Aujourd’hui sur l’escarpin on re-inaugure une des premières rubriques pensées pour le théorème, le croque-monsieur (ou comment cuisiner pendant une heure un homme trop poli pour nous envoyer paître…:-)).

Invité du jour : Pierre-jean (auteur de Soblacktie)

Au menu : l’élégance

Bon appétit, les filles !

(et n’hésitez pas à commenter le menu )

Bonjour, Pierre-jean.

Merci de te prêter au tout 1^er croque-monsieur de l’année 2010.

Crédit photo: Liza-B

Pas trop peur de ne pas savoir à quelle sauce tu vas être mangé par les filles de l’escarpin… ?

Le 1er croque monsieur de l’année 2010, quel honneur ! merci. Peur ? Non pas trop, comme je ne connaissais pas jusqu’à maintenant le principe du croque monsieur, je fais confiance à la surprise et à mon insouciance. Et puis les filles en escarpins j’aime ça, surtout si elles sont stilettos Valentino, Gianvito Rossi ou Louboutin, rires.

Veux-tu bien te présenter en quelques mots ?

Marié, trois enfants et deux chiens, Toscane et Scoop. Non. Tout est faux sauf pour les deux chiens. J’ai 32 ans, je suis designer graphique, directeur artistique free lance et depuis trois ans et demi, blogueur mode/luxe à plein temps à la recherche de l’élégance et de la grâce féminine. C’est beau, non ? Une précision importante, malgré les apparences, je ne suis pas parisien, j’habite dans le var pas très loin de la Méditerranée.

Si tu étais un menu, par exemple, qu’y aurait-il à la carte ?

Première fois que l’on me pose ce genre de question ! J’aime bien manger. Il me semble, autant être honnête, que je suis un peu difficile. Il y a des choses que je n’aime pas, un peu comme tout le monde. Donc si j’étais une carte, il y aurait des plats très différents, des plats fins, sophistiqués et d’autres un peu moins et puis aussi de différentes destinations. En entrée, des oursins, des noix de saint-jacques, du fois gras ou alors une bonne salade composée. Comme plat, hum, des pâtes, un homard, un poulet rôti, une jardinière de légume, un magret de canard, une soupe de poisson, un couscous, un cassoulet, des sushis… Attention l’indigestion ! Ne surtout pas oublier le plateau de fromages et puis comment ne pas se laisser attendrir par une douceur sucrée principalement à base de chocolat ? Pour accompagner tous ces plats rien ne vaut du champagne.

Je lis Soblacktie depuis maintenant deux ans et je n’ai toujours pas trouvé beaucoup d’autres blogs et magazines masculins dans le même genre. Peux-tu raconter à nos lectrices affamées la naissance du Black Tie Project ?

Chère Flannie, qu’entends tu par la naissance du blacktie projet ? La naissance du blog ou bien la série des autoportraits soblacktie à laquelle tu n’as toujours pas participé ? Pour faire court et je pense que tu fais référence au blog, j’ai une amie qui bloguait et qui blogue toujours qui a été le point de départ de cette aventure. Le blogue a catalysé beaucoup de mes passions, des mes sensibilités, le luxe, la mode, l’écriture, la culture, la création visuelle… C’était un moyen d’expression rapide à mettre en place. Et depuis je ne peux plus m’en passer.

Gloups ! C’est nous qui devons te manger tout cru ici, pas l’inverse ! ;-) Il est vrai que je n’ai toujours pas de cravate noire (la honte, je sais…) mais je veux bien participer avec une cravate violette imprimée (on ne critique pas, monsieur, c’est la cravate que Jondalar arborait fièrement le jour de notre mariage ! ;-)) Le projet de la cravate noire en lui-même t’est venu comment ?

L’idée m’est venue simplement. Je cherchais une bannière originale et comme le blog s’appelait blacktie, je me suis dit qu’il fallait que je mette une photo de moi avec une cravate noire. La première photo n’était pas très recherchée. Je l’ai mise en ligne et j’ai proposé à d’autres de le faire. Les premiers autoportraits sont arrivés assez rapidement, mais là depuis plusieurs mois, c’est le calme plat. Je ne connais plus le nombre exact mais il y a entre 70 et 80 autoportraits soblacktie. L’idée est ultra simple : se prendre soi même en photo (j’insiste sur le soi même, il s’agit d’un autoportrait pas d’un portrait) dans une mise en scène originale, vêtu d’une chemise blanche et d’une cravate noire, j’autorise quelques variations. Tout est dit sur soblacktie.

Pour un premier dîner, tu es plutôt derbies, mocassins, baskets… ?

Je suis plutôt derbys, jean’s et chemise, casual chic en fait.

Pique-nique improvisé ou grand restau ?

C’est une question de contexte et de personne, je garde un souvenir assez spécial d’un pique-nique sur ma plage secrète au mois d’août. Elle était quasi déserte et j’étais en galante compagnie. Rires. Avec du recul, c’était une journée exceptionnelle mais je n’étais sans doute pas avec la bonne personne pour l’apprécier à sa juste valeur. Les grands restaurants sont souvent trop formels.

A quelle sauce définirais-tu l’élégance ?

Quelque chose de très complexe et de contradictoire. Elle se travaille mais doit sembler naturelle. Elle n’est pas forcément liée à la manière de s’habiller, même si c’est une des composantes. Je crois que c’est avant tout une question d’attitude. Ce qui me frappe c’est que les femmes, filles, le sont de moins en moins et cela devient dramatique sur les générations de jeunes filles qui arrivent. Je peux en dire autant des hommes. L’éducation, le savoir-vivre, se perdent au profit malheureusement du nivellement par le bas et de la vulgarité.

C’est l’élégance fast-food,non ?Tu me rappelles mon grand-père qui nous a un jour emmenés au McDo droit comme un piquet sous son vieux trench et son béret et qui était horrifié de la façon dont les gens se tenaient dans le fast-food. Qu’est-ce qui, justement, selon toi, est totalement anti-élégant, anti-sexy, anti-tout, chez une femme de nos jours ?

La vulgarité dans le langage, dans la posture, dans l’attitude. Je suis pour l’égalité des sexes dans beaucoup de domaines, mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment de la féminité.

Que regardes-tu en 1^er chez une femme ?

Je commence toujours par ses chaussures. Si cette première étape n’est pas franchie, généralement je m’attarde pas. Si cette première étape est passée avec succès, je m’éloigne et je regarde l’allure en générale. Après, je reconnais que c’est difficile pour les filles comme pour moi, mais les détails m’échappent rarement, les mains, la coiffure, son sourire. Je préfère le charme et l’élégance à la beauté.

Et en dernier ?

Son homme ? Rires.

Les femmes, tu aimes surtout les cuisiner en escarpins, ballerines, bottes ou baskets ?

Vous êtes bien curieuse ! En escarpins, voir la question une. Un jour j’ai relevé dans un magazine féminin deux impressions données par des hommes au sujet des chaussures et des femmes, je me les suis appropriées : avec des talons, la fille la plus ordinaire se métamorphose en séductrice. C’est relativement vrai, cela dépend des talons. La deuxième est pour moi plus proche de la réalité : un beau talon fait un beau mollet, un beau mollet fait une belle jambe, une belle jambe fait une belle cambrure et une belle cambrure fait une belle allure… si elle porte une veste de costume ou de smoking, un petit haut neutre, un jeans et des escarpins noirs… il y aura de grandes chances pour qu’elle me fasse craquer.

Cite-moi deux ou trois élégantes que tu croquerais tout de suite toutes crues…

N’en citer qu’une aurait été très compliqué, mais deux ou trois cela devient plus simple. Entrée, plat, dessert ou dans le désordre… Natalie Portman, Liya Kebede et Eniko Mihalik

Un élégant dont tu aimes t’inspirer des recettes…

Steve McQueen.

Une musique que tu écouterais durant un élégant repas…

Bardot par le groupe Marden Hill, mon morceau de musique préféré.

Un film que tu regarderais après…

Les conséquences de l’amour de Paolo Sorrentino.

Et, enfin, un livre qui pour toi représente l’élégance faite lettres…

Je ne l’ai pas encore fait mais il faudrait que je me penche sur les livres de Chateaubriand et de Barbey d’Aurevilly.