Quand les géants du lait se paient mes bourrelets

Par Flannie • 12 oct, 2010 • Catégorie: Derniers coups de talons, la cellulite de mes neurones

D’un côté, il y a Danone, le n°1 mondial du yaourt. De l’autre, il y a Candia, le géant du lait européen.

L’un a tenté de nous faire manger du yaourt low-cost pas si low-cost que ça avec de la gélatine de porc à l’intérieur de ses petits pots et ne parle plus des bienfaits pour la santé de ses deux produits phare, Activia et Actimel, depuis avril pour cause de flou autour des règlementations européennes concernant les alicaments.

Je ne vais pas m’attarder car ces infos semblent quelque peu réchauffées en cette période de l’année (et du yaourt tiède, bof !)

Là où je vais prendre un peu de temps pour râler, c’est au sujet de Silhouette Active de Candia. Le régulateur de satiété vendu hors de prix dans une petite brique violette que les jeunes femmes les plus tendance trimballent dans leur sac à main. Vous ne voyez pas de quoi je parle ? Vous n’avez jamais vu la pub avec la maman et son couscous ?

Je vous parle de cette petite brique-ci…

J’ai demandé à la tester il y a plus d’un an, attirée par des pubs à l’arrêt de bus pour un nouveau produit aidant à manger moins, sans être un coupe-faim, grâce à un principe actif 100% naturel et révolutionnaire, le Fabuless.

Vous savez, ce n’est pas pour rien que j’ai épousé un chercheur. ;-) J’adore moi-aussi cherchouiller, farfouiller, comprendre, apprendre… et donc ma faim de savoir m’a fait envoyer un mail à Candia pour leur demander de tester le produit.

Et gentiment, ils m’ont envoyé de quoi effectuer mon test.

Pour une fille comme moi, en fort surpoids, avec des journées épuisantes et des gros moments de fatigue durant lesquels je pouvais empiffrer n’importe quoi, ça paraissait être le produit rêvé.

Et si je prends le temps d’en parler aujourd’hui, c’est parce que, malgré les différents articles négatifs parus sur le web concernant Silhouette Active, j’ai encore reçu, il y a moins d’un mois, un mail publicitaire ventant les bienfaits de la petite brique violette sur la silhouette.

Là, je me suis dit « Il serait quand même temps d’en parler à ton escarpin, ma crotinette ».

Mon escarpin, il a à peine haussé le talon quand je lui ai parlé de la faim et des envies. Il m’a juste répondu qu’il n’en avait rien à cirer, ce qui est franchement fort pour une pompe ! Aussi, je me tourne vers vous, les pointures.

Comment arrivez-vous à gérer la faim d’une manière générale ?

Moi, ça va mieux depuis que je suis enceinte mais je ne suis quand même pas en fort surpoids sans raison. Il suffit de rentrer sur les rotules, de se rendre compte qu’on n’a pas fait la vaisselle et qu’il faut encore doucher les enfants pour préférer plonger un paquet de pâtes dans l’eau plutôt que d’éplucher les légumes et faire la soupe habituelle. Il suffit de rentrer très, très tard et, mourant de faim et de fatigue, on se jette sur le 1er truc venu dans le frigo, un bon bout de fromage qui s’avère si exquis qu’on en reprend encore un bon gros bout tout en mettant la table et, toujours affamé parce qu’il est 21h, on en dévore un 3e et…. Ça vaut pour le petit carré de chocolat de 14h30, en plein coup de pompe, qui se fait suivre par inadvertance par plein de petits frères jusqu’à s’entendre s’exclamer « Oh zut ! J’ai avalé la moitié de la plaque ! » (en vrai, suis moins polie que cela ;-) ).

Bref, la faim et les envies chez moi ne se gèrent à merveille que par une organisation sans faille : placards et frigo pleins de bonnes choses (histoire de ne pas succomber à un truc hypercalorique juste par « dépit ») donc courses faites régulièrement en variant au max le contenu du caddie (pas toujours en adéquation avec le budget, ceci dit), vaisselle faite, poisson décongelé de la veille et légumes préparés à l’avance, si possible (pour ne pas se nourrir de pâtes « à défaut » en rentrant tard sur les rotules). Et puis, il ne faut pas oublier de manger lentement, en mastiquant bien, en évitant tout stress (plus facile à dire qu’à faire, non ?), en s’arrêtant avant de se sentir « pleinement comblé » car, de toute façon, le sentiment de satiété ne nous parvient que 20mns après avoir mangé. (Si on en a marre, il y a Caro et Zermati !)

D’où le fait que Silhouette Active, qui n’est bien sûr pas un coupe-faim (n’est-ce pas ?), est assez surprenant car, à peine avalé le contenu d’une brique, on se sent tout de suite « plein ». La brique porte bien son nom, pour le coup ! Si plein que, en effet, on n’a pas très faim au début du repas suivant. Pour moi qui n’ait testé qu’un seul type de comprimés coupe-faim à l’aube de mes 20 ans, la sensation a été exactement la même. Alors pourquoi ne pas appeler ce produit un coupe-faim ? Qu’est-ce franchement qu’un régulateur de satiété ? Une simple expression plus vendeuse que « coupe-faim » qui apporte tout de suite une connotation négative au produit ? Hum….

Et que dire alors du terme « Fabuless », le principe révolutionnaire élaboré au bout de 10 ans de recherche qui aide naturellement à manger moins ? (Au passage, je crois que « aider à manger moins » est bien la définition de « coupe-faim »)

Regardez un peu sur l’illustration ci-dessous comment fonctionne Silhouette Active :

Riche en protéines, elle peut en effet peut-être aider à créer une sensation de satiété sans coup de pompe (comprendront les filles qui ont déjà testé un régime hyperprotéiné) et comme elle contient du lait écrémé pauvre en matière grasse et en lactose, elle ne pèse pas sur l’estomac et ne fait pas grossir. Chouette !

Sauf que….

- elle pèse bien sur l’estomac comme un coupe-faim,

- le fameux principe Fabuless est composé d’huile de palme et de la galactolipides d’avoine.

A quoi bon écrémer le lait pour le remplacer par une des pires graisses végétales pour la santé ? Est-ce que ce principe de coupe-faim n’est pas au final bien plus mauvais pour notre ligne qu’une pomme qu’on avalerait vers 11h ?

Je ne vous parle pas du goût (le nature est infâme, le chocolat est bon) ni du prix exorbitant de ces briquettes de lait écrémé enrichies en huiles de palme et d’avoine fractionnées, d’extraits de thé vert, en épaississants et acésulfame K (rappelons juste au passage que les édulcorants chimiques ne sont pas anodins non plus pour notre santé…).

Non, je m’interroge simplement sur le fait que Danone doit produire des études plus significatives avant de pouvoir à nouveau prétendre que ses yaourts ont un effet sur la santé, que le Nutella, contenant lui aussi de l’huile de palme et des phtalates est mis à l’index en Europe alors que Candia peut allègrement faire de la pub pour un produit que je trouve un tantinet mensonger et peut recommandable pour la santé, sans parler des études de la marque qui sont décriées ci et là pour diverses raisons.

Il y a justement de quoi couper la faim, non ?

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19 Réponses »

  1. Oh que oui ;)
    Mon article sur les grandes tailles est paru hier ^^

  2. Pas eu le temps. Les Pepper sont terrassés par un virus gastrique depuis hier

  3. ”

    de l huile de palme ! rein que ça ça me refroidit !jusqu où va t on détruire notre planète !
    et pour le nutella quelle honte! faire croire grâce à la pub que c est bon pour la santé des enfants !

  4. Apparemment, certaines marques commencent à se passer de l’huile de palme dans leurs préparations culinaires (Findus, Casino…) mais c’est encore trop peu.
    Pour le Nutella, je reste scotchée. Vais vraiment me plonger dans mon magazine qui propose de faire des pâtes à tartiner maison (bon, enfin, quand on n’aura plus envie de vomir ;-) )

  5. Je te signale que le Nutella est LE produit de régime de base de je ne sais plus quelle star américaine. (J. Aniston???)Si, ils l’ont dit sur Yahoo. Et avec ça on ne se fout de la gueule de personne
    Pour ta brique, c’est pareil, on ne joue que sur la crédulité des consommateurs et sur leur désir de maigrir. Ca s’appelle du marketing. Coupe faim, ça rappelle trop les amphètes d’il y a trente ans alors zy va pour modérateur d’appétit.
    Je ne vais pas commenter plus avant, chacun a, avec la nourriture, une relation intime qui n’appartient qu’à soi. Certes, descendre des barres chocolatées et une tablette de chocolat dans l’après midi, plus du fromage le soir avant de diner diner qui va consister en un plat de pates, c’est totalement inapproprié. Mais comment faire autrement?
    Va sur le site http://www.gros.org c’est très bien fait et parfaitement expliqué.

  6. Je n’approfondirai pas non plus le sujet « faim/envies/craquages/stress/fatigue » parce que les schémas sont vraiment différents selon les gens. J’ai pris des exemples pêchés (heureusement pas tous la même journée ) dans l’année qui vient de s’écouler. Après, on peut aussi rajouter l’overdose de glace au chocolat dès qu’on a une peine de coeur, l’engloutissement de 2 rochers Suchard dès qu’on est stressé…. Ceci dit, il y a des filles qui peuvent avaler 2 pots de glace après une rupture mais avoir une alimentation de moineau le reste du temps et le préjudice sera moindre je pense que chez une nana qui déborde moins mais plus souvent.
    Enfin, à dire vrai, je trouve que le rapport à la nourriture de chacun est compliqué.
    Ce qui me fascine, c’est qu’on peut laisser vendre n’importe quel produit avec n’importe quel slogan et qu’on laisse faire. Quitte à pointer du sacré doigt européen le sacro-saint Nutella qui n’est là que pour assouvir la gourmandise de certains, autant s’interroger sur des produits qui sont sensés aider à prendre soin de notre ligne… ;-)

  7. Pff moi je ne suis pas douee cote faim. Au boulot je ne touche pas a la viande car elle ne me donne vraiment pas envie et je n’en connais pas les orginies, du coup c’est salade et les glucides du jour.
    Et quand je rentre a la maison vers 16-17h j’ai faim, et du coup je grignte: crackets et fromage ou crackers et beurre d’amande.
    Donc je ne suis pas du tout le bon example. Si j’etais plus inteligente je reduirait un peu mes portions le soir mais j’ai encore le syndrome de finir tout ce qu’il y a dans l’assiette et a avoir les yeux plus gros que le ventre. A revoir donc.

  8. ”

    En ce moment, c’est la saison des pommes et elles sont vachement bonnes ! quand j’ai un creux (et ça m’arrive souvent, environ toutes les 3 heures, comme les bébés ;-) j’en croque une + un grand verre d’eau et ça me permet d’attendre le repas suivant.
    Pour le nutell* je me doutais bien qu’il n’y avait pas que des bonnes choses dedans, ça tombe bien, les fistons s’en sont lassés !

  9. Ah, le Nutella, il me déçoit. Je le pensais bien gras et calorique mais de là à penser qu’il était si mauvais pour la santé… Miette adore. Pffff…. Dis, PCR, Tu t’es déjà lancée dans la création de pâte à tartiner maison ?

  10. @ CECY: Je mangeais peu aussi le midi quand je bossais. Du coup, quand je rentrais le soir vers 20h30, c’est là où je me faisais un bon steack avec des coquillettes parce que j’avais faim…
    On me dit parfois que c’est plus facile de gérer son alimentation quand on bosse que quand on s’occupe des enfants à la maison mais je crois qu’aucune des 2 situations est évidente pour bien gérer le rapport « faim/réponse équilibrée/fatigue/craquage ».

  11. J’ai lu tous les post de Caro, hier, la grève ça a du bon, finalement. Bon, il faut pas se leurrer, pas soutenue par son docteur qui signe d’un Z qui veut dire Zermatti, c’est pas un truc facile à faire mais j’ai retenu deux choses : on ne grossit pas quand on a faim. Encore faut-il distinguer « faim » et « envie de manger ». et surtout, surtout : « ton corps c’est comme un téléphone portable : tu aurais idée, toi de recharger une batterie encore pleine? »
    Cela n’enlève rien aux aberrations des industries laitières et à leurs produits à la con qui te font maigrir de là où ils veulent :ton portefeuillle. Mais le souci, c’est qu’à l’heure actuelle les bonnes femmes veulent perdre du poids et se remuscler sans changer leurs habitudes alimentaires ni sportives. Continuer à bouffer (j’emploie ce terme dans sa pire acception) et à comater devant la télé tout en ressemblant à Jennifer Lopez (ce Q, Seigneur !!!). Moi je dis, tant pis pour elles si elles tombent dans le piège du marketing : elles n’ont qu’à mettre en contact les deux neurones qui leur servent de cerveau pour une fois, appuyer sur le bouton « on » et réfléchir deux minutes avant de se lancer dans des achats de ce genre de salopeires. Si ça existe ces briques roses pour manger moins de boulettes, c’est qu’il y a assez de connes pour les acheter.

  12. Je pense qu’il faudrait quand même mieux informer les consommatrices.
    Cet été, à Monop, j’ai vu une nana qui commandait à son homme de mettre dans leur panier: 1 bouteille de coca-light, des yoplait aux fruits 0% (avec édulcorants) et comme elle a pris un pack de ces briquettes (et que je savais que je voulais écrire une note sur le sujet), je me suis un peu penchée sur leur panier: il y avait déjà un flacon de Canderel et je ne sais plus quel autre truc « light » (ah si, des Marie surgelées)
    Elle devait être persuadée, je pense, de faire bien pour sa silhouette et sa santé.
    Je crois qu’il faudrait donner au commun des mortels plus d’infos sur ce qu’ils ingurgitent au nom de leur sacro-sainte ligne.

    Quant à Z comme Zorro, j’aimerais bien qu’il fasse des consultations par téléphone ou mail. Tu as bien raison quand tu dis qu’on ne grossit pas quand on a faim. Il suffit que je regarde ma grand-mère ou mon fils pour cela mais la difficulté vient justement du fait qu’on a tendance à l’oublier adulte parce que, bien souvent, les craquages sont un problème de gestion (d’émotions et de fatigue), plus une histoire de faim.
    Je crois que les moments durant lesquels j’ai pris le plus de poids ont été:
    - après avoir arrêté de fumer parce que la nourriture a compensé.
    - pendant les deux périodes d’allaitement qui ont suivi mes accouchements, les moments où j’avais le moins de sommeil dans les pattes.
    Va falloir que je me penche sur la question après la naissance de Shrink…….

  13. ”

    Ta méthode pour gérer la faim est la même que moi, sauf que je la suis par gourmandise. Avoir plein de bonnes choses pas trop caloriques dans le frigo. Le fromage, c’est pas le top en coupe faim… même si c’est délicieux ! Quant à ton produit, ton post est parfait… Je n’arrive pas à croire que cet effet coupe faim ne puisse pas être produit par quelque chose de naturel.

  14. Je ne connais que la pomme. On dit aussi que si on mange un demi pamplemousse avant le repas, ça coupe un peu l’appétit.
    Toi aussi tu préconises un frigo bien plein de bonnes choses pour éviter les craquages idiots ?

  15. ”

    Le pamplemousse avant le repas ??? j’entends déjà mon œsophage crier à l’assassinat par ingurgitation d’acides !!! Ceci dit, il faut peut être essayer mais sur moi, rien que d’y penser, ça me brûle !
    Quand j’ai envie de craquer avant le repas, et de manger pain+beurre+fromage, le tandem infernal ;-) je persiste à croire que la pomme est l’idéal ! (encore faut il être raisonnable ….)

  16. Moi, je veux bien tester car j’adore le pamplemousse (mais en dessert)
    Attends, je cherche si on trouve des infos sur le web….
    Je lis « la partie blanche qui se trouve entre l’écorce et la pulpe contient de la pectine qui gonfle au volume de l’eau et joue un rôle de coupe-faim… »

  17. Le docteur Zermatti n’est pas le seul à consulter et sur le site gros.org, il y a une liste de médecins par région.
    Le craquage alimentaire est une chose, le fait de bouffer toute la journée des tonnes de conneries pour s’occuper, pour se désennuyer ou parce qu’on en a envie est autre chose. Devant l’ordinateur, une barre chocolatée, puis deux, puis au gouter avec les mômes, bah, un ou deux ou trois carrés de chocolat. On passe dans la cuisine et hop : une cuillère de nutella et un morceau de fromage. Pourquoi pas…Et on pleure que 10 ou 15 ou 20 kilos à perdre quand ce n’est pas plus. Et comme on ne s’aime pas, on se console comme on peut: on bouffe, on bâfre, on indigère, juste parce que de toute façon, on n’y peut rien et les régimes c’est chiant, ça coûte trop cher et après tu reprends plus que ce que t’as perdu. Toutes les bonnes raisons pour ne rien commencer (enfin, si, la tablette de chocolat aux noisettes qui est sur la table de la cuisine…) pour ne rien entreprendre parce que y a trop de boulot, j’y arriverai jamais et c’est pas le moment et je suis trop stressée en ce moment et j’ai arrêté de fumer (les mêmes raisons qui nous faisaient continuer la cigarette nous font continuer de bâfrer) et j’ai besoin de douceur et toutes les oeillères qu’on se colle pour changer du sable quand on ne joue plus les autruches mais les bourricots. Ce n’est pas ma balance qui est une truie, oh non ! c’est moi qui bouffe comme une cochonne, c’est moi qui me goinfre. Et personne d’autre. A partir de là, on fait comme on veut : on continue (et non, on n’assume pas mais on continue) ou on arrête parce que la meilleure façon d’arrêter un truc, c’est d’arrêter.
    Qui je suis, moi, pour la ramener comme ça? Hein? Qui je suis pour donner des leçons aux autres? Quelle légitimité est la mienne? De quel droit? Du droit que j’ai toujours dit « on » et que je ne me suis jamais exclue de mon discours. Flannie a mis des photos de moi sur le site : vous croyez vraiment que je peux me poser en juge? Si oui, changez de lunettes, vous devez être hypermétropes, comme disait le héros de Terminal…

  18. Mais tu t’attaques à qui, là ?

  19. Je m’attaque à toutes les nanas qui pleurent de pas perdre leurs kilos en trop, qui croient béatement que la brique rose pour manger moins de boulettes va leur faire perdre leurs bourrelets, je m’attaque aux moulins à vent de la crédulité humaine.

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