malle en osier. Sa caractéristque est d’entrer en hibernation durant 40 ans avant de se réveiller dans nos mains.

-6) Un livre-chevet

Il déteste l’oreiller, son voisin et pire ennemi. Il est indispensable, lui aussi, et il le sait.

-7) Un livre-voyage

C’est le livre invité. Un bon copain qu’on ne rencontre qu’un fois et qui vous laisse un bon souvenir.

-8) Un livre-cartable

Pénible comme des ordres de parents, lourd comme un pavé, on le garde en nous comme un membre de la famille, inoubliable et inséparable de nos souvenirs.

-9) Un livre-écrin

Introuvable, car réservé aux princesses.

-10)Un livre-larme

L’album photo.

-11)Un livre-avenir

Il n’a pas de couverture, il n’a pas de jaquette, il ne ressemble à rien , on en parle sans cesse, c’est le livre qu’on écrit.


[1] En simplifiant quelques mots, l’histoire peut également être très appréciée des plus jeunes.

Le théorème de la fessée, suite

Posted in Du côté des petites pointures, Débats by Flannie on mai 30th, 2009

Je vous parlais mercredi de la fessée et précisais à la fin qu’Olivier Maurel venait de publier un autre livre, “Oui, la nature humaine est bonne !” (ou comment la violence éducative ordinaire la pervertit depuis des millénaires) chez Robert Laffont.

J’ajoute ici quelques extraits de ce livre en rapport avec notre débat:

“Quatre vingt à quatre vingt dix pour cent d’entre nous ont reçu des coups de leurs parents. Et la première chose que ces coups nous ont apprise, dès nos toutes premières années, c’est qu’il est parfaitement normal que les parents punissent leurs enfants par des coups. Cette conviction est inscrite en nous depuis si longtemps, bien avant que nous ayons la possibilité d’y réfléchir, que contester cet usage paraît à la majorité d’entre nous aussi saugrenu que de contester le fait de se laver ou de se coiffer.

De plus, comme nous avons généralement un fort attachement à l’égard de nos parents, surtout lorsque nous les avons perdus, nous ressentons toute contestation de leur méthode d’éducation comme une injure à leur mémoire.

Mais si l’on parvient à se détacher de cette conviction inculquée dès l’enfance et si l’on étudie de près la pratique de la violence éducative, on ne peut qu’être amené à s’interroger sur les conséquences que cette pratique a pu avoir sur la nature humaine. Est-il possible qu’elle n’en ait pas été lourdement marquée ?”

Choix de l’expression “violence éducative ordinaire”:

Tout se passe comme s’il existait, dans l’échelle de la violence infligée aux enfants, une barrière invisible et fluctuante selon les personnes, selon les familles, selon les pays et selon les législations, au-delà de laquelle on est dans l’abominable maltraitance qui soulève l’indignation générale, mais en deçà de laquelle, sans qu’il soit possible de définir précisément à quel moment on passe de l’une à l’autre, on est au contraire dans la “pose de limites”, dans le “droit de correction”, dans la discipline, dans la fermeté, dans la parentalité responsable.

En un sens, le but de ce livre est de montrer que les violences tolérées ont, elles aussi, des conséquences graves, et qu’il faut donc les faire entrer sans ambiguïté dans la définition du mot “maltraitance”, aussi bien que les coups de bâton ou de ceinture.

Il faut donc se rabattre, faute de mieux, sur l’expression ambigüe de “violence éducative ordinaire”. Mais son ambigüité même est intéressante, car elle présente l’avantage d’inclure, à travers le mot “violence”, le jugement de ceux qui la contestent, à travers l’adjectif “éducative”, le but que lui attribuent ceux qui l’utilisent et la justifient, et enfin, dans l’adjectif “ordinaire”, la quotidienneté de son emploi et la tolérance dont elle jouit.

Un rappel tout bête:

Donner un coup est un geste qui se décompose en deux temps: la prise d’élan, en quelque sorte, le recul de la main ou du pied, pour donner plus d’énergie au membre qui va frapper, et le coup lui-même. Bref, c’est un geste qui demande une certaine coordination et l’intention de lui donner suffisamment de force pour qu’il fasse mal.

Le théorème de la fessée: entretien avec Olivier Maurel

Posted in Du côté des petites pointures, Débats by Flannie on mai 27th, 2009

Aujourd’hui, je vous propose de parler d’un sujet délicat (et pourtant !) qui est celui de la fessée et de la punition corporelle. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de parler des punitions corporelles à un diner mais c’est généralement aussi peu recommandé que parler de religion ou de politique. La façon dont on punit nos enfants semble être un sujet aussi tabou que l’argent. J’espère donc que nous resterons civilisés aujourd’hui car j’ai envie de vous présenter un livre qui m’a beaucoup inspiré ces dernières années. Il s’agit de “La fessée: questions sur la violence éducative”.

Eduquer sans frapper, c’est possible !
Aujourd’hui, il n’est plus permis de frapper les femmes ou les détenus. Seuls les enfants ne sont pas encore protégés par la loi. Et pourtant, les gifles et les fessées ne sont pas indispensables, elles ne rendent pas les enfants plus obéissants, elles n’améliorent pas les apprentissages. Il est possible d’éduquer sans frapper, de poser des limites à ses enfants, avec respect et amour.

Alice Miller dit dans la préface Ce livre est un cadeau pour les millions de jeunes qui n’ont pas encore d’enfants. Un cadeau aussi et surtout pour tous les enfants à naître dont les parents auront eu la chance de le lire.

Et c’est vrai. D’ailleurs, je remercie beaucoup la personne qui m’a offert ce livre (si jamais elle passe par ici un de ces jours… ;-)) car on a beau se fixer des règles éducatives parfaites avant la naissance de nos loupiots, il y a toujours un jour où on a envie d’exploser, la main démange, les dents se serrent et… bon sang ! Qu’est-ce qu’on leur donnerait bien une baffe ! Bien sûr, il existe quelques parents absolument parfaits sur cette planète à qui cette situation n’est jamais arrivée mais pour tous les autres, aussi imparfaits que moi, ce livre est une bénédiction sur la table de chevet.

Son auteur, Olivier Maurel, répond à quelques questions pour l’escarpin:

Cher monsieur Maurel, comment en sommes-nous arrivés à inclure la fessée dans nos modes
d’éducation ?

La fessée n’est qu’une des nombreuses punitions corporelles infligées aux enfants. J’en énumère un grand nombre dans « La Fessée ». Mais j’en ai appris bien d’autres depuis, notamment faire asseoir un enfant déculotté sur un bloc de glace (punition pratiquée au Québec). Toutes les sociétés dotées d’une écriture (qui permet de connaître les proverbes qui recommandent de frapper les enfants) ont recommandé de frapper les enfants. L’usage est probablement antérieur et remonte sans doute au néolithique. En revanche, on connaît un bon nombre de sociétés de chasseurs-cueilleurs qui ne frappaient pas les enfants. Mon hypothèse sur l’apparition de ces punitions est la suivante. Dans les société de chasseurs-cueilleurs, l’espace entre les naissances était en général de 4 ou 5 ans (allaitement sur plusieurs années, d’où régulation naturelle, beaucoup de marches qui ne favorisent pas la fécondité). Les enfants étaient donc relativement autonomes à la naissance du suivant et moins portés à l’agresser. Avec l’agriculture et l’élevage, les naissances se sont rapprochées (2 ou 3 ans). On a pu l’observer au XXe siècle dans des sociétés qui sont passées d’un état à l’autre. Résultat, les aînés sont jaloux des nouveaux-nés qui leur prennent leur mère. D’où agressions fréquentes. Manque de chance, cela correspond au moment où l’ocytocine, l’hormone de l’allaitement, rend les mères très agressives à l’égard de tout agresseur de leur progéniture la plus récente. Cette réaction un peu vive a pu devenir ensuite un usage recommandé par des proverbes. De plus, une fois qu’une génération a subi des coups, elle a de grandes chances de les reproduire. Le cercle vicieux était enclenché. Les proverbes bibliques, considérés comme inspirés par Dieu, ont, en plus, sacralisé cet usage. Pour ce qui est du fait de frapper spécialement sur les fesses, l’usage semble être ancien, mais certaines sociétés frappent plutôt sur les cuisses ou sur le dos.

Les autres animaux élèvent-ils leurs enfants de la même manière ?

Certains animaux pratiquent des morsures, coups de patte ou coups de bec. Mais rien de comparable en durée et en violence avec ce qui se pratique chez les humains où, dans les sociétés traditionnelles, les enfants étaient souvent battus ou menacés de l’être jusqu’à l’âge adulte. Les grands singes, eux, surtout les bonobos qui sont les plus proches de nous, ne frappent ni ne “punissent” jamais leurs petits.

Quels conseils donneriez-vous aux parents qui ne voient pas d’autres recours que la
fessée en cas de conflit, de non-obéissance ?

Ce serait trop long de vous répondre. Le chapitre de « La Fessée » intitulé « Comment peut-on éduquer sans frapper ? » essaie de répondre à cette question. Une des premières choses à faire quand on a été soi-même frappé, est de se convaincre que ce qu’on a subi n’était pas normal, et de s’en convaincre émotionnellement.

Je vois souvent dans les statistiques de notre site des requêtes type « Comment gérer la colère d’un enfant ?, Comment lui expliquer ?, Il tape sa soeur. Que faire ?, Il est méchant. Pourquoi ? » La colère et ses manifestations physiques chez l’enfant semblent déstabiliser bon nombre de parents. Quels conseils pourriez-vous leur prodiguer ?

En plus de mon livre, un des meilleurs livres pour répondre à cette question est celui de Faber et Mazlish : « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » (je cite de mémoire, c’est peut-être l’inverse) ou encore, des mêmes auteurs :”Jalousies et rivalités entre frères et sœurs » (Stock). Si vous cherchez mon livre « La Fessée » sur Amazon, vous trouverez sur la même page toute une série de livres d’Isabelle Filliozat, Catherine Dumonteil Kremer, et Alice Miller (ses livres sont des livres de fond) qui peuvent être très utiles aux parents.

En faisant des recherches, j’ai découvert que vous aviez publié un nouveau livre chez Robert Laffont en janvier intitulé « Oui, la nature humaine est bonne ! ». Est-ce une suite ?

C’est à la fois un approfondissement de La Fessée et surtout une étude des conséquences que l’habitude de frapper les enfants a pu avoir sur nos idées et nos croyances et notamment sur la façon dont nous concevons la nature humaine et sur l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes. Vous trouverez une présentation détaillée de ce livre sur mon site :http://monsite.wanadoo.fr/maurel2/ avec plusieurs réactions de lecteurs dont celle d’Alice Miller.
Je vous signale aussi le site de l’Observatoire de la violence éducative ordinaire que j’ai créé avec quelques amis et qui publie assez fréquemment des articles sur les punitions corporelles : www.oveo.org.

Le cirque de mon enfance

Posted in Du côté des petites pointures, Les histoires du non-lundi by Flannie on mai 19th, 2009

A mon époque, on l’appelait juste le cirque Jean Richard de par chez nous. J’adorais y aller avec l’école en me demandant cependant comment un monsieur aussi triste que le commissaire Maigret pouvait être un clown. Je n’avais rien compris…

Mais la magie, chaque fois, était au rendez-vous.

Puis les années ont passé et j’ai déserté le cirque au profit des sièges capitonnés des salles de danse puis des bancs durs et froids des stades de rugby. Il y avait de l’animal aussi, de la sueur bestiale, des balourds qui se prenaient pour des clowns, des figures acrobatiques si on regardait bien mais, curieusement, après les premiers baisers et les premières mi-temps, il n’y avait plus trop de magie. C’était l’adolescence dans toute sa splendeur.

Un jour, toutefois, j’ai osé demander à un de mes petits amis s’il voulait bien aller au cirque.

Au quoi ? Il m’a dit. Je n’ai pas insisté. Nous sommes allés voir un film de JCVD à la place. Il y avait aussi de la bête mais pas de dompteur. Et encore moins de magie.

Heureusement, quelques années plus tard, j’ai fini par tomber sur un type qui comprenait que le cirque n’était pas qu’une « attraction à mémés et marmots ». Je n’ai pas relevé. Trop contente, j’ai couru dare-dare avec mon nouvel étalon m’installer au premier rang, près de la piste, là où on peut faire baptiser nos nouveaux jeans à la crotte de tigre. J’avais l’impression d’être à nouveau Jane Daktari, mon personnage d’enfance, en mission dans la cambrousse. Le type n’est plus sorti avec moi après.

Plus tard, j’ai pris un café avec un Monsieur déLoyal. Sans sa redingote, il n’avait plus tant la côte. J’ai déchanté ensuite en assistant à un « grand » spectacle de cirque qui avait autant d’âme que la dernière visite du pape en Terre Sainte. J’avais grandi. Le cirque était petit.

Heureusement, quelques années encore plus tard, j’ai reçu une invitation pour un autre cirque, le cirque Pinder, et là, d’un coup, j’ai compris pourquoi le commissaire Maigret avait besoin d’un cirque. On a tous besoin d’un cirque pour nous sortir de la réalité de nos quotidiens pas toujours joyeux, pour nous reconnecter à nos âmes d’enfants. Et Pinder est ce cirque.

Hier, j’y suis retournée avec ma progéniture et celui qui a engendré toutes mes vergetures de nouvelle maman. On a ri. On a tapé dans les mains. Le chapiteau était plein à craquer. Il y avait de l’animal, de la sueur bestiale, de vrais clowns, des acrobaties fort réussies et - devinez quoi ? De la magie.

Tous les ingrédients du cirque de mon enfance étaient réunis durant 2h30 dans 14 numéros parfaitement rythmés. Frédéric Edelstein et ses fauves étaient toujours aussi époustouflants. Je pense même qu’il faudrait l’embaucher pour encadrer le prochain voyage scolaire et dompter les maîtresses. Sophie Edelstein nous a proposé un numéro d’illusionniste comme je n’en avais pas vu depuis longtemps. En plus, elle est d’un sexy à vous faire ravaler le pop-corn par les trous de nez (Je ne vous parle pas non plus de la danseuse aux cerceaux… Il y a un dossier spécial « beauté » à faire chez eux !)

Le reste était tout aussi bon avec une mention spéciale pour ceux qui ont failli me défriser à la fin (comme s’il était possible de me faire perdre la boucle, m’enfin !) : les frères Navas et la roue de la mort. Rien que le nom… Je vous laisse imaginer !

En tout cas, si Jean Richard était encore de ce monde, je suis sûre qu’il nous aurait fait un remake hier de « Maigret s’amuse » car c’est cela le cirque, avant tout… et Pinder l’a bien compris.

Merci pour ces 2h30 de magie !

Un petit tour chez Folio Benjamin

Posted in Du côté des petites pointures by Flannie on avril 29th, 2009

Aujourd’hui, mercredi, il est temps que l’on parle des petits et de deux livres CD que j’ai découverts récemment : « Le garçon qui criait au loup » et « La promesse » de la collection Folio Benjamin…

Pour Quatpommes et ses copains farceurs, « Le garçon qui criait au loup » ne pouvait pas mieux tomber. Cette histoire, qui n’est autre que celle de Pierre et le loup revisitée par le génialissime Tony Ross (le papa de la petite princesse !) est accompagnée d’un CD d’écoute et de jeux relatifs à l’histoire destinés aux enfants de 4 à 7 ans (niveau 1 : j’ai envie de lire).

Louis ne cesse de crier : «Au loup! Au loup!» pour faire peur aux gens et s’amuser à leurs dépens. Jusqu’au jour où plus personne ne le croit…
Les enfants n’ont qu’une envie : tourner la page pour connaître la suite. À la fin, ils ont matière à réfléchir sur les farces et les mensonges, sur la responsabilité de chacun dans la société. Une «leçon de morale» tonique.

Un livre qui plait aussi beaucoup aux plus jeunes si j’en juge par les cris de Miette et de son copain Lulu en voyant le loup apparaître au fil des pages. ;-)

Un livre + un Cd + des jeux d’écoute.
Le garçon qui criait : «Au loup!» est lu par Arié Elmaleh (traduction de Claude Loriot-Prévost).
Niveau 1 : «j’ai envie de lire».

Titre recommandé par le Ministère de l’Éducation Nationale, pour le cycle 2 de l’école primaire. Niveau de difficulté : 1.

***

Le second parle de promesses qu’on ne peut tenir car la vie change inévitablement… Une sublime fable de Jeanne Willis (illustration de Tony Ross et traduction d’Anne Krief) mettant en scène un têtard et une chenille tombant amoureux. Chacun promet à l’autre de ne pas changer mais, bien sûr, vous vous doutez de la suite… du moins, c’est que vous croyez !

Sur le thème des métamorphoses animales, un conte tragi-comique qui ne mâche pas ses mots. Un régal d’humour noir dévastateur, pour s’apercevoir que la vie est parfois cruelle, et un antidote au traditionnel «Ils vécurent heureux…» qu’apprécieront tout autant les enfants et les parents.

Se lit aussi aux plus jeunes. Souvent le soir, Miette me l’apporte avant que je lui enfile sa couche et me dit « on lit cromesse ? ». Je crois qu’elle aime particulièrement la chenille…

Un livre + un Cd + des jeux d’écoute.
Le garçon qui criait : «Au loup!» est lu par Arié Elmaleh.

Niveau 2 : «je lis tout seul» (Age de lecture : 5 à 9 ans)

Prix des jeunes lecteurs de la ville du Havre 2004, catégorie grande section/CP.

Titre recommandé par le Ministère de l’Éducation Nationale, pour le cycle 2 de l’école primaire. Niveau de difficulté : 1.

En plus, ils ne coûtent que 10 euros chaque, ce que je trouve plutôt bien pour un livre et un CD !

Note de la troupe de testeurs déchaînés: 5/5 !

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Patouffèt’

Posted in Du côté des petites pointures by Flannie on avril 8th, 2009

« Patim patam patoum

Messieurs, Mesdames baissez la tête

Patim patam patoum

Ne marchez pas sur Patouffêt’ »

Quatpommes n’a de cesse de répéter ce petit refrain depuis lundi… Patim patam patoum… Voici l’histoire d’un bien attachant petit gars, pas plus haut qu’un grain de riz, Patouffèt’, que nous racontent Praline Gay-Para et Marta Soler Gorchs dans un livre très joliment illustré par Vanessa Hié aux éditions Didier Jeunesse.

L’histoire de Patouffèt’ est largement répandue dans toute l’Europe. En catalogne, le « Tom Pouce » de ce conte pour les petits s’appelle Patufet (francisé ici en Patouffèt’) et cette version est issue de la tradition familiale de Marta Soler Gorchs, qui vit à Barcelone.

Dans cette histoire, ce minuscule petit garçon fort courageux veut absolument tout faire comme les grands et sa maman finit par céder.

Comme il est très débrouillard, ma foi, il ne s’en sort pas trop mal…

mais finit tout de même par se faire avaler par un bœuf.

Heureusement, ses parents le retrouvent et c’est cette dernière partie qui a le plus fait rire Quatpommes (4 ans) qui expliqua à Miette (22 mois), à grand renfort de bruits, comment il s’en était sorti.

Le conte est joliment raconté, très rythmé, ce qui est plaisant à lire et relire à de jeunes enfants. La couleur du texte change en fonction de la narration (les phrases des parents en bleu, celles de Patouffèt’ en rouge, celles du narrateur en marron), les illustrations et collages de Vanessa Hié sont très attrayantes.

Vous l’aurez compris, c’est un plaisir de lire et relire ce joli conte en famille… à une époque où on veut des enfants formatés, Patouffèt’ fait un joli pied de nez !

Patim patam patoum…

………

Patouffèt’ / Pour les petits 0-7 ans Collection À petits petons Texte : Praline Gay-Para, Marta Soler Gorchs Illustrations : Vanessa Hié

parution: 07 avril 2009

Editeur: Didier Jeunesse

11€