L’interview girly d’une glaçeuse de sang
Par Flannie • 21 juin, 2010 • Catégorie: Les filles à la page, entretiens •L’AVIS DE L’ESCARPIN:
Après Echo, paru en 2009 chez Plon, Ingrid Desjours nous propulse à nouveau dans l’univers du polar féminin et français avec Potens, un club de surdoués dont l’une des membres a été sauvagement assassinée. La psycho-criminologue Garance Hermosa va tenter de s’infiltrer pour démasquer le meurtrier… à moins qu’il ne la démasque le premier…
Tout comme son héroïne, Ingrid Desjours est psychologue spécialisée en psycho-criminologie. Après avoir pratiqué en Belgique auprès de criminels sexuels, elle est aujourd’hui formatrice et consultante en management ainsi qu’un auteur de talent que vous invite à découvrir dans l’entretien qui suit.
L’INTERVIEW GIRLY:
Merci tout d’abord pour ce nouveau roman. J’ai eu la somptueuse idée de m’attaquer aux 1eres pages de Potens au saut du lit la semaine dernière. Même un yaourt 0% n’aurait pu passer après les avoir lues…
Hum, je devrais peut-être me lancer dans la rédaction d’un livre de régime ? Avec l’idée d’offrir une scène « trash » par jour aux candidates à l’amaigrissement, pour leur couper l’appétit !
Garance et vous semblez avoir un parcours professionnel commun. Vous portez aussi un trench rouge et mangez des yaourts allégés pour surveiller votre ligne ?
J’ai un manteau rouge et un trench noir, un autre beige… en fait j’adore les vestes et manteaux : j’en ai un sacré paquet auxquels je suis moins fidèle que Garance ! Pour ce qui est des yaourts, je ne les mange qu’allégés et uniquement quand je suis au régime (donc 6 mois par an). Je suis hélas une bonne vivante, qui, quand le sport ne suffit plus (ma balance aussi, est une truie !), s’affame à grands renforts de régimes tous plus frustrants les uns que les autres !
Avec Potens, tournez-vous définitivement la page sur Patrik et Garance ou peut-on espérer retrouver la jeune femme dans un troisième roman ?
Rien n’est définitif. Mais, comme dans la « vraie vie », il faut parfois du temps à certains personnages pour évoluer et se retrouver. Je souhaite aussi explorer d’autres destins, dans mon troisième roman… pourtant, on y apercevra Garance !
Sur nos écrans, peut-être ? Auriez-vous envie de voir le personnage de Garance Hermosa adapté au cinéma ?
Oui !! Bien sûr ! Voir ses personnages prendre vie par la magie du 7e art doit être une expérience unique ! J’ai tellement envie qu’on la comprenne et qu’on l’aime…
Cette dernière décennie a fait la part belle aux profilers anglo-saxons dans les romans, au cinéma et à la télé. J’ai l’impression qu’on commence à peine à créer de beaux rôles de criminologistes en France. La discipline est-elle moins populaire ici ?
Peut-être est-elle plus méconnue en Europe. Je pense pourtant que les gens ont une réelle curiosité pour cette discipline, qui fascine autant qu’elle inquiète, au point que pour avoir une chance de manger chaud, lors d’un dîner, je n’évoque jamais mon passé !
Qu’est-ce qui justement amène une jeune femme telle que vous à faire des études de criminologie ?
La même fascination, à la base. L’envie de comprendre ce qui conduit un individu à commettre l’irréparable, à devenir un monstre, qu’il soit malade ou parfaitement sain d’esprit.
Un besoin de transmettre, l’urgence d’émotions à partager. Ecrire m’est essentiel pour respirer et sentir battre mon cœur.
Racontez-moi un peu votre premier crime littéraire…
Je l’ai commis à huit ans, en rédigeant un pamphlet en alexandrins qui épinglait toute mon école, de la direction au corps enseignant… hélas j’ai été démasquée et collée pendant 4 heures !
Et votre dernier crime vestimentaire.
Facile. N’étant pas une frêle liane, je m’étais juré de ne JAMAIS porter de rayures horizontales. Je viens hélas de céder à l’appel de la marinière… et le pire, c’est que j’aime ça (bon, je la ceinture quand même un peu !).
Vous tueriez pour du chocolat ? Et pour une paire de Louboutin bradée à 60 euros (on peut rêver…) ?
Pour des Louboutin en chocolat, sans hésiter, quel que soit le prix !
A l’opposé de Garance, avez-vous déjà passé les menottes au prince charmant ? Grincheux m’a dit il y a quelques temps que ce n’était qu’un pervers nécrophile. Votre avis ?
Un nécrophile, doublé d’un fétichiste du pied ! Demandez plutôt à Cendrillon… Oui, je lui ai fait passer les menottes et il croupit désormais dans les douves de son château. De toute façon, il était un peu trop lisse à mon goût… et cette grande épée, que vient-elle compenser ? Freud avait une théorie, à ce propos, je crois ! Non, moi je préfère Shrek, un écolo baraqué qui ne s’en laisse pas conter et avec qui je peux faire ma Fiona, être imparfaite et spontanée !
Consultante en management, c’est plus facile à glisser dans la conversation lors d’un premier verre que sexo-criminologue ?
Assurément. Ça a le mérite de moins intriguer : on passe vite à autre chose !
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’arrêter ?
Le sentiment d’être sur la corde raide, au-dessus d’un précipice qui menaçait de plus en plus de m’engloutir. Arrêter c’était un réflexe de protection, faire le choix de la vie.
Quelques mots, enfin, sur votre prochain roman ?
Enfilez vos cagoules et vos Moon Boots roses, tartinez vous le visage de vaseline, superposez dix couches de vêtements tous moins sexy les uns que les autres sur votre corps de sirène… et rendez-vous en Laponie finlandaise pour de nouvelles aventures dans la Nuit Polaire ! Rassurez-vous, vous aurez quand même une chance de rencontrer Mikko, superbe Nordique taillé comme un Magnum, dans le sauna…
J’ai failli dire qu’un Mikko dans un sauna, ça finit par se boire comme du petit lait mais non, non, non, je ne l’ai pas dit ! Et je ne le dirais pas ! Ne me forcez pas ! Suis trop bien élevée, moi ! Pfff…
En attendant la Laponie et Mikko, les pointures, je remercie grandement Ingrid de s’être prêtée au jeu de l’escarpin et vous invite à découvrir sans plus tarder son dernier roman, Potens (paru récemment chez PLON), et Echo que vous pouvez retrouver en poche Pocket ce mois.
C’est malin… J’ai envie d’une glace maintenant !
Flannie :
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Bien sympa cet interview ! (mais comment as tu fait ? Enfin je veux dire, pour joindre cette auteur -puisque c’est comme ça qu’on dit maintenant- et qu’elle se prête au jeu du question-réponse)
dingue non ? (à moins que je ne saute les premières pages ou que j’en profite pour entamer illico un régime ??? ))
J’ai toujours un post-it avec les références de ce bouquin mais j’ai peur d’avoir peur
En dehors des premières pages assez trash, le reste ne te fera pas peur Si tu préfères, lis Echo d’abord. Il sort en poche chez Pocket ce mois et est un peu plus soft
Très sympa, cette interview, je dois dire que je ne connaissais pas cette auteure, je vais m’y intéresser, quand j’aurais fini ma pile de livres !!
Brrr… ça a l’air intense ! peut-être un peu gore pour une fan de comédie romantique comme moi! Non?
@ KAHLAN: Tu nous donneras ton avis une fois ses livres lus ?
@ TONIE: Pas dit. C’est sûr que ça change un peu des comédies romantiques mais il y a de l’attirance et de l’amour dans les pages d’Echo et de Potens…
[...] Echo est le premier roman d’Ingrid Desjours dont vous retrouverez l’interview Girly ici. [...]