CONCOURS: Vango et l’escarpin
Par L'escarpin • 18 août, 2010 • Catégorie: Culture, Derniers coups de talons •Ne perdez pas de temps avec ce qui est bon.
N’exigez que le meilleur.
Ce n’est pas tant moi qui le dit qu’un récent horreurscoop chinois à qui j’ai vite donné raison après avoir lorgné la pile de livres qui m’attendait.
De bons livres, j’en lis beaucoup. D’ailleurs, faute de temps, j’ai décidé depuis peu de faire un tri sélectif dès la 30e page d’un bouquin. Si d’ici la 30e, l’histoire, un personnage ou son univers ne m’a pas encore captivée, je le referme.
Vango, ce n’est pas un bon livre. C’est un livre excellent.
L’été dernier, j’ai tant parlé du Cœur Cousu de Carole Martinez que certains dans mon entourage l’ont acheté juste pour que je leur fiche la paix.
Cet été, ça a été pareil avec Vango de Timothée de Fombelle.
J’avais beaucoup aimé Tobie Lolness, fantasmé sur son univers, m’étais délectée des descriptions des personnages même les plus secondaires, réjouie du langage de Fombelle mais je m’étais quelque peu essoufflée entre le 1er et le 2nd tome. Avec Vango, je retrouve l’écriture unique de Timothée de Fombelle avec un petit quelque chose en plus. Comme si son sens du rythme s’était aiguisé. Comme s’il maîtrisait encore mieux les ficelles du suspens. Maintenant, je n’attends qu’une chose : la suite !
Ce qu’en dit la 4e de couverture: Paris, 1934. Devant Notre-Dame, une poursuite s’engage au milieu de la foule. Le jeune Vango doit fuir. Fuir la police qui l’accuse, fuir les forces mystérieuses qui le traquent. Vango ne sait pas qui il est. Son passé cache de lourds secrets. Des îles silencieuses aux brouillards de l’Écosse, tandis qu’enfle le bruit de la guerre, Vango cherche sa vérité.
Vous pouvez également feuilleter le 1er chapitre ici.
Comme mon escarpin n’en est plus à un mystère près, il a rencontré le commissaire Boulard, celui-là même qui poursuit inlassablement Vango et ensemble ils ont attrapé Timothée de Fombelle pour lui faire cracher le second tome des aventures de Vango. L’escarpin a été redoutable mais vous allez voir que Timothée de Fombelle est diablement tenace !
INTERROGATOIRE DE TIMOTHEE DE FOMBELLE
Timothée de Fombelle, vous êtes bien l’auteur de Tobie Lolness, Vango et Céleste, ma planète ?
Oui, je plaide coupable…
Savez-vous de quel crime vous êtes accusé aujourd’hui ?
Il sont nombreux, j’imagine. Le dernier crime en date est peut-être celui d’avoir laissé en suspens la fin du premier tome de mon roman Vango, douce torture pour le lecteur. Déjà, il y a bien longtemps, je laissais en haut d’un grand arbre une petite voisine, Justine, et je quittais le jardin… j’avais 6 ou 7 ans. Mon crime était déjà lié aux cimes et au vertige !
Le commissaire Boulard, qui depuis quelques mois suit votre piste avec grand acharnement, nous a dit que vous aviez été difficile à serrer. Il semblerait que vous travaillez actuellement à l’adaptation de Tobie Lolness pour le cinéma (Est-ce vrai ?)
Mon bon Boulard ne ment jamais. Il a raison, oui, je travaille sur le scénario de Tobie. C’est un projet très ambitieux. On verra s’il aboutira. Les producteurs qui m’ont demandé cela ont pas mal de courage.
Comment gère-t-on à l’écran les constants flashbacks de Tobie ?
C’est tout l’intérêt de cette adaptation selon moi. Remettre de la chronologie, sans enlever de la tension. L’exercice est assez passionnant et me fait réfléchir à la mécanique de l’intrigue. J’ai l’impression de démonter ma petite horloge en pièces détachées sur la table.
Vous écrivez des pièces depuis votre enfance. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire votre premier roman ?
La sensation soudaine d’être à l’étroit sur une scène. L’envie de raconter plus largement, plus généreusement. Mais je reste bien présent dans le théâtre.
Racontez nous votre premier crime littéraire.
Le premier, je ne m’en souviens pas. Mais par exemple à l’adolescence, j’avais écrit un texte qui s’appelait Soleil du train, en n’utilisant que les lettres du titre. Ce genre de contrainte oblige à une certaine poésie. Le soleil irise en naissant la route sinueuse… etc…
Oui, quelques amis avec lesquels nous avions créé une petite revue littéraire…
Vango mêle à la fois faits historiques et fiction. On y croise des personnages aussi fantastiques que la jeune « taupe » ou Staline. N’est-ce pas quelque peu risqué de redonner vie à un homme tel que lui dans une fiction ?
Bien sûr que c’est risqué ! Il faut même pas mal de culot. Mais mon héros, Vango, prend beaucoup plus de risques que moi. Je lui dois bien cela. Pour Staline, j’ai choisi de le présenter par les yeux de sa fille, qui avait moins de dix ans à l’époque. J’ai lu tout ce qu’elle a écrit après la mort de son père. Je crois vraiment qu’elle ne renierait rien de ce que j’évoque. La fiction est une sorte de tangente qui s’ajoute au réel.
Mon personnage préféré dans ce premier tome est certainement le Graf Zeppelin (Ne le répétez jamais au commissaire !). Quand vous ne nous donnez pas le vertige à faire grimper vos héros de-ci de-là, vous les faîtes voler. Plus jeune, étiez-vous aussi un enfant des airs ? (Ne nous mentez pas, de Fombelle. Boulard interroge en ce moment-même vos parents.)
J’aime les airs… Je grimpe aux arbres. J’ai toujours tenté de fabriquer des machines pour voler. Mais j’ai surtout l’impression que le livre pousse à cette apesanteur. Le livre est une machine volante. A nous d’embarquer !
On m’annonce l’arrivée de votre avocat. L’interrogatoire s’interrompt à 7h32 Toutefois, si vous voulez vraiment que je vous relâche, il va falloir me donner des noms et me lâcher quelques infos sur le tome 2, mon petit de Fombelle !
Les pires supplices ne suffiront pas à me faire parler. Ne me tourmentez pas ! Je peux juste vous dire qu’on remontera jusqu’au premier regard de Vango et Ethel, qu’on fera étape au Japon, et que vous serez parachuté au dessus de la France occupée. N’en parlez à personne !
Avez-vous entendu parler du meurtre particulièrement sanglant qui a eu lieu dans la nuit du 1er au 2 juillet à l’hôtel Delacroix ? Pensez-vous que Vango Romano ait quelque chose à voir dans ce meurtre ? Qui selon vous avait intérêt à voler cet escarpin ?
Evidemment. On n’a parlé que de cela tout l’été. J’avais passé la nuit précédente au Delacroix, dans la suite marocaine au septième étage. On a accusé à tort Vango, sous prétexte que le gardien de nuit a vu s’échapper quelqu’un par les toits. Demandez-vous plutôt pourquoi la femme de chambre portait le soulier droit sur le pied gauche.
CONCOURS:
Si vous-même voulez découvrir le mystère Vango, il y a un exemplaire à gagner pour le/la détective le/la plus futé(e). A votre avis, pourquoi la femme de chambre portait le soulier droit sur le pied gauche ?
Si vous avez une petite idée de la chose, je vous invite à m’envoyer votre réponse par mail (et uniquement par mail pour éviter que les petits copains viennent copier vos idées) à [email protected] avant mercredi prochain. Celui ou celle qui sera sur la meilleure piste recevra un exemplaire du premier tome des aventures de Vango.
A vos plumes !
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[...] Et en parlant d’escarpin, je voulais vous parler d’une drôle d’affaire. Un assassinat, une chambre d’hôtel, une chaussure droite au pied gauche… c’est une sacrée enquête que « Le Théorème de l’escarpin » pro….. [...]
Je ne connais absolument pas cet auteur mais j’adore l’interview
Moi non plus je ne connais pas du tout mais tout ce que je viens de lire a piqué ma curiosité.
@ MISSBROWNIE: Je suis contente qu’il se soit prêté au jeu avec autant de gentillesse
@ DELPHINED: Et la curiosité va crescendo tout au long de la lecture du 1er tome. Vivement le suivant !