Le théorème de la fessée: entretien avec Olivier Maurel
Par Flannie • 27 mai, 2009 • Catégorie: Du côté des petites pointures, interviews •Aujourd’hui, je vous propose de parler d’un sujet délicat (et pourtant !) qui est celui de la fessée et de la punition corporelle. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de parler des punitions corporelles à un diner mais c’est généralement aussi peu recommandé que parler de religion ou de politique. La façon dont on punit nos enfants semble être un sujet aussi tabou que l’argent. J’espère donc que nous resterons civilisés aujourd’hui car j’ai envie de vous présenter un livre qui m’a beaucoup inspiré ces dernières années. Il s’agit de « La fessée: questions sur la violence éducative ».
Eduquer sans frapper, c’est possible !
Aujourd’hui, il n’est plus permis de frapper les femmes ou les détenus. Seuls les enfants ne sont pas encore protégés par la loi. Et pourtant, les gifles et les fessées ne sont pas indispensables, elles ne rendent pas les enfants plus obéissants, elles n’améliorent pas les apprentissages. Il est possible d’éduquer sans frapper, de poser des limites à ses enfants, avec respect et amour.
Alice Miller dit dans la préface « Ce livre est un cadeau pour les millions de jeunes qui n’ont pas encore d’enfants. Un cadeau aussi et surtout pour tous les enfants à naître dont les parents auront eu la chance de le lire. »
Et c’est vrai. D’ailleurs, je remercie beaucoup la personne qui m’a offert ce livre (si jamais elle passe par ici un de ces jours…
) car on a beau se fixer des règles éducatives parfaites avant la naissance de nos loupiots, il y a toujours un jour où on a envie d’exploser, la main démange, les dents se serrent et… bon sang ! Qu’est-ce qu’on leur donnerait bien une baffe ! Bien sûr, il existe quelques parents absolument parfaits sur cette planète à qui cette situation n’est jamais arrivée mais pour tous les autres, aussi imparfaits que moi, ce livre est une bénédiction sur la table de chevet.
Son auteur, Olivier Maurel, répond à quelques questions pour l’escarpin:
Cher monsieur Maurel, comment en sommes-nous arrivés à inclure la fessée dans nos modes
d’éducation ?
La fessée n’est qu’une des nombreuses punitions corporelles infligées aux enfants. J’en énumère un grand nombre dans « La Fessée ». Mais j’en ai appris bien d’autres depuis, notamment faire asseoir un enfant déculotté sur un bloc de glace (punition pratiquée au Québec). Toutes les sociétés dotées d’une écriture (qui permet de connaître les proverbes qui recommandent de frapper les enfants) ont recommandé de frapper les enfants. L’usage est probablement antérieur et remonte sans doute au néolithique. En revanche, on connaît un bon nombre de sociétés de chasseurs-cueilleurs qui ne frappaient pas les enfants. Mon hypothèse sur l’apparition de ces punitions est la suivante. Dans les société de chasseurs-cueilleurs, l’espace entre les naissances était en général de 4 ou 5 ans (allaitement sur plusieurs années, d’où régulation naturelle, beaucoup de marches qui ne favorisent pas la fécondité). Les enfants étaient donc relativement autonomes à la naissance du suivant et moins portés à l’agresser. Avec l’agriculture et l’élevage, les naissances se sont rapprochées (2 ou 3 ans). On a pu l’observer au XXe siècle dans des sociétés qui sont passées d’un état à l’autre. Résultat, les aînés sont jaloux des nouveaux-nés qui leur prennent leur mère. D’où agressions fréquentes. Manque de chance, cela correspond au moment où l’ocytocine, l’hormone de l’allaitement, rend les mères très agressives à l’égard de tout agresseur de leur progéniture la plus récente. Cette réaction un peu vive a pu devenir ensuite un usage recommandé par des proverbes. De plus, une fois qu’une génération a subi des coups, elle a de grandes chances de les reproduire. Le cercle vicieux était enclenché. Les proverbes bibliques, considérés comme inspirés par Dieu, ont, en plus, sacralisé cet usage. Pour ce qui est du fait de frapper spécialement sur les fesses, l’usage semble être ancien, mais certaines sociétés frappent plutôt sur les cuisses ou sur le dos.
Les autres animaux élèvent-ils leurs enfants de la même manière ?
Certains animaux pratiquent des morsures, coups de patte ou coups de bec. Mais rien de comparable en durée et en violence avec ce qui se pratique chez les humains où, dans les sociétés traditionnelles, les enfants étaient souvent battus ou menacés de l’être jusqu’à l’âge adulte. Les grands singes, eux, surtout les bonobos qui sont les plus proches de nous, ne frappent ni ne « punissent » jamais leurs petits.
Quels conseils donneriez-vous aux parents qui ne voient pas d’autres recours que la
fessée en cas de conflit, de non-obéissance ?
Ce serait trop long de vous répondre. Le chapitre de « La Fessée » intitulé « Comment peut-on éduquer sans frapper ? » essaie de répondre à cette question. Une des premières choses à faire quand on a été soi-même frappé, est de se convaincre que ce qu’on a subi n’était pas normal, et de s’en convaincre émotionnellement.
Je vois souvent dans les statistiques de notre site des requêtes type « Comment gérer la colère d’un enfant ?, Comment lui expliquer ?, Il tape sa soeur. Que faire ?, Il est méchant. Pourquoi ? » La colère et ses manifestations physiques chez l’enfant semblent déstabiliser bon nombre de parents. Quels conseils pourriez-vous leur prodiguer ?
En plus de mon livre, un des meilleurs livres pour répondre à cette question est celui de Faber et Mazlish : « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » (je cite de mémoire, c’est peut-être l’inverse) ou encore, des mêmes auteurs : »Jalousies et rivalités entre frères et sœurs » (Stock). Si vous cherchez mon livre « La Fessée » sur Amazon, vous trouverez sur la même page toute une série de livres d’Isabelle Filliozat, Catherine Dumonteil Kremer, et Alice Miller (ses livres sont des livres de fond) qui peuvent être très utiles aux parents.
En faisant des recherches, j’ai découvert que vous aviez publié un nouveau livre chez Robert Laffont en janvier intitulé « Oui, la nature humaine est bonne ! ». Est-ce une suite ?
C’est à la fois un approfondissement de La Fessée et surtout une étude des conséquences que l’habitude de frapper les enfants a pu avoir sur nos idées et nos croyances et notamment sur la façon dont nous concevons la nature humaine et sur l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes. Vous trouverez une présentation détaillée de ce livre sur mon site :http://monsite.wanadoo.fr/maurel2/ avec plusieurs réactions de lecteurs dont celle d’Alice Miller.
Je vous signale aussi le site de l’Observatoire de la violence éducative ordinaire que j’ai créé avec quelques amis et qui publie assez fréquemment des articles sur les punitions corporelles : www.oveo.org.
Flannie :
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Très intéressant Flannie et qui donne à réfléchir…
A ce propos, il y a quelques jours, avec fiston N°1,nous nous remémorions la seule et unique punition corporelle de sa jeune vie, donnée par son père d’ailleurs, il en reste encore traumatisé (je rigole), il n’empêche que maintenant il en rit mais qu’à l’époque il l’avait ressenti comme une profonde injustice. Pour ma part je me rappelle très bien la seule et unique claque que j’ai reçue de ma mère et l’endroit où ça s’est passé, quant à la cause, aucun souvenir mais j’avais dû être drôlement chiendent pour qu’elle en arrive là !
Merci pour ce article. Les mains qui démangent, je connais ça. J’avoue ne pas toujours réussir à me contrôler. Petit Bonhomme a 3 ans et demi et aime me pousser à bout. Voilà un livre que je dois me procurer d’urgence.
Pour avoir reçu quelque fois une « fessée » ou une « claque », je n’en reste pourtant pas traumatisée (je les ai mis entre guillemets parce que je n’estime pas que ça ait été vraiment des gestes qui faisaient mal, plus des gestes signifiant « attention », comme le chat énervé qui se contente d’abord de te mordiller pour te dire « stop », parce qu’il t’aime bien et qu’il ne veut pas te faire de mal en te mordant carrément ^^).
Après ce genre de punition, un enfant pleure sans doute plus par humiliation ou par contrariété que de douleur !
Après, je suis d’accord que ça reste une forme de violence et qu’il y a d’autres solutions, que le geste de taper est significatif même s’il ne fait pas mal… Et d’ailleurs, ne passe-t-on pas beaucoup de temps à dire aux petits enfants « ne tape pas ton frère/ta soeur », « on ne frappe pas » etc ? Alors ça semble effectivement déplacé d’utiliser une « punition corporelle » avec eux en tenant un discours non-violent parallèlement…
La question que je me pose en lisant ce billet, est celle de l’attitude à adopter, après la punition corporelle donnée, lorsqu’on est conscient que ça n’était pas la solution ?
Faut-il plutôt expliquer à son enfant qu’on n’aurait pas dû le taper, mais que ce qu’il a fait n’était pas bien non plus, au risque de se décrédibiliser aux yeux de l’enfant, ou bien vaut-il mieux ne pas casser l’effet de la punition, au risque de culpabiliser ??
Et qu’en est-il des menaces de fessées ? On entend souvent des parents demander à leur petit monstre « Tu veux une fessée ? », notamment dans les supermarchés ou autres lieux publics où il ne fait pas bon d’apparaître comme le parent qui ne sait pas tenir ses enfants (pression sociale ?) …
Si on fait l’hypothèse que le parent ne fait que menacer (sans appliquer la fessée après), quel impact cela a-t-il sur l’enfant ? Est-ce que ces mots reviennent à la même chose que l’action ?
Bon, je m’arrête là pour l’instant, mais les idées fourmillent dans ma tête, je repasserai sûrement !
(mon dieu, mais qu’est-ce que ce sera quand j’aurai des mômes, je vous le demande ! ^^)
Ce sera dur mais génial si j’en crois mon expérience
Juste sur la question de la punition (parce qu’il y en a 2 ici qui aimeraient jouer avec moi ce matin… je reviendrai plus tard): chaque fois, j’ai dit que j’avais eu tort et que ce qu’il avait fait n’était pas bien non plus. Pour autant, ça ne m’a pas décrédibilisée (j’en avais un peu peur aussi) aux yeux de Quatpommes. Au contraire, il semblait plus concerné.
Interview vraiment très intéressante!
Je ne suis pas une mère parfaite, les doudoux ont eu des fessées , enfin surtout TiBiscuit, l’aîné très jaloux à l’arrivée de sa soeur quand il avait 18 mois parce que je me sentais désarmé face à son comportement, rien de ce que j’avais tenté avant ne fonctionnait…
Aujourd’hui ça va mieux mais ils ont une tape sur la main de temps ent emps
J’appelle ça un « restranquille ». Du parent ou de l’enfant, je ne sais pas qui ça calme en premier ! Ce que je sais en revanche c’est que ça fait retomber la pression, des deux côtés, et que cela permet de détourner l’attention de ce qui a provoqué la baffe. A partir de là, on doit repartir sur un dialogue qui peut être constructif si on ne s’enferme pas dans le silence et la rancoeur.
En fait on devrait inventer un putching ball de poche pour le taper quand la main démange.
Une petite réflexion, en passant. Si j’avais à choisir entre une bonne baffe bien sentie qui remet les pendules à l’heure et qui fait repartir d’un bon pied et le silence obstiné -je ne t’entends pas , je ne te vois pas, je ne te parle pas, tu n’existes plus- je jure que je choisis la première solution. Parce que la seconde, qui n’implique aucune violence physique est d’une violence psychologique insupportable. On est mort aux yeux de l’autre. Et ça, c’est terriblement traumatisant pour un enfant.
Ceci étant, je ne prône en rien la fessée systématique (bats ta femme tous les matins, si tu ne sais pas pourquoi, elle elle sait…), je ne comprends pas les coups en guise de dialogue et je ne cautionnerai jamais une telle attitude. Mais si la baffe (que j’ai toujours donnée de la main droite, je suis gauchère !) est une soupape quand la cocotte minute va exploser, alors, ma foi, je ne jette la pierre à personne !
@ MISS BROWNIE: Pareil avec Quatpommes durant ma 2nde grossesse. J’étais désarmée aussi et il me menait la vie si dure que j’ai eu du mal à me retenir aussi. La 1ere fois que j’ai donné une tape sur la main de Miette parce qu’elle repeignait l’appart avec la soupe qu’elle ne voulait pas manger, elle a levé des yeux étonnées vers moi comme si moi, maman, la prunelle de ses yeux, je pouvais faire une chose pareille. Je me suis sentie nulle…. et mal……..
@ SOPHIE: je comprends et je suis bien d’accord que la violence psychologique est détestable. D’ailleurs, les gens qui se permettent de dire « moi, je ne lève pas la main » mais qui stressent bien leurs enfants par ailleurs, m’énervent à un point !
Ceci dit, j’ai eu quelques périodes difficiles avec Quatpommes ces dernières années. Des périodes à t’arracher les cheveux à te demander comment faire. L’indifférence a fait mouche alors que la fessée rien du tout. Il n’a tellement pas l’habitude qu’on lui soit indifférent et qu’on ne lui manifeste plus tant d’amour qu’il s’est tout de suite inquiété de notre comportement et a compris qu’il était allé trop loin.
Chacun son truc mais, là, pour le coup, je suis bien contente d’avoir opté pour la solution de « je ne te réponds pas, tu ne m’intéresses pas ».
C’est toujours le même truc, en fait. Si ça se fait en passant, une fois de temps en temps, pourquoi pas? Mais systématiser un mode de fonctionnement n’est pas la solution. J’en parle en connaissance de cause : j’ai été élevée par ma maman sans que jamais elle ne me frappe mais elle « faisait la gueule », c’était terrible. Ca a duré jusqu’à tard, ce petit jeu. Un jour, j’avais bien 30 ans, elle m’a refait le coup du « jenetevoisplus jenetentendsplus ». Je me suis levée, je suis partie, non sans avoir spécifié qu’elle connaissait mon numéro de téléphone et que je reviendrais quand elle m’appellerait, pas avant. Je n’étais pas arrivée chez moi que le téléphone sonnait. Ca n’est plus jamais arrivé. J’aurais dû le faire plus tôt, tiens, ça m’aurait évité bien des angoisses !!!
Encore une fois, les modes de « rétorsion » (lol) sont infinis et parfois surprenants (je ne connaissais pas le coup des blocs de glace !). Mais ne confondons pas « correction » et « sévices ». Entre un geste d’impatience, du genre claque sur la main de Miette, et une systématisation de la baffe ou de la fessée, il y a bien du chemin.
Dolto, quand elle se sentait un peu débordée par sa tribu de mômes faisait l’hélicoptère : elle se mettait à tourner sur elle-même les bras tendus, se ramassait la « pale » celui qui ne se mettait pas à l’abri assez vite.
Je suis d’acord avec toi Sophie, quand tu dis que si le geste reste occasionnel, ça n’est pas forcément la fin du monde. Les parents ne sont pas parfaits, et que les enfants le sachent n’est pas une mauvaise chose (même s’il y a d’autres occasions de se rendre compte de l’imperfection de ses parents ! ^^).
Pour renchérir sur le coup du silence, je trouve que quelle que soit la punition, l’enfant mérite des explications, voire doit en avoir pour que la punition serve à quelque chose. Se taire pendant des heures ne sert à rien, de même que laisser un enfant au coin ou dans sa chambre très longtemps sans jamais lui expliquer pourquoi ou lui laisser une chance de s’expliquer lui.
D’ailleurs, peut-être serait-il intéressant d’analyser les moments où les parents utilisent la punition corporelle ? Si on part de la remarque de Sophie « la punition corporelle vaut mieux que d’occulter l’autre », quelque part, la punition corporelle est « mieux » car elle est une façon de s’exprimer. Est-ce que lorsque les parents utilisent la fessée ou la gifle, c’est parce qu’ils sont dans un moment où aucun mot ne sort de leur bouche, où ils ne trouvent rien à dire ??
Quant à la tape sur la main, j’ai bien envie de la mettre encore à part (mais j’ai peut-être tort), parce qu’elle ne me semble pas aussi violente que la gifle (sur le visage, et bien claquante) ni aussi humiliante que la fessée…
A propos, connaissez-vous le livre pour enfants : « Le marchand de fessées » de Pierre Gripari ?
Voici un lien vers un résumé alléchant…
http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/gripari-pierre-lapointe-claude/le-marchand-de-fessees,1027395.aspx
Pour le coup, je crois qu’on oublie la base.
Que le geste soit occasionnel ou fasse réellement partie de l’éducation d’un enfant, il faut simplement s’arrêter sur le simple fait qu’on use de violence physique. Quel exemple donne-t-on de la sorte ? Quelle répercussion cela peut-il avoir ?
Tu vois où je veux en venir, Poumok ?
Bien sûr, je me suis dit la même chose de temps à autre pour me déculpabiliser « Ah, ce n’était qu’une fessée occasionnelle. Ce n’est pas la fin du monde » mais est-ce qu’on se frappe entre adultes bien élevés ? Même occasionnellement ?
Si on ne se frappe pas entre adultes, si un homme n’a pas le droit de frapper une femme et vice-versa, pourquoi a-t-on le droit de frapper un enfant ?
C’est là, pour moi, la question de base et c’est pour cela que je recommande vivement le livre d’Olivier Maurel.
Je ne connais pas du tout le marchand de fessée. je vais aller voir
Super intéressant Flannie.
Merci.
Elisa.-
Elevée au « Marchand de Fessée » (le livre, héhéhé !!!), je n’en ai reçu que quelques-unes dont je ne garde aucun souvenir. Mes parents non plus je crois…
J’avais plein de choses à raconter, de problématiques à poser, de questions à soumettre, mais Poumok m’a devancée. Tout pareil, donc.
J’ai l’impression que la fessée reste le lieu de tous les problèmes de parentalité : si j’en parle avec mon gamin, je psychologise et je risque de faire copain-copain en lui expliquant le pourquoi du comment (est-ce la bonne manière d’instaurer une autorité ?), ou bien je ne dis rien mais on garde chacun ça sur le coeur, ou bien… Que de questions.
Au moins, en tant que prof, c’est plus facile : tu sais que la loi, et surtout ta classe de 30 élèves de 2,20m et 110 kg chacun, est contre toi.
Lis bien Pierre Gripari !
Je crois que je vais me l’offrir, oui !
2.20 et 110kgs, t’es prof de l’équipe nationale de Rugby de l’Inde ?
Pierre Gripari…. quels bons souvenirs ! et tout d’un coup une chansonnette me revient en mémoire : « sorcière, sorcière, prends garde à ton derriè-reu ! »
Ah oui, j’adore la sorcière de la rue Mouffetard. je lisais ces histoires à la lampe de poche sous ma couverture.
Moi, pour avoir eu une relation pas toujours facile avec mon fils aîné, j’en ai tiré des conclusions… Mais le truc, c’est que tout s’est arrangé, donc j’ai oublié… Mais il me semble que je me suis rendue compte qu’on peut punir sans fessée, sauf qu’il faut vraiment punir, et aussi dialoguer. Mais c’est un art. L’enfant peut emprisonner son parent dans le dialogue. Disons que plutôt que de dire, je veux que tu fasses ça et ça (de façon ultra injonctive et précise) ; je recherchais d’abord en moi l’objectif ( qu’il apprenne sa leçon ; qu’il soit poli) et je lui posais mon exigence, à charge pour lui de l’assumer, soit comme je le lui suggérais, soit comme il voulait (donc avec une marge de manoeuvre perso, sauf que je l’attendais au tournant, sinon après il me prenait pour une pomme). S’il ne le faisait pas, je le punissais en le laissant dans sa chambre, en le privant d’un truc. ça ne marche pas instantanément du tout, cette méthode. Mais en revanche, il me semble que quand ça marche, ça marche sur le très long terme et on y gagne. L’argument qui consiste à dire à mon fils » tu ne peux pas me demander, en tant que mère, de te regarder faire tel truc pas bien sans réagir », marche très bien. Mais je ne sais pas si j’ai eu du bol, ou si c’est une véritable méthode. Un autre truc que j’ai fait très souvent (avec de supers résultats), c’est face à « j’m'ennuie j’sais pas quoi faire », je lui disais : « tu t’ennuies? Non. » Et je lui disais de rester assis sur une chaise 20 minutes pour expérimenter l’ennui réel. »Là, tu t’ennuies », disais-je. ça : ultra efficace : au bout d’un mois, ça donnait « j’m'en… Non, non, rien, je vais aller regarder mes legos ». Mais bon, là je sors du cadre de la fessée.
Comme je suis capable de beaucoup m’énerver, j’ai aussi lancé des objets (des boîtes en plastiques) pour calmer ma colère. Car mon fils aîné était très provocateur.
Mais tout ça est vieux… En fait, depuis qu’il est ado, il est adorable… Il vient me voir en me disant : « m’autorises-tu à te faire un bisou? »… Et après, il ne me demande rien et va faire ses devoirs. Bon, mais avant c’était plus dur….
Oui, je vois très bien où tu veux en venir, je suis tout à fait d’accord avec toi ! (c’était aussi l’idée derrière une de mes premières remarques sur le discours non-violent qu’on impose aux enfants (ligne 172 de mon premier commentaire ^^) et sur le fait qu’il ne faut donc pas faire nous-même le contraire !
Mais entre nous, oui, il arrive que certains adultes se frappent (sans parler de violences conjugales), une gifle non-contrôlée, j’ai déjà vu …!
…
La problématique est sans doute la même…
Mais je note en tout cas les références de ce livre, et je le lirai à l’occasion ! Merci d’avoir soulevé et alimenté cette discussion !
Re (je vais passer ma nuit sur le sujet ^^)
En fait je trouve ce sujet extrêmement complexe ! D’un côté, il ne me semble pas, pour les raisons que tu évoques Flannie (user de violence physique), que ce soit excusable d’en venir à la punition corporelle. Dans l’absolu, et dit comme tu le dis, il est clair que je suis contre ces méthodes (occasionnelles ou pas).
Mais d’un autre côté, la punition corporelle, à titre occasionnel justement, me semble faire tellement partie de nos vies (dans notre société en tout cas) que j’ai du mal à me la représenter comme quelque chose d’horrible et de condamnable… Beaucoup de gens s’accordent à dire que ce n’est pas la solution à adopter, mais peu sont choqués de voir (je reprends un exemple précédent) un parent donner une petite fessée à son enfant hurlant au supermarché !
La fessée (peut-être plus que la gifle, qui touche le visage) est somme toute assez banalisée dans la pensée lambda, encore actuellement, peut-être parce que beaucoup de gens l’ont subie enfant sans vraiment la subir justement (comme on disait plus haut, on n’en reste pas traumatisé quand ça nous arrive 1 ou 2 fois dans notre vie de nous prendre une fessée)…
En résumé : évoquer le geste de frapper son enfant prend des allures de fait inconcevable, mais l’expérience de chacun fait qu’il ne l’est pas dans les actes…
!?!?!?
@ NINON: Donc tu as élevé tes deux fils sans fessée mais en étant ferme, si je ne me trompe pas. C’est d’autant plus intéressant que je me souviens avoir une discussion assez « violente » avec une maman prétendant que les parents qui élevaient leurs enfants en prônant la non-violence éducative étaient des parents laxistes qui ne savaient pas imposer le respect à leurs enfants.
@ POUMOK: C’est bien résumé mais ceux qui ont reçu plus d’une baffe occasionnelle dans leur enfance (il y a des enfants plus difficiles à gérer que d’autres à certains moments de la vie et on ne sait pas toujours comment faire face) me semblent avoir plus de mal à être des parents équilibrés - et des individus équilibrés dans la société par la suite. C’est pour cela que je pense qu’il ne faut pas banaliser la fessée (ou la gifle). En tout cas, j’adore tes questions car elles permettent de réfléchir autrement
Pour reprendre l’exemple du supermarché, moi, je trouve ça choquant. Pas toi ?
Le coup de la fessée au supermarché me choque au même titre que toutes les fessées, moralement, mais la vue d’une petite tape sur les fesses au supermarché m’est tellement « habituelle » que mon comportement, sur le coup, n’est pas ce que je pourrais appeler « choqué », non…
Je sais, c’est super paradoxal, ça m’étonne moi-même !! ^^
Bon, c’est vrai, il m’arrive d’avoir envie de la donner cette fameuse fessée … mais souvent j’utilise la stratégie du contournement , elle fonctionne trés bien !!
@ POUMOK: Tu devrais lire ce livre si tu en as l’occasion.
@ ISA: Comment contournes-tu la situation alors ?
Flannie : hélas non, pas sans fessée. J’ai craqué parfois, mais je m’en veux, même si je ne crois pas qu’ils soient traumatisés, parce que c’était plus de la fatigue de ma part que quoi que ce soit d’autre. La fatigue, c’est pas cool. Mais les quelques fessées qu’ils ont eu, c’était à mon corps défendant. Je m’énervais parce que je n’avais plus l’énergie d’argumenter, mais ça ne m’a jamais paru une solution ou une méthode. Mais bon, j’ai aussi pu argumenter en disant que voilà, eh bien personne n’était parfait, et voilà. Mais il faut être ferme et les punir (moi, je parle de privation de télé, jeu parce que je n’ai pas eu d’autre idée). ça implique de « tenir » les punitions sur longtemps, deux semaines, un mois, pas toujours facile. Pas toujours facile au quotidien. Mais encore une fois, mon analyse, c’est que le temps qu’on perd au début, l’efficacité relative de la méthode au début se récupère plus tard. Par ailleurs, j’ai noté, avec mes enfants, que le mot le plus formidable à leur dire c’est… non. Non, pas maintenant, non, tu as déjà eu ça, et tu n’auras pas ça en plus, non, je n’ai pas le temps. ça ne veut pas dire de dire systématiquement non, mais de dire non assez souvent. De dire non pour de petites choses pour lesquelles on pourrait dire oui. Donc, en cas de comportement positif, de truc vraiment sympa de l’enfant, pas calculé, on peut donner un de ces petits trucs à la con qui font plaisir. On a la possibilité de donner tellement de trucs INUTILES aux enfants. des trucs qui engorgent les armoires (je rappelle que je déménage tous les ans en ce moment) (enfin pas cette année, ouf, mais sinon c’est tous les deux ans). Pourquoi diable les leur donner, ça n’ajoute rien à leur bonheur. En revanche, en cas de petites récompenses, tous ces micro machins sont assez sympas. Donc, d’un côté on peut dire non, mais de l’autre on peut leur faire de petits plaisirs, et ils sont vraiment contents. Bon, là, on doit croire que mes pauvres enfants n’ont rien, mais je peux vous dire qu’ils croulent sous les legos et les Bionicles, ils ne manquent de rien. mais ils ont plutôt moins de machins inutiles que la plupart de leurs copains. Tous ces petits trucs me permettent de maintenir une petite pression. Je ne sais pas si je suis claire…
Mais tous les enfants ne sont pas pareils. Petit garçon est un enfant très facile. Mais l’ado, avant, était super pénible. Systématiquement contrariant. C’était fatigant.
Isa : je vais dormir, mais je voudrais savoir comment tu contournes, en effet?
Super échange! Pour une fois que je tombe sur une discussion sensible mais respectueuse, tempérée, un vrai échange pour essayer de faire avancer le schmilblick, chapeau bas, les filles ! En plus, je suis d’accord avec tout le monde, c’est fou, hein!
Je comprends parfaitement ton argument, Flannie, qui veut que, ne se frappant pas entre adultes, nous n’avons pas à frapper nos enfants. Mais il est vrai que, la fatigue aidant, (merci Ninon) le dérapage peut arriver sans que ce soit la fin du monde pour autant. Je pense sincèrement que la claque sur les fesses, est un geste de décompression et que cela soulage davantage l’adulte que ça ne calme l’enfant. Ceci étant posé, je ne parle QUE de la claque spontannée, qui part avant qu’on ait eu le temps d’y réfléchir. Je ne parle pas de la fessée préméditée, cul nu, culotte baissée genre « le Bon petit Diable », où le gamin va chercher le martinet pour le passer à la main vengeresse. Ca, je ne peux pas l’admettre et ça relève du pénal à mes yeux. (Pas qu’aux miens, je crois que c’est une loi au pénal en vrai).
Cependant, si je pense qu’il faut vraiment déculpabiliser vis à vis de la correction occasionnelle, je veux bien croire qu’il y a d’autres méthodes d’éducation. Seulement, comme elles sont souvent mal comprises et mal appliquées, ça donne des trucs à commettre un vrai crime. Je pense notamment aux parents qui se perdent en explications qu’ils donnent à des minots de 4 ans du style : » Tu sais ma chérie il ne faut pas toucher le vase en cristal de la dame parce qu’il est fragile, tu risques de le casser ». Ceci répété vingt fois avec une constance admirable. Mais qui fait que de toutes façons le vase en question va se retrouver par terre en morceaux et que la dame ne va pas être contente, pas du tout. Et que ça va virer au drame, avec une telle honte de la part du parent explicateur que la baffe arrive de toutes façons… Alors qu’un « non » bien senti assorti d’une explication peut-être et éventuellement d’un décompte (un deux trois, à trois c’est la claque sur la main, ça marche très bien : le gamin sait comment ça fonctionne et il apprend très vite à compter jusqu’à deux et demi…).
Anecdote : une miss élévée à l’explicationnite vient chez moi avec ses parents. Le chat, tranquille sur le canapé du salon ne demande rien à personne. Bien sûr la demoiselle veut le caresser. Je lui dis « attention, il n’aime pas être dérangé quand il dort ». S’en suit une explication paternelle sans fin, que la gamine n’écoute pas de toute manière, toute à son envie de choper le chat. Ca n’a pas duré longtemps : elle s’est fait griffer à la main, bien profond et n’a plus jamais essayé. Le père, certes n’avait pas fait usage de violence, le chat s’en est chargé…
J’en ai des tas d’autres comme celle-là, du gamin hurleur et baveux au mordeur en passant par l’intarissable qui refuse de laisser parler les adultes et veut être sur le devant de la scène… tous ces mômes qui font que finalement je ne supporte pas les enfants « mal elevés ». Je dois être trop vieille pour supporter les gamins des autres et pas assez pour m’envisager grand-mère. Ca doit être ça !
Ah mais tu sais, Dolto ne prône pas non plus l’explicationnite à tout-va. Il y a des moments dans la vie, c’est simplement « non », sans appel. En fonction de la situation, on alterne les deux chez nous: l’explication et le simple « non » (et puis, parfois, on perd patience aussi…) Je pense d’ailleurs que les enfants ont besoin des barrières du non quand ils sont en bas âge et que trop d’explication peut tuer l’explication. On explique quand on a le temps et la patience mais quand il s’agit de s’arrêter d’urgence au feu pour ne pas se faire écraser, l’explication peut attendre le retour à la maison
C’est dingue tout ce qu’on peut dire sur le sujet !
(et je n’ai même pas relevé tous les points.)
Oui Isa, comment contournes-tu donc la situation ??? (plussoyons mes soeurs)
Oui ben c’est pas marrant, finalement d’être toutes d’accord : y en a pas une qui va ruer dans les brancards et dire que « mais si les filles vous êtes toutes des attardées mentales, y a que la fessée qui marche, les mômes, on les « ELEVE », c’est un élevage, voilà, on peut pas faire n’importe quoi, ils comprennent rien que la fessée, les châtiments corporels, il faut qu’on les dresse, sinon on se fait marcher sur les pieds… » Pas un seul argument en faveur de la vraie bonne fessée? Mais où sont-ils ces parents qui fessent sans traumatiser, ces éleveurs d’enfants qui les éduquent à la dure, les « faut avoir de la poigne sinon on se fait bouffer, moi j’ai pas fait des gosses pour qu’ils fassent la loi chez moi, hein, non, non, non… et d’abord mes mômes ils sont pas plus traumatisés que les autres. »
Les meilleures choses se perdent, ma bonne dame. Et c’est tant mieux…
ISA: Oui, raconte nous donc ! Toute technique maternelle et subtile m’intéresse
@ SOPHIE: Ne t’inquiète pas. On aura bien un troll un jour ou l’autre
Pour l’instant, savourons ces moments de discussion raffinés. Tiens, faut que je pense à refaire la déco du site: quelques fauteuils en cuir autour des chaussures en fleurs, une boîte de cigares, quelques tasses de thé, une bouteille de gin, des macarons…. très « ladies’club », quoi
Sophie : oui, la fatigue, hélas, la fatigue. D’ailleurs, j’ai toujours présenté la chose aux enfants en disant. Eh oui, oui, je me suis énervée, et oui, oui, je le regrette. Bon ben voilà. c’est bien aussi qu’ils voient leurs parents reconnaître des erreurs. mais exactement comme tu dis, l’explicationnite, c’est pile poil ça. C’est pour ça que j’insiste sur la fermeté et les punitions privations. Sinon, ce sont les gosses qui font la loi. Il faut expliquer sans supplier, dire non c’est comme ça, sans claque…
Il faut aussi féliciter, à d’autres moments.
Un truc que je faisais : des bisous surprises, en leur disant : eh bien là tu es mignon, tout va bien, alors je te fais un bisou. parce que le jour où tu vas faire une connerie, eh bien je m’énerverai, sans problème, vu que quand tout va bien je te fais un bisou. C’est pas mal. ça relie les choses entre elles : hier, tu as fait une bêtise, j’étais fachée, aujourd’hui tu dessines tout calme, je t’embrasse. C’est bien aussi pour déculpabiliser. Parce qu’on culpabilise quand on perd son calme, non? En plus, on apprécie le moment présent, on se sent de bonne humeur quand on fait un bisou impromptu. Vous voyez le style?
Quand l’ado fait son ado adorable, je le félicite, je lui dis à quel point je suis contente. Il rougit et prend l’air modeste…. Mignon, non? Et du coup, eh bien il remet ça… Bouge pas maman, tu n’es pas assez forte, je vais le faire pour toi… Et moi : ouh mon titou tu es gentil….(Il faut dire que depuis un an il est super ; l’effet Madrid????) (oui, je suis vite gateuse).
A gâteuse, gâteuse et demie, profite de ces instants de bonheur, c’est tellement bon ! Je suis parfaitement d’accord avec toi rien à rajouter, même longueur d’ondes : « Allô Madrid, ici Rabat, les mamans parlent aux mamans… »
Me revient en mémoire une réflexion de ma douce enfant, à moi qui n’ai jamais contrôlé devoirs et leçons (volontairement, hein, pas par laxisme). Ca donnait à peu près ça : « moi, quand j’aurai des enfants, je les élèverai dans le style tu prends ton goûter, dans une demi heure, tu te mets sur la table de la salle à manger et tu fais tes devoirs, tu apprends tes leçons. Je contrôle quand tu as fini. » Pantoise, suis-je restée !
Autre anecdote, fifille 18 ans arrive à Marrakech en Terminale. S’il y avait eu une option boîte de nuit, elle aurait eu la mention très bien avec félicitations du jury. Ce qui devait arriver arriva, malgré mes injonctions, prières, engueulades, menaces, elle a loupé son bac. L’année suivante, rebelotte. 1° trimestre catastrophique. Impossible de lui parler, elle faisait l’huître. Ok. Un jour je lui dis « tu ne veux pas écouter ce que je te dis mais tu vas rester assise et ENTENDRE au moins ce que j’ai à dire. Voilà, tu ne feras pas une autre terminale, je m’y opposerai. Tu ne resteras pas à Marrakech parce que je refuserai de payer tes sorties en boîte. Tu rentreras donc en France, ne compte pas que je te prête mon appart, je coupe les vivres, tu fais comme tu peux, comme tu veux caissière en grande surface, serveuse chez « mon Q Mickey » mais ne compte pas sur moi. A l’inverse, si tu as ton bac et que tu veux intégrer ton école de com’ à 6000 euros par an, pas de problème, je payerai jusqu’au bout et je te soutiendrai, cela va sans dire. » Epilogue, les profs étonnés sont venus me voir à tour de rôle pour me dire combien elle travaillait bien, faisait preuve de sérieux et tout et tout. Elle a eu son bac, elle est en 4° année de sa très chère école de comm’ et j’ai tenu mes promesses. Sans frapper !!!!!!!!!! LOL
@ Flannie : non, non, ça c’était en banlieue nord de Paris. En Inde, je n’ai pas le droit d’enseigner (question de visa de travail).
Ah, d’accord !
(Dommage que tu ne puisses y enseigner non plus, ceci dit)
Eh bien quelle discution !!
Ma grand-mère avait pour principe « Ne pas crier, Ne pas taper, Ne pas céder ». Adage que ma mère a repris à son compte,elle ne nous a jamais frappé (et nous sommes parfaits, cela va sans dire !), et c’est un principe que je criais sur tous les toits… avant d’être mère !
Depuis, j’ai beaucoup cédé, j’ai pas mal crié, et j’ai même un peu tapé. Et je trouve ça nul, pas éducatif (ça rend les enfants plus agressifs encore), pas cohérent (ne tape pas ta soeur, tiens, VLAN !)… Et le danger, c’est de donner la première « tape » : on se rend compte qu’il n’en meurt pas, voire qu’il a même l’air de s’en ficher, donc on recommence et ça devient un geste habituel.
C’est à moi que cette discution met une grosse claque, et c’est bien fait, il faut que je me réveille, là !! (et que je fasse suivre à mon amoureux…) Où sont mes principes ?
En cadeau, ce petit Lynda Lemay sur le sujet :
http://www.deezer.com/track/798330
(« J’ai battu ma fille »)
Des cigares, Flannie ?? Ben voyons !
Et tu parles bien des petits services anglais fleuris là, ceux dont les tasses possèdent des anses dans lesquelles on ne rentre pas l’auriculaire et qu’il faut tenir avec les coussinets des doigts ? ^^
Je nous vois tellement bien !!
@ ALINE: Tu mets le doigt aussi sur quelque chose, là, en parlant de la première fessée. Généralement, c’est celle qui part avec la fatigue, le stress… et qui, paradoxalement, va dédramatiser le geste pour de futures « punitions ».
Merci pour Lynda Lemay !
@ POUMOK: On peut prendre des grosses mugs si tu préfères… et port de la cravate obligatoire ! Wouarf !
Et les verres de bière, gros comak? Enfin, perso, je préfèrerais par ces chaleurs siroter un grand verre d’anis gras avec plein de glaçons dedans. Ou bien un Pinaut des Charentes allongé d’eau avec des glaçons itou et une tranche de citron. Garde ton thé pour l’automne,va, on en aura besoin…
Aujourd’hui, il fait frais. Ma petite infusion de Shiso est parfaite pour les températures du jour. Sinon, je propose: Gin Tonic et thé glacé (la bière, c’est trop calorique……….)
Yessssssssssss envoie!
Les deux.
Je trouve que nous dérivons quelque peu : au lieu de nous entretenir de ce très sérieux et passionnant sujet qu’est la fessée, nous voilà parties dans une discussion de poivrotes. C’est du joli, tiens ! Hippps
Je vote pour le Mojito, pour les grosses chaleurs, c’est parfait ! (mais je prends le thé glacé aussi, mais ptèt pas dans une tasse alors, tu as des grands verres tout jolis aux couleurs d’été, avec des touillettes dedans ?)
Est-ce le billet le plus commenté de l’Escarpin ? (hors discussions de poivrotes) ^^
Hors discussion de poivrote ? je ne sais pas
Tiens, il va falloir lancer une vraie discussion de poivrote pour faire la comparaison !
(plus sérieusement, je suis ravie que nous puissions discuter autant de la fessée et des enfants…)
@Aline. Tu sais, je crois que les grands principes, on s’assied tous dessus un jour ou l’autre ! Bien sûr qu’on voudrait être des parents parfaits avec des enfants parfaits qu’on n’aurait pas à réprimander pour telle ou telle bêtise. Et puis la réalité nous rattrape, l’enfant idéal est loin, très loin, il est resté pour tout dire dans les limbes et on a des mioches dont on se dit qu’on n’a pas mérité ça des fois. Et aussi des fois on ne sait pas comment on a fait pour avoir des mômes aussi mignons, tiens, un bisou comme ça, gratos, parce que tu es adorable aujourd’hui. Le difficile c’est de se reconnaître imparfait. On s’en veut d’avoir frappé un enfant qui lui même ne correspond pas à l’image de l’enfant idéal que l’on se faisait. Donc on lui en veut…Ce qui n’excuse rien mais explique peut-être les dérapages dont aucun d’entre eux n’est anodin quoi qu’on en dise. On se dédouane en effet, en disant qu’une claque sur les fesses c’est pas terrible et en effet ce n’est pas terrible mais c’est vrai que punir, tout le temps, pour n’importe quoi c’est la porte ouverte à tous les abus et surtout, cela banalise le geste : une claque en réponse à n’importe quoi n’est pas qu’une claque. C’est l’affirmation d’une supériorité, physique d’abord, « hiérarchique » ensuite. Chacun doit garder sa place, l’enfant inférieur à l’adulte qui dicte sa loi. (Et il y a fort à parier que cela va durer jusqu’à ce que le môme soit plus grand et plus fort que l’adulte…). Et ça, c’est l’expression d’une sorte d’impuissance, d’incapacité à communiquer autrement que par le geste, violent, évidemment. Les coups ça arrive quand on n’a pas d’arguments, quand on ne sait pas expliquer, quand on se sent impuissant devant une situation qui nous déborde. Les coups à répétition, c’est un mode de fonctionnement dans lequel on s’enferme, c’est presqu’une compulsion, comme se servir un verre quand on se sent pas très bien, allumer une clope quand on est énervé. C’est un cercle qu’il faut briser mais tout cela, ce sont des paroles d’une qui cause,qui cause mais qui n’est à la place de personne d’autre qu’elle même…
Sophie : tout à fait d’accord. Enfin je crois, car j’ai, hum, les idées floues à cause de deux verres de vin. D’accord pour l’enfant idéal. J’y avais pensé une fois il ya longtemps. Il faut ne pas céder ne pas frapper, mais regarder son enfant et pas l’enfant idéal. Eh bien j ‘ai réussi à un moment entre le CM2 et la cinquième, je crois. Mais je ne sais pas comment.
Qui parlait de mojito??? On en a eu ici lors d’une fête médiévale, et depuis je ne pense qu ‘à ça !!!!!
C’est moi qui parlait de mojito, c’est trop bon, hein ? Et c’est pas très dur à faire, si on en croit les ingrédients qui le composent !
Je crois que ce sera ma récompense de fin d’exams, tiens !
Poumok : tu as bien raison !! Un petit mojito, ça fait baisser la tension, c’est bien !
[...] vous parlais mercredi de la fessée et précisais à la fin qu’Olivier Maurel venait de publier un autre livre, “Oui, la [...]
[...] Le marchand de fessées : j’en avais déjà parlé ici lors de discussions sur la fessée, c’est un marchand qui essaye de vendre des oiseaux appelés “fessées”, dans une [...]
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