Sally et les Bagues-Mondes
Sally Mugwats s’élança par-dessus la rambarde, arracha violemment le sac à main d’une opulente vieille dame qui promenait son caniche dans le parc et s’enfuit en zigzaguant entre les flaques d’eau et les voitures qui circulaient paresseusement ce matin-là. Une fois de l’autre côté de la route, elle remit son béret en place et se risqua à jeter un coup d’œil derrière elle. La pauvre dame, agitant ses bras comme un moulin à vent, venait d’interpeller un policier et regardait dans sa direction. Sans demander son reste, la fillette détala, tourna au coin de la rue et se faufila dans une ruelle sombre. Là, elle se tapit derrière un tas de poubelles nauséabondes. Il fallait absolument qu’elle la trouve…
Sans ménagement, elle déchira la fermeture à glissière du sac et répandit son contenu par terre. Un carnet, un tube de rouge à lèvres, une boîte de pastille à la menthe et trois porte-clés. C’était à peu près l’essentiel de son contenu, si on omettait évidemment le tas de papiers froissés et de mouchoirs usagés. Sally n’était pas surprise de voir un tel fourbis surgir du sac d’une dame aussi élégante. C’était souvent le cas avec les gens comme elle. Plus ils paraissaient riches, plus le contenu de leurs sacs était miteux. Un jour, elle était même tombée sur une fiole contenant des matières fécales. Elle avait bien failli la jeter mais le verre coûtait cher dans la cité. Elle l’avait alors ramenée à Monsieur Bragwell en espérant qu’il lui trouverait un quelconque intérêt.
Monsieur Bragwell était l’homme à qui il fallait tout vendre si on voulait avoir une chance de manger dans le quartier. Parfois, si on était vraiment compétent, il nous donnait des missions et nous remettait deux fois plus d’argent. C’est pour une de ces missions que Sally venait de dérober le sac de la dame qu’elle suivait depuis deux jours dans les quartiers chics de la ville. Monsieur Bragwell lui avait expliqué qu’elle transportait une bague très particulière qui valait plus d’argent que Sally ne pouvait imaginer. La jeune fille ne s’était pas fait prier.
Alors, qu’elle arrachait la doublure du sac, Sally entendit un coup de sifflet retentir à une vingtaine de mètres. Se glissant derrière une poubelle, elle continua de fouiller le sac, défroissa chaque papier et détendit chaque mouchoir avant de se rendre à l’évidence : il n’y avait pas de bague dans ce sac.
Vous devez vous dire « Non mais qu’est-ce qu’elle raconte là, la Flannie ? ». En fait, c’est un petit bout de brouillon d’une partie du puzzle que constitue l’histoire que j’écris avec Peter P, Winifred et toute la troupe. Un petit bout très, très légèrement inspiré par la découverte de cette créatrice de bijoux exceptionnelle, Matina Amanita, elle-même soeur de la non moins talentueuse créatrice de la marque de vêtements Sretsis. Les bagues que vous voyez ici sont issues de la collection Globetrotters de l’année dernière, des pièces démentes inspirées des monuments les plus célèbres au monde.
C’est tout pour aujourd’hui. J’avais juste envie de vous faire partager cette inspiration fantastique que peuvent nous communiquer certains artistes.
Bises, mes petits chaussons !
septembre 25th, 2009 at 10:59
C’est sublimissime ! J’adoooooooooooooooooore. Je les veux toutes !
septembre 25th, 2009 at 12:14
J’ai un petit faible pour la chambre de bonne à Paris (la première bague des 3 bagues plus haut) mais je suis surtout impressionnée par celle représentant un building de Tokyo et celles inspirées par le travail de Gaudi. Cette fille est démentiellement géniale, je trouve !
septembre 26th, 2009 at 18:52
Grand dieu, les bagues sont sublimes, mais j’ai surtout très envie de connaître la suite de l’histoire!!
septembre 27th, 2009 at 11:18
J’aime particulièrement celle du Taj Mahal, et aussi celle de Moscou et aussi la plage de Sidney. Vu les matériaux tu crois que ça coûte dans les how much, ces choses là?
septembre 27th, 2009 at 11:19
Non parce que faut pas déconner, je veux bien rêver mais si c’est abordable, pourquoi se priver?
septembre 29th, 2009 at 15:12
Flannie, mais où vas-tu trouver tout ça ? Ces bagues sont géniales !!!
juin 25th, 2010 at 13:54
Ah mais c’est ouf cette histoire !!! Qui a copié qui, tu crois ?
juin 25th, 2010 at 14:16
Bonne question !
Je suis retournée sur le site de Matina Amanita. Apparemment, les Globetrotters sont sorties en 2008.